Le président américain Donald Trump a déclaré, le 10 décembre, qu’il comptait annoncer au début de l’année prochaine les dirigeants mondiaux qui siégeront au « Gaza Board of Peace ».
Il s’exprimait lors d’un événement économique à la Maison‑Blanche, en réponse à des questions de journalistes.
Le président a expliqué qu’il envisageait initialement de solliciter « des personnalités très éminentes, dont c’est le métier », pour siéger à ce conseil créé dans le cadre du plan de paix pour Gaza, qui a instauré un cessez‑le‑feu entre Israël et le groupe terroriste Hamas.
« En substance, il s’agira des dirigeants des pays les plus importants, a‑t‑il indiqué. Les rois, les présidents, les Premiers ministres : tous veulent siéger au Board of Peace. »
Le conseil a été doté d’une base juridique par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée le 17 novembre, l’autorisant, avec des pays partenaires, à mettre en place une Force internationale temporaire de stabilisation (ISF) à Gaza. Le texte mené par les États‑Unis décrit ce conseil comme une administration transitoire « chargée de définir le cadre et de coordonner le financement de la reconstruction de Gaza », conformément au plan de paix en 20 points de M. Trump.
M. Trump doit présider et diriger ce conseil.
En tant qu’organe international transitoire, ce conseil assurera la supervision et le contrôle d’un comité palestinien provisoire, apolitique, composé de Palestiniens qualifiés et d’experts internationaux, chargé « d’assurer la gestion quotidienne des services publics et des municipalités pour la population de Gaza », précise le plan en 20 points.
Il devra également « gérer les financements de la reconstruction de Gaza jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne ait mené à bien son programme de réformes […] et soit en mesure de reprendre le contrôle de Gaza de manière sûre et efficace ».
Un homme charge un chariot tiré par un cheval avec du sable tandis qu’un arc‑en‑ciel apparaît au‑dessus de Deir al‑Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 10 décembre 2025. (Bashar Taleb/AFP via Getty Images)
Prochaine phase
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a indiqué, ce week‑end, que la deuxième phase de l’accord de cessez‑le‑feu conclu entre Israël et le Hamas il y a près de deux mois allait bientôt commencer.
Selon lui, ce processus – qui prévoit la mise en place de l’ISF, appelée à reprendre progressivement le contrôle de Gaza aux Forces de défense israéliennes – impliquera également la démilitarisation et la reconstruction du territoire, qui pourraient débuter dès la fin décembre.
Le plan prévoit aussi la création d’une zone économique spéciale bénéficiant de « droits de douane et d’accès préférentiels » aux marchés des pays participants, selon les termes du document.
« Personne ne sera contraint de quitter Gaza, et ceux qui souhaiteront partir seront libres de le faire et libres de revenir. Nous encouragerons les habitants à rester et leur offrirons la possibilité de bâtir une meilleure Gaza », affirme encore le plan.
Le président américain Donald Trump (g.) tient la main du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et s’entretient avec lui au Parlement israélien, la Knesset, à Jérusalem, le 13 octobre 2025. (Chip Somodevilla/Pool/AFP via Getty Images)
M. Netanyahou a reconnu que la deuxième phase de l’accord comporterait des défis, en rappelant que peu de gens croyaient possible la mise en œuvre de la première étape du cessez‑le‑feu.
Malgré les retards et les difficultés, tous les otages et corps d’otages détenus par le Hamas à Gaza, à l’exception d’un seul, ont été restitués. La dépouille de l’agent de police israélien Ran Gvili, assassiné par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, n’a toujours pas été retrouvée.
M. Trump et M. Netanyahou doivent se retrouver à la Maison‑Blanche le 29 décembre pour discuter de la prochaine phase.
Le dirigeant israélien a précisé que les questions centrales seraient abordées.
« Quel sera le calendrier ? Quelles forces interviendront ? Aurons‑nous des forces internationales ? Si ce n’est pas le cas, quelles seront les alternatives ? Ce sont tous des sujets actuellement sur la table », a‑t‑il détaillé.
S’exprimant aux côtés du chancelier allemand Friedrich Merz à Jérusalem, M. Netanyahou a ajouté qu’une troisième phase consisterait à « déradicaliser Gaza, une tâche que beaucoup jugeaient également impossible ».
« Mais cela a été fait en Allemagne, cela a été fait au Japon, cela a été fait dans les États du Golfe : on peut le faire aussi à Gaza, mais bien sûr, le Hamas doit être démantelé », a‑t‑il conclu.
Avec Reuters
Melanie est journaliste et rédactrice en chef et couvre l'actualité mondiale. Elle a une formation en recherche environnementale.