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Deux ressortissants chinois et deux Américains inculpés pour avoir fait passer clandestinement des puces Nvidia vers la Chine

Les accusés auraient mis en œuvre « un stratagème délibéré et trompeur pour faire transiter des processeurs Nvidia contrôlés vers la Chine », a déclaré le procureur général adjoint John Eisenberg.

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Le logo Nvidia affiché au siège de la société, le 27 août 2025 à Santa Clara, Californie.

Photo: Justin Sullivan/Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Deux ressortissants chinois et deux citoyens américains ont été inculpés pour avoir élaboré un schéma d’exportation illégale de puces Nvidia avancées vers la Chine, en violation des contrôles à l’exportation imposés par les États‑Unis, a annoncé le Département de la Justice le 20 novembre.
Li Cham, 38 ans, résidant en Californie, et Chen Jing, 45 ans, installé en Floride avec un visa étudiant F‑1, sont les deux ressortissants chinois mis en cause. Les deux citoyens américains sont Ho Hong Ning, 34 ans, habitant en Floride et né à Hong Kong, et Brian Curtis Raymond, 46 ans, originaire de Huntsville, en Alabama.
Les quatre prévenus sont poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation, dont complot pour violation de l’Export Control Reform Act, contrebande et complot de blanchiment d’argent, selon l’acte d’accusation rendu public le 19 novembre.
Selon les procureurs, les quatre individus auraient conspiré de septembre 2023 à novembre 2025 pour exporter illégalement des unités de traitement graphique (GPU) avancées – intégrant des applications d’intelligence artificielle (IA) – via des pays tiers : la Malaisie et la Thaïlande.
L’acte d’accusation rappelle que les États-Unis imposent des restrictions sur les GPU les plus performants en raison des efforts de la Chine pour développer des capacités de calcul intensif avancées à des fins militaires : conception d’armes, essais et perfectionnement des outils de surveillance.
« L’acte d’accusation déposé hier décrit un stratagème délibéré et trompeur pour transférer des puces Nvidia contrôlées vers la Chine : falsification de documents, création de contrats factices et dissimulation face aux autorités américaines », a souligné John A. Eisenberg, du Département de la Justice, dans son communiqué.
« La Division de la sécurité nationale s’engage à démanteler les marchés noirs de technologies américaines sensibles et à tenir pour responsables tous les acteurs de ce commerce illicite. »
Les procureurs précisent que la société Janford Realtor, basée à Tampa et détenue par MM. Ho et Li (sans activité réelle dans l’immobilier), a servi de façade pour acquérir et exporter les GPU concernés vers la Chine.
La société d’électronique de M. Raymond, installée en Alabama, aurait également pris part au dispositif, approvisionnant M. Ho et d’autres personnes impliquées en GPUs soumis à contrôle pour l’exportation illicite.
Près de 400 GPU Nvidia A100 ont été acheminés vers la Chine en deux expéditions entre octobre 2024 et janvier 2025, selon les procureurs.
Deux autres expéditions, portant sur 10 supercalculateurs Hewlett Packard Enterprise équipés de GPU Nvidia H100 et 50 unités H200 distinctes, ont été « interceptées par les forces de l’ordre et n’ont donc pas été réalisées », ont-ils ajouté.
Les accusés savaient qu’une licence d’exportation était obligatoire, mais n’ont jamais tenté d’en obtenir, selon le dossier judiciaire.
Il est également reproché aux suspects d’avoir reçu plus de 3,89 millions de dollars en transferts bancaires venant de Chine pour financer leur opération frauduleuse.
L’acte d’accusation mentionne qu’un virement de 1,15 million de dollars, en mars 2025, provenait d’une société chinoise basée à Hong Kong et était crédité sur un compte Bank of America appartenant à la société de Raymond, en Alabama.
Un autre virement, en novembre 2024, de 237.248 dollars, provenait d’une société hongkongaise, à destination d’un compte Bank of America détenu par Janford Realtor.
Selon le Département de la Justice, MM. Ho et Chen ont comparu devant la justice fédérale du district central de Floride, et M. Raymond devant le tribunal du district nord de l’Alabama, le 19 novembre. M. Li devait comparaître dans le district nord de Californie, le 20 novembre.
L’avocat de M. Chen a refusé de s’exprimer quand il a été contacté par Epoch Times.
Epoch Times a également contacté l’avocat de M. Ho, sans réponse au moment de la publication de cet article, et n’a pas pu joindre ceux de MM. Raymond et Li.
Un porte-parole de Nvidia a assuré à Epoch Times que leur système d’exportation était « rigoureux et complet ».
« Même les ventes modestes de produits d’ancienne génération sur le marché secondaire font l’objet d’une vérification stricte », a-t-il précisé. « Assembler des centres de données avec des produits de contrebande est impossible, tant sur le plan technique qu’économique : les datacenters sont des ensembles complexes et imposants, ce qui rend toute tentative de trafic extrêmement risquée. De plus, nous n’assurons aucun support ni réparation pour les produits soumis à restriction. »

Le président de la commission spéciale de la Chambre sur le Parti communiste chinois, John Moolenaar (Républicain, Michigan), interviewé à Washington, le 21 octobre 2025. (Madalina Kilroy/Epoch Times)

Le 20 novembre, le représentant John Moolenaar (Républicain, Michigan), président de la commission spéciale de la Chambre sur le Parti communiste chinois, a appelé à l’adoption sans délai d’une proposition de loi sur le traçage des puces.
« La Chine reconnaît l’avance de l’innovation américaine en IA et fera tout pour combler ce retard », a-t-il déclaré. « Voilà pourquoi le Chip Security Act bipartite est absolument indispensable. »
Ce texte prévoirait un suivi de localisation obligatoire pour les puces AI avancées, une déclaration obligatoire des fabricants sur toute tentative de détournement de produits, et chargerait le Département du Commerce d’étudier les mesures nécessaires complémentaires.
En août dernier, deux ressortissants chinois installés en Californie ont été inculpés pour avoir expédié vers la Chine des dizaines de millions de dollars de microprocesseurs, dont des GPU Nvidia H100, sans licence, selon l’acte d’accusation.
Frank Fang est un journaliste basé à New York. Il couvre les nouvelles en Chine et à Taiwan. Il est titulaire d'une maîtrise en science des matériaux de l'Université Tsinghua à Taiwan.

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