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Guerre Russie-UkraineDonald Trump affirme que l’Ukraine devrait céder des territoires dans le Donbass pour mettre fin à la guerre
Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine devraient tenir une rencontre à Budapest, en Hongrie.

Le président américain Donald Trump accueille le président ukrainien Volodymyr Zelensky à son arrivée pour une rencontre à la Maison-Blanche, à Washington, le 17 octobre 2025.
Photo: TOM BRENNER/AFP via Getty Images
Le président Donald Trump a déclaré le 19 octobre que l’Ukraine devrait renoncer aux territoires de la région du Donbass déjà sous contrôle russe afin de mettre un terme à la guerre.
« Nous pensons qu’ils devraient simplement s’arrêter aux lignes où ils se trouvent, les lignes de front », a-t-il déclaré à des journalistes à bord d’Air Force One.
« Ils devraient s’arrêter immédiatement sur les lignes de front. Rentrer chez eux. Cesser de tuer et en finir. »
Interrogé sur ce qu’il conviendrait de faire pour la partie orientale du Donbass, Trump a répondu : « Qu’on la laisse telle qu’elle est. Elle est morcelée actuellement. Je pense que 78 % du territoire est déjà pris par la Russie. »
« Vous laissez les choses comme elles sont, pour l’instant. Ils pourront négocier quelque chose plus tard. »
Le président a toutefois précisé qu’il n’avait jamais discuté de la cession de l’ensemble du territoire du Donbass à Moscou lors de sa récente rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le 17 octobre, Trump a reçu Zelensky à la Maison-Blanche, au cours d’un entretien durant lequel il a exprimé l’espoir de pouvoir mettre un terme à la guerre russo-ukrainienne sans envoyer de missiles Tomahawk à Kiev.
Cette visite est intervenue après ce que Trump a qualifié de coup de fil « très productif » avec le président russe Vladimir Poutine, le 16 octobre.
« Je pense qu’il veut mettre fin à la guerre », a déclaré Trump à propos de Poutine, alors qu’il recevait Zelensky dans la salle du Cabinet à la Maison-Blanche. « Je lui ai parlé hier pendant deux heures et demie. »
Tomahawks et Patriots
Après la rencontre, Trump a publié sur Truth Social que l’entretien avec Zelensky avait été « très intéressant et cordial », tout en expliquant qu’il avait suggéré qu’il était temps de mettre fin à la guerre et de conclure un accord.
« Ils devraient s’arrêter là où ils sont. Laissons chacun revendiquer la Victoire, que l’Histoire tranche ! Plus de tirs, plus de morts, plus de sommes d’argent colossales et intenables dépensées », a écrit Trump.
Trump ne s’est pas engagé à envoyer des missiles Tomahawk à l’Ukraine, qui permettraient à Kiev de frapper des cibles en profondeur à l’intérieur du territoire russe.
Bien qu’il n’ait pas obtenu ces missiles longue portée, Zelensky a estimé que l’entretien avec Trump avait été « positif ».
S’adressant aux journalistes, il a déclaré : « À mon avis, [Trump] ne veut pas d’escalade avec les Russes avant de les rencontrer. »
L’Ukraine espère également acheter 25 systèmes de défense aérienne Patriot à des entreprises américaines en utilisant des avoirs russes gelés, mais le président ukrainien a indiqué que l’acquisition prendrait du temps en raison des longs délais de production. Il a ajouté avoir discuté avec Trump des moyens d’obtenir ces systèmes plus rapidement — potentiellement auprès de partenaires européens.
« Nous partageons l’optimisme du président Trump s’il conduit à la fin de la guerre. Après de nombreux échanges pendant plus de deux heures avec lui et son équipe, son message, à mon sens, est positif — nous nous en tenons à la ligne de contact telle qu’elle est, pourvu que toutes les parties s’accordent sur ce que cela signifie », a déclaré Zelensky.
Projet de rencontre avec Poutine
La veille de sa rencontre avec Zelensky, Trump s’est entretenu par téléphone avec Poutine et a convenu de le rencontrer à Budapest, en Hongrie, dans l’espoir de trouver une voie pour mettre fin au conflit.
Trump a ensuite indiqué aux journalistes que la rencontre avec Poutine pourrait intervenir « d’ici deux semaines ». Les deux dirigeants s’étaient réunis en Alaska en août, mais ce sommet n’avait pas permis de percée.
Zelensky, le 19 octobre, a exprimé des réserves quant au fait que Budapest soit le meilleur lieu pour la prochaine rencontre Trump – Poutine.
« Je ne considère pas Budapest comme le meilleur endroit pour une telle rencontre. Évidemment, si cela peut apporter la paix, peu importe le pays hôte », a-t-il déclaré.
La Hongrie a maintenu des liens plus étroits avec la Russie que la plupart des autres pays européens tout au long du conflit.
La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a déclaré le 20 octobre qu’il n’était « pas souhaitable » que le président russe se rende dans un pays de l’UE pour des discussions sur la fin de la guerre.
Mme Kallas a indiqué aux journalistes, avant une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Luxembourg : « S’agissant de Budapest, non, ce n’est pas souhaitable … de voir qu’une personne visée par un mandat d’arrêt de la [Cour pénale internationale] se rende dans un pays européen. »
Le Kremlin a affirmé, le 20 octobre, que Budapest avait été choisie parce que le premier ministre hongrois, Viktor Orban, entretenait de bonnes relations à la fois avec les États-Unis et la Russie.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré aux journalistes : « M. Orban a des relations assez chaleureuses avec le président Trump et des relations très constructives avec le président Poutine. »
« Et cela, bien sûr, a grandement contribué à l’entente qui a été dégagée lors du dernier appel téléphonique », a-t-il ajouté, en référence à la conversation de Trump avec Poutine.
Emel Akan a contribué à la rédaction de cet article.
Avec l’Associated Press et Reuters

Victoria Friedman est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux.
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