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Paris alerte Bruxelles sur de possibles détournements de fonds européens vers le Hamas

Le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, a demandé à la Commission européenne d’enquêter sur de possibles détournements de financements européens au profit du Hamas. Dans un courrier adressé à Bruxelles, il alerte sur des soupçons d’ingérence de l'organisation terroriste au sein d’ONG financées par l’Union européenne et actives dans les territoires palestiniens.

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Le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad.

Photo: ROMAIN PERROCHEAU / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Le ministre français délégué chargé de l’Europe a écrit à la Commission européenne pour demander « de faire toute la lumière » sur d’éventuels détournements de fonds européens au profit de l’organisation terroriste Hamas. Il évoque des organisations non gouvernementales financées par l’Union européenne et potentiellement sous influence du groupe islamiste palestinien.

Des soupçons relayés à la Commission européenne

Dans cette lettre datée de mardi et consultée par l’AFP, Benjamin Haddad explique : « J’ai été récemment alerté par des soupçons quant à la mise en place par le Hamas dès 2020 de contrôles des organisations, non gouvernementales et internationales, opérant sur les territoires palestiniens. »

Le courrier est adressé à la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, ainsi qu’aux commissaires européens Dubravka Suica, Michael Mcgrath et Magnus Brunner. Le ministre demande à la Commission européenne d’examiner ces soupçons et de vérifier l’usage des fonds européens versés à ces acteurs humanitaires.

Des inquiétudes sur l’usage des fonds européens

Benjamin Haddad rappelle que l’Union européenne finance plusieurs organisations humanitaires, « telles que CESVI, Handicap International, Norwegian Refugee Council ou International Medical Corps ». Il estime que « ces informations soulèvent des préoccupations majeures quant à l’intégrité des financements européens et à la protection des contribuables européens qui doivent pouvoir être assurés que leurs contributions servent exclusivement à des objectifs humanitaires ».

Déjà en mai, le ministre français avait demandé à Bruxelles de « renforcer le contrôle des financements européens » pour qu’ils n’aillent pas à des acteurs « liés à l’antisémitisme ou à l’islamisme ». Il inscrit sa démarche dans une continuité de vigilance concernant l’emploi des fonds publics européens.

Une initiative portée avec plusieurs États membres

Dans son courrier, Benjamin Haddad souligne qu’avec l’Autriche et les Pays-Bas, la France a porté au niveau européen « des propositions visant à s’assurer du respect de la promotion des valeurs européennes par les bénéficiaires des financements européens ».

Il précise la position de Paris : « La France considère qu’il n’est pas tolérable que des financements européens aient été versés à des organisations, opérant pour des objectifs humanitaires, dont les structures auraient été placées sous une forme d’ingérence par les réseaux du Hamas. »

Demande de transparence et de contrôle renforcé

Le ministre met en avant la situation des ONG sur le terrain : « Ces organisations internationales ne devraient pas se retrouver en situation d’accepter l’appui d’une structure considérée comme terroriste au niveau européen pour pouvoir opérer et fournir leurs services humanitaires », affirme-t-il.

Benjamin Haddad appelle ainsi « à faire toute la lumière sur ces allégations ». Il demande des mesures concrètes pour vérifier les circuits de financement et garantir que les aides restent strictement dédiées aux objectifs humanitaires affichés.

Vers un mécanisme de suspension plus strict

Au-delà de la transparence, la France propose de nouveaux outils pour encadrer l’usage de ces fonds. Elle souhaite la mise en place « d’outils opérationnels permettant de mieux contrôler les flux » et préconise un mécanisme de suspension de financement « plus robuste ».

Le ministre conclut en appelant à une vigilance accrue de l’ensemble des acteurs européens : « Face à ces violations persistantes des droits et des valeurs européennes par des acteurs tiers, l’Union, ses agences et ses opérateurs ainsi que les États membres doivent redoubler de vigilance. »

Avec AFP