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Donald Trump annonce que des dirigeants de grands pays rejoindront le Conseil pour la paix de Gaza
Le Conseil pour la paix (Board of Peace, BoP) encadrera la mise en place d’un gouvernement d’experts palestiniens et internationaux, avant de remettre la gestion de Gaza à une Autorité palestinienne réformée.

Le président Donald Trump assiste à la cérémonie d’assermentation de l’ambassadeur des États-Unis en Inde, Sergio Gor, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le 10 novembre 2025.
Photo: Anna Moneymaker/Getty Images
Les chefs des principaux pays siégeront au Conseil pour la paix (BoP), chargé de superviser l’installation d’un gouvernement technocratique intérimaire à Gaza, a déclaré le président américain Donald Trump le 18 novembre.
Dans le cadre de la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu négocié par les États-Unis entre Israël et le groupe terroriste Hamas, la responsabilité de la sécurité à Gaza sera transférée à une nouvelle Force internationale de stabilisation (ISF), dotée d’un mandat initial de deux ans.
Le Conseil pour la paix, dont la composition reste à définir, surveillerait la création d’un gouvernement regroupant des experts palestiniens et internationaux, qui remettrait ensuite l’autorité sur Gaza à une Autorité palestinienne réformée, offrant ainsi ce que le document décrit comme « une voie crédible vers l’autodétermination et la création d’un État palestinien ».
Le BoP doit aussi coordonner la planification en matière de sécurité, d’aide humanitaire et de reconstruction.
« Tout le monde veut siéger au conseil, et finalement cela fera un conseil assez large, car il réunira les chefs de tous les grands pays », a insisté Trump, qui présidera le BoP, lors du dîner organisé pour le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, mardi.
S’adressant au prince héritier, Trump a déclaré espérer qu’il accepte de siéger au conseil.
« J’espère que vous accepterez », a lancé Trump.
L’Arabie saoudite avait déjà témoigné son soutien à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU rédigée par les États-Unis pour entériner le plan de cessez-le-feu à Gaza.
La résolution a été adoptée lundi et présentée par l’ambassadeur américain à l’ONU, Mike Waltz, comme « une nouvelle étape significative vers une stabilité à Gaza » et « un environnement où Israël pourra vivre en sécurité ».
La Russie et la Chine — deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU disposant d’un droit de veto — se sont abstenues, dissipant les craintes initiales d’un blocage.
« La Chine, qui était opposée, s’est abstenue, et la Russie, qui était contre, s’est également abstenue », s’est réjoui Trump durant son intervention du 18 novembre. « Nous leur sommes reconnaissants, car un seul vote négatif suffit à tout faire capoter. »
Il a ajouté que l’adoption de la résolution constituait « un immense honneur » pour lui et affirmé que le BoP, chargé de gérer Gaza jusqu’à fin 2027, accomplira « des choses fantastiques ».
« Ce Conseil pour la paix constitue une initiative encore jamais envisagée. Il concerne Gaza, mais il finira par couvrir une partie importante du monde », a assuré Trump.
S’adressant de nouveau au prince héritier, Trump a martelé que lui et le prince sont « profondément engagés en faveur d’un cessez-le-feu durable » appelé à se transformer en « paix durable ».
Otages
L’accord de cessez-le-feu a permis d’interrompre la guerre entre Israël et le Hamas qui avait éclaté le 7 octobre 2023, lors de l’attaque du sud d’Israël par le Hamas.
Dans la première phase du plan de paix, le Hamas doit restituer tous les otages, vivants et décédés, à Israël, tandis qu’Israël s’engage à rendre les dépouilles de 15 Gazaouis pour chaque otage israélien libéré.
À ce jour, le groupe terroriste Hamas, qui s’est engagé sur la première phase, a remis 20 otages vivants et 25 sur les 28 disparus.
Le ministère de la Santé de Gaza, administré par le Hamas, a annoncé le 16 novembre que 330 corps de Gazaouis ont été remis.
Trump a reconnu que la situation à Gaza demeure « chaotique », tout en soulignant une nette amélioration. Il a également relevé la coopération du Hamas dans la restitution des otages.
« Beaucoup de travail a été effectué par le Hamas, et nombreux étaient ceux qui pensaient que cela n’arriverait pas », a estimé Trump, remerciant aussi les habitants de Gaza qui, selon lui, ont commencé à regagner leurs foyers.
Israël et Hamas
Le Hamas et d’autres groupes armés de la région, parmi lesquels les Comités populaires de résistance (PRC) et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), ont exprimé leur opposition à certains aspects de la résolution américaine.
Si le Hamas s’est engagé dans la première phase du cessez-le-feu, il refuse encore de déposer les armes.
Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a déclaré le 17 novembre que le groupe réclame une résolution qui mette fin à ce qu’il qualifie d’« agression d’Israël contre Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem ».
Le PRC et le FPLP s’opposent à tout déploiement de forces étrangères ou internationales dans la bande de Gaza.
De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a martelé que la démilitarisation de Gaza et le désarmement du Hamas demeurent des conditions impératives.
« Gaza sera démilitarisée et le Hamas sera privé de ses armes, d’une manière ou d’une autre », a-t-il assuré dans un message publié le 16 novembre sur X.
Netanyahou a ajouté que l’opposition israélienne à la création d’un État palestinien sur son territoire reste inchangée.
Avec Reuters

Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.
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