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Des élus exhortent l’administration Trump à soutenir la plainte du Falun Gong contre Cisco

Le représentant Chris Smith décrit ces affaires comme « un exemple tragique des conséquences bien réelles lorsqu’une entreprise américaine fournit une technologie au PCC ».

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Le logo de Cisco devant le siège du groupe, le 9 février 2024 à San José (Californie).

Photo: Justin Sullivan/Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

WASHINGTON — Deux élus républicains de premier plan exhortent l’administration Trump à se ranger du côté d’une action en justice accusant Cisco d’avoir aidé une répression brutale en Chine.
Dans une lettre datée du 29 octobre, les représentants Chris Smith (rép., New Jersey) et John Moolenaar (rép., Michigan), qui président respectivement la Commission exécutive du Congrès sur la Chine et le comité spécial de la Chambre sur le Parti communiste chinois, demandent à l’administration de saisir la Cour suprême afin que l’affaire puisse être jugée.
Des pratiquants de Falun Gong ont déposé plainte en 2011, affirmant que le géant californien des technologies a contribué de manière significative à concevoir et construire l’immense système de surveillance chinois, intensifiant la campagne d’éradication d’ampleur nationale lancée par le régime contre ce mouvement spirituel en 1999.
Le produit qui en a résulté est « Golden Shield », une plateforme accessible à l’échelle nationale en Chine permettant au régime d’identifier et de suivre en temps réel les pratiquants de Falun Gong, facilitant ainsi leur arrestation et leur torture, ont indiqué les plaignants. Selon la plainte, le système conserve également des profils détaillés de pratiquants présumés ou identifiés, incluant leur localisation, leurs proches et leurs contacts.
La discipline spirituelle Falun Gong repose sur les principes de vérité, compassion et tolérance. Elle a attiré entre 70 et 100 millions d’adeptes dans les années 1990. Dans le cadre de la persécution nationale, nombre d’entre eux ont subi des détentions arbitraires, le travail forcé, la torture, et même la mort par prélèvements forcés d’organes.
« L’allégation selon laquelle une entreprise technologique américaine aurait conçu sur mesure un outil facilitant la persécution violente d’une minorité religieuse par le Parti communiste chinois (PCC) est grave. Nous estimons que les plaignants doivent avoir la possibilité d’étayer leurs accusations », écrivent les deux élus au principal avocat du gouvernement des États‑Unis devant la Cour suprême, D. John Sauer.
M. Sauer représente la position du gouvernement américain dans les affaires devant la Cour suprême, qui examine un recours de Cisco visant à faire rejeter la plainte. La Cour a sollicité l’avis de M. Sauer, qui doit déposer un mémoire d’ici le début de l’année prochaine.
MM. Smith et Moolenaar estiment que l’argument de Cisco, selon lequel la procédure porterait atteinte à la politique étrangère américaine, « prend les choses à rebours ».
« Les membres du Congrès ont été clairs : les entreprises américaines ne doivent pas se rendre complices des violations des droits de l’homme commises par le PCC », écrivent‑ils, en rappelant une audition parlementaire de 2006 au cours de laquelle M. Smith et d’autres élus avaient interrogé un cadre de Cisco sur le rôle de sa technologie dans ces abus.
Un PowerPoint marketing de Cisco, divulgué en 2008, montrait l’entreprise promouvant le « Golden Shield Project » pour la surveillance de la sécurité de l’information sur les réseaux publics, l’une des priorités affichées étant de « combattre le “Falun Gong” ».
Dans la plainte, plus d’une douzaine de pratiquants de Falun Gong, dont des Américains, décrivent des arrestations et de sévères brimades qu’ils attribuent à l’aide et à l’encouragement apportés par la technologie de Cisco.
« Cette affaire illustre tragiquement les conséquences concrètes de la production, par une entreprise américaine, de technologies au service du PCC : persécution à grande échelle, harcèlement, intimidation, et même torture », a déclaré M. Smith à Epoch Times.
La lettre des élus cite une récente enquête de l’Associated Press visant Cisco et plusieurs autres entreprises technologiques américaines, concluant qu’elles « jouent un rôle bien plus important qu’on ne le pensait dans la facilitation des atteintes aux droits de l’homme ».
« Ces révélations montrent qu’une action en justice est un outil nécessaire pour assurer la conformité avec la politique américaine », souligne la missive.
Au cœur du dossier, une question : une entreprise américaine comme Cisco doit‑elle être tenue responsable de la fourniture d’une technologie développée aux États‑Unis qui favorise des abus commis à l’étranger ?
En juillet 2023, la Cour d’appel du 9e circuit a annulé le rejet de l’affaire prononcé en première instance et jugé les allégations suffisantes pour procéder. Cisco demande désormais à la Cour suprême de classer le dossier.
Dans une déclaration à Epoch Times, Cisco a affirmé avoir « un engagement de longue date à défendre et respecter les droits de l’homme pour tous ». Selon la société, « si l’arrêt de 2023 de la Cour du 9e circuit était confirmé, il ouvrirait la voie à une avalanche de procédures contre des entreprises américaines pour de simples exportations légales de biens et services standard ».
Terri Marsh, directrice exécutive de la Human Rights Law Foundation et avocate principale des plaignants, a remercié les élus pour leur soutien.
« Les représentants Smith et Moolenaar montrent avec force en quoi la procédure contre Cisco fait avancer des objectifs essentiels du Congrès », a‑t‑elle déclaré à Epoch Times.
Mme Marsh a ajouté que l’affaire « confortera la position de l’administration Trump contre l’utilisation de technologies américaines au profit de l’armée chinoise et de son autoritarisme dopé par la technologie ».
Eva Fu est rédactrice pour Epoch Times à New York spécialisée dans les relations entre les États-Unis et la Chine, la liberté religieuse et les droits de l'homme.

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