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Des drones paralysent le deuxième plus grand aéroport de Suède, de nouvelles observations en Belgique
L’Allemagne annonce la mise en place d’unités d’intervention rapide pour contrer l’activité des drones, avec une équipe déployée en Belgique.

Un véhicule de police devant une entrée de l’aéroport Landvetter, temporairement fermé le soir du 6 novembre 2025 à Göteborg, Suède, suite à la présence de drones autour de l’aéroport.
Photo: ADAM IHSE/TT News Agency/AFP via Getty Images
Les vols ont repris à l’aéroport de Göteborg-Landvetter après avoir été suspendus le 6 novembre à la suite d’observations de drones. Il s’agit du dernier épisode de perturbations dans des aéroports européens causées par la proximité de véhicules aériens sans pilote (UAV).
Les autorités suédoises ont signalé la présence d’un ou plusieurs UAV autour du deuxième plus grand aéroport du pays vers 17h41, obligeant l’annulation ou le détournement de plus d’une dizaine de vols.
« La police nous a informés que l’incident est clos. Nous prévoyons donc de relancer le trafic », a indiqué l’exploitant aéroportuaire public Swedavia.
Un porte-parole de la police a précisé qu’une enquête pour « sabotage aéronautique présumé » a été ouverte.
Le même jour, les aéroports de Liège et Bruxelles en Belgique ont également suspendu temporairement leurs vols après des observations de drones, deux jours après des incidents similaires sur les mêmes sites.
Selon l’agence Belga, le trafic à Brussels Airport a été arrêté pendant une demi-heure à 21h20, après le repérage d’un drone.
À l’aéroport de Liège-Bierset, le trafic a été suspendu juste avant 22h, entraînant l’annulation ou le report de huit vols au départ et douze à l’arrivée. La situation est revenue à la normale après 23h20.
Le service belge de contrôle aérien Skeyes rappelle que l’arrêt du trafic est la procédure standard lorsque la présence de drone est jugée « sérieuse ».
Ces derniers mois, des observations de drones ont été signalées dans d’autres pays européens, notamment en Pologne et au Danemark.
Certains responsables européens ont attribué ces incursions à la Russie, mais Moscou a démenti toute implication.
La sécurité aérienne belge
En réponse aux premiers signalements du 4 novembre, le gouvernement belge a convoqué un Conseil national de sécurité le 6 novembre pour examiner la menace des drones.
Avant la réunion, le ministre belge de la Défense Theo Francken a déclaré, selon Belga, vouloir rendre opérationnel le nouveau Centre national de sécurité de l’espace aérien le plus rapidement possible.
Il a aussi indiqué espérer un consensus lors de la réunion du Conseil des ministres du 7 novembre quant aux mesures à prendre contre les UAV.
« Je pense que nous avons besoin de capacités supplémentaires de lutte anti-drone, c’est ma proposition », a déclaré M. Francken aux journalistes.
« J’ai un plan concret, que je présenterai aujourd’hui et demain au Conseil des ministres. La Défense travaille sur le dossier. Sur le plan international, nous sommes très engagés. Nous avons beaucoup de voisins amicaux, des pays alliés à l’OTAN, qui cherchent à nous épauler. »
Unités d’intervention rapides en Allemagne
Le 7 novembre, l’Allemagne a annoncé la création d’unités d’intervention spécialisées pour contrer l’activité des drones, avec une équipe de spécialistes envoyée en Belgique face à la multiplication des incidents.
« Ces unités anti-drone sont en cours de formation », a indiqué le lieutenant-général Alexander Sollfrank, responsable du commandement des opérations conjointes et de la planification de défense allemande.
M. Sollfrank est resté discret sur le fonctionnement de ces équipes, précisant qu’elles disposent de « divers systèmes de détection et de neutralisation ». L’armée a notamment la capacité « de prendre le contrôle d’un drone et de le faire atterrir à un endroit défini ».
L’annonce intervient après que la délégation allemande à l’OTAN a confirmé l’arrivée des premières unités de la Luftwaffe en Belgique « pour évaluer la situation et coordonner le déploiement temporaire de moyens de détection et de défense contre les drones avec les Forces armées belges. Le gros des effectifs suivra prochainement. »
« Ce déploiement illustre la coopération étroite de l’Alliance et la solidarité des partenaires européens face aux menaces hybrides », a affirmé la délégation dans un communiqué sur X.
Cette mobilisation européenne pour la défense aérienne survient alors que les signalements de drones survolant l’espace aérien se multiplient — depuis septembre en Pologne, poussant l’OTAN à renforcer sa surveillance et ses moyens sur la frontière orientale du bloc.
Le mois dernier, la Commission européenne (CE) a prévenu que l’Europe doit se préparer à contrer de nouvelles formes de guerre, dont le sabotage de câbles sous-marins, les cyberattaques et les incursions de drones, que sa présidente Ursula von der Leyen a qualifiées de « guerre hybride ».
Le 16 octobre, Mme von der Leyen a présenté quatre projets phares pour renforcer la défense d’ici 2030 : la construction d’un mur anti-drone et le renforcement de la frontière orientale européenne.
Avec Reuters

Victoria Friedman est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux.
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