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Des coûts trop élevés ? De plus en plus d’entreprises quittent l’initiative climatique mondiale
L'initiative Science Based Targets aide les entreprises du monde entier à réduire leurs émissions grâce à des objectifs prédéfinis. Beaucoup semblent y parvenir, mais certaines échouent. Près d'un millier d'entre elles ont déjà renoncé à ces objectifs.

Photo de groupe avant le sommet des maires marquant les 10 ans de l'Accord de Paris, devant l'Hôtel de Ville de Paris, le 23 juin 2025. (THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images)
À ce jour, 956 entreprises dans le monde ont mis fin à leurs engagements climatiques dans le cadre de l’initiative Science Based Targets (SBTi). Cette initiative est une collaboration entre diverses organisations qui définissent des objectifs clairs de réduction des émissions pour les entreprises afin de limiter le réchauffement climatique, en se basant sur des données scientifiques.
L’initiative SBTi recense actuellement 11.836 entreprises ayant des objectifs ou des engagements climatiques concrets. Cela signifie qu’environ 7,5 % des entreprises ont déjà renoncé à leurs efforts pour intensifier la protection du climat.
La tendance semble s’accentuer. Le 18 octobre, les médias ont rapporté que 893 entreprises avaient abandonné les objectifs d’émissions fixés par l’initiative.
L’initiative SBTi recense actuellement 11.836 entreprises ayant des objectifs ou des engagements climatiques concrets. Cela signifie qu’environ 7,5 % des entreprises ont déjà renoncé à leurs efforts pour intensifier la protection du climat.
La tendance semble s’accentuer. Le 18 octobre, les médias ont rapporté que 893 entreprises avaient abandonné les objectifs d’émissions fixés par l’initiative.
Entreprises concernées
Avec 6365 inscriptions, environ la moitié des entreprises affiliées à l’initiative se trouvent en Europe. Parmi celles-ci, 434 se sont depuis retirées des objectifs climatiques de l’initiative. Les pays ayant enregistré le plus grand nombre de retraits sont actuellement le Royaume-Uni (155), les États-Unis (143) et la Chine (64).
Le Japon est le pays qui compte le plus d’entreprises participant à cette initiative. Au total, 2054 entreprises souhaitent ou souhaitaient devenir plus respectueuses de l’environnement . Le taux d’abandon y est relativement faible : seules 18 entreprises, soit 0,9 %, ont retiré leur engagement.
Au total, 775 entreprises allemandes, dont des groupes tels que Mercedes-Benz ou la Deutsche Bahn, sont répertoriées dans l’initiative. À ce jour, 44 d’entre elles ont déjà renoncé à leurs engagements climatiques. Parmi elles figurent le groupe d’assurance Allianz, le géant des médias Axel Springer et la société de location de voitures SIXT, mais aussi plusieurs autres grandes et moyennes entreprises.
En Suisse, douze entreprises ont mis fin à leurs efforts pour atteindre les objectifs de la SBTi. Parmi elles figurent de grands groupes tels que Swiss Re, Zurich et Sulzer. L’initiative les répertorie encore parmi les quelque 12.900 inscriptions actuelles, mais avec le statut « Commitment removed », c’est-à-dire « engagement supprimé ».

Capture d’écran du site web de l’initiative Science Based Targets le 2 novembre 2025.
(Photo : Initiative pour des objectifs fondés sur la science)
Des efforts souvent coûteux
Les efforts ambitieux en faveur du climat impliquent souvent des investissements supplémentaires pour certaines entreprises. Les installations existantes doivent être transformées, adaptées ou modernisées afin de réduire les émissions de CO₂ de manière ciblée.
À cela s’ajoutent, par exemple en Allemagne, les prix élevés de l’énergie. L’accent mis sur l’énergie éolienne et solaire nécessite une extension massive du réseau et une infrastructure de réserve suffisante lorsque ces sources d’énergie dépendantes des conditions météorologiques ne fournissent pas assez d’électricité. En raison des coûts qui en résultent, le prix de l’électricité pour les ménages a déjà augmenté pour atteindre environ 41 centimes d’euro par kilowattheure.
La majorité des entreprises du secteur manufacturier en Allemagne s’attendent à une augmentation des coûts de production dans les années à venir en raison des objectifs climatiques.
De nombreuses entreprises, comme le groupe hambourgeois Aurubis, spécialisé dans le cuivre, ont déjà évoqué un désavantage concurrentiel sur le marché international en raison du renforcement des objectifs climatiques.
Ce désavantage concurrentiel pourrait finalement coûter des emplois. En outre, de nombreuses entreprises envisagent déjà de délocaliser leur production vers des pays où les exigences climatiques sont moins strictes, ou l’ont déjà fait.

Maurice Forgeng est spécialisé dans les questions liées à la transition énergétique. Il a acquis une expertise dans le domaine des énergies renouvelables et du climat et possède une formation en génie énergétique et en technique du bâtiment.
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