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Opinion

Cyberharcèlement de Brigitte Macron : un procès pour dix prévenus au tribunal correctionnel de Paris

Lundi dernier, le tribunal correctionnel de Paris a ouvert les débats dans une affaire aussi inédite que révélatrice des dérives des réseaux sociaux. Dix personnes, huit hommes et deux femmes âgés de 41 à 60 ans, se retrouvent dans le box des accusés pour avoir participé à une campagne de cyberharcèlement visant Brigitte Macron.

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Brigitte Macron et son mari, Emmanuel Macron, visitent l'Université des sciences et technologies de Hanoï le 27 mai 2025.

Photo: NHAC NGUYEN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Leur profil ? Un mélange hétéroclite : élu, galeriste, enseignant, médium, informaticien… Venus des quatre coins de la France, ils ont tous en commun d’avoir alimenté une rumeur prétendant que l’épouse du président serait née homme.
La salle d’audience était comble pour cette affaire symbolique, tandis que la première dame a choisi de ne pas assister aux débats. Les prévenus risquent jusqu’à deux ans de prison.

Quatre années de diffamation

Cette riposte judiciaire ne surgit pas de nulle part. Elle intervient après quatre longues années durant lesquelles une infox mondiale s’est propagée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Cette rumeur selon laquelle Brigitte Macron serait une femme transgenre a été massivement relayée, franchissant même l’Atlantique.
Selon le parquet de Paris, les accusés ont multiplié les propos malveillants concernant le « genre » et la « sexualité » de la première dame. Ils ont également instrumentalisé la différence d’âge de 24 ans entre les époux Macron, allant jusqu’à l’assimiler à de la « pédophilie ».
Les personnes jugées ne représentent que « les plus virulentes » parmi ceux ayant participé à cette campagne de harcèlement, selon une source policière. Plusieurs vagues d’interpellations ont eu lieu entre décembre 2024 et mars 2025, faisant suite à la plainte déposée par Brigitte Macron le 27 août 2024.

La « médium » au cœur du scandale

Parmi les figures centrales de cette affaire se trouve Delphine J., qui se présente comme médium et utilise le pseudonyme d’Amandine Roy sur les réseaux sociaux. Cette Bretonne de 51 ans, suivie par près de 20.000 personnes sur X, est à l’origine d’une vidéo virale de quatre heures diffusée en 2021. Dans cette production depuis retirée, elle affirmait que Brigitte Macron n’aurait jamais existé et que son frère Jean-Michel Trogneux aurait pris son identité après une transition de genre.
Déjà condamnée pour diffamation en première instance en septembre 2024, elle avait été relaxée en appel en juillet dernier. Toutefois, la cour d’appel n’avait pas validé sa thèse, considérant simplement que l’affirmation d’une transition de genre non publique ne constituait pas une atteinte à l’honneur suffisante pour caractériser la diffamation. Brigitte Macron et son frère se sont pourvus en cassation contre cette décision.
Son activisme ne s’est pas arrêté là. Elle a salué la publication de l’influenceuse Candace Owens, posant avec un T-shirt détournant une couverture du magazine Time où Brigitte Macron apparaissait en « homme de l’année ». Elle a également appelé au boycott de la série « Emily in Paris » lorsque la première dame y a obtenu un petit rôle.

Des influenceurs aux méthodes controversées

Autre figure marquante du procès : Aurélien Poirson-Atlan, publicitaire de 41 ans connu sous le pseudonyme de « Zoé Sagan ». Très suivi sur les réseaux sociaux avant la suppression de son compte X, il était à l’origine de la diffusion des vidéos intimes de Benjamin Griveaux, provoquant l’abandon de sa candidature à la mairie de Paris en février 2020.
Sur X, il n’hésitait pas à qualifier l’écart d’âge entre les époux Macron de « crime sexuel », participant ainsi à la propagation de cette désinformation.
Bertrand S., galeriste de 56 ans comptant plus de 100.000 abonnés sur X, a quant à lui dénoncé la veille de l’audience un procès contre « la liberté de penser » orchestré par « l’État profond médiatique ».

Une affaire devenue internationale

La rumeur, née dès l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, a pris une dimension mondiale en devenant virale aux États-Unis. Le couple présidentiel a d’ailleurs engagé cet été des poursuites contre Candace Owens, podcasteuse ayant produit une série de vidéos intitulée « Becoming Brigitte ».
Plusieurs accusés parisiens se sont réjouis de voir leurs publications relayées par l’Américaine, célébrant « l’internationalisation de l’affaire Brigitte ».
Le verdict est attendu mardi.
Avec AFP

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.