Logo Epoch Times
plus-icon

Cinq conseils d’économie d’une fermière qui cultive la simplicité

top-article-image

RuthAnn Zimmerman a trouvé la joie dans la simplicité et l'autonomie.

Photo: RuthAnn Zimmerman

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 9 Min.

Depuis vingt-cinq ans, RuthAnn Zimmerman mène une vie d’autosuffisance et d’économie raisonnée. À rebours du consumérisme moderne, cette blogueuse et autrice américaine livre ses conseils pour vivre mieux avec moins, sans sacrifier la qualité ni le plaisir.
Que signifie être économe ?
Le Cambridge Dictionary définit l’économie comme « l’utilisation prudente de l’argent, notamment en évitant le gaspillage ». RuthAnn Zimmerman, blogueuse, youtubeuse et autrice du livre à paraître The Heart of the Homestead (Le cœur de la ferme) , incarne cette définition presque à la perfection. Presque, car pour elle, l’économie va bien au-delà de la seule question financière.
Son approche est aussi une forme douce de rejet du consumérisme moderne. « On nous fait croire que nous avons besoin de toutes sortes de gadgets pour être productifs ou épanouis. La vérité, c’est que ce n’est pas le cas », explique-t-elle.
Issue d’une communauté mennonite traditionnelle, Mme Zimmerman a passé les vingt-cinq dernières années à cultiver son autonomie tout en élevant ses enfants. De cette vie, elle tire des principes de sobriété et de bon sens, applicables à tous les foyers.

Manger régional et de saison est une façon de soutenir les agriculteurs locaux. (RuthAnn Zimmerman)

Apprendre à se passer du superflu
Personne ne résume mieux ce changement de mentalité que Mme Zimmerman elle-même :
« La compétence la plus précieuse pour vivre de manière économique, c’est d’apprendre à se passer de certaines choses. Nous vivons dans un monde où tout est instantané, où l’on peut obtenir ce que l’on veut dès le lendemain. Si quelqu’un veut réduire radicalement ses dépenses, il doit apprendre à se refuser ce qu’il croit indispensable. »
Elle souligne que l’abondance matérielle, loin de simplifier la vie, tend à la compliquer. « Nos cuisines regorgent d’objets censés compenser notre manque de savoir-faire : friteuses à air, blenders, machines à paninis […] En réalité, plus nous possédons, moins nous sommes productifs, car nous passons notre temps à gérer ces objets. »
Ma grand-mère répétait souvent : chaque commodité acquise est une compétence perdue.
« Le savoir faire sans est une véritable compétence. Ne tombez pas dans le piège du marketing qui veut vous faire croire que vous ratez quelque chose si vous n’achetez pas tel ou tel produit. »
Quelques gestes simples pour cultiver cette capacité à “faire sans” :
– Réduire la facture d’électricité en faisant sécher son linge à l’extérieur.
– Cuisiner davantage chez soi, en apprenant quelques recettes simples et saines.
– Simplifier sa cuisine : en troquant les appareils multiples contre un bon couteau, une planche à découper et un peu de savoir-faire.

Manger des produits de saison est souvent plus nutritif et plus avantageux que ceux achetés à l’épicerie. (RuthAnn Zimmerman)

Investir dans la qualité
Pour alléger son intérieur, RuthAnn Zimmerman recommande de privilégier la qualité plutôt que la quantité. Acheter moins, mais mieux : quelques objets de grande qualité plutôt qu’une multitude d’articles bon marché. Sur la durée, ces achats s’avèrent bien plus économiques.
Parmi les investissements qu’elle juge judicieux :
– La fonte. « On peut transmettre les ustensiles en fonte à la génération suivante. Avec une ou deux poêles de tailles différentes, on peut déjà tout cuisiner. Elles sont si solides qu’elles ne s’usent pratiquement jamais », dit-elle.
– Quelques couteaux de cuisine d’excellente qualité.
– Des planches à découper en bois.
– Du linge de maison en fibres biologiques.
– Des vêtements en matières naturelles . laine, coton ou lin.
Acheter des objects qui valent la peine d’être réparés
Dans le prolongement de son conseil précédent, Mme Zimmerman prône l’achat d’objets « qui méritent d’être réparés ».
Elle se souvient d’un exemple tiré de son enfance :
« Mon grand-père avait un manteau de laine que ma grand-mère reteignait chaque hiver. Elle disait : “Ça couvrira bien les taches qu’il a pu faire dessus.” Elle faisait la même chose avec tout vêtement un peu défraîchi. Jamais elle ne les jetait. Quand on apprend à dépenser ses ressources plus intelligemment, on se met à accorder beaucoup plus de valeur à ce que l’on possède. »
Achetez un pull de belle qualité plus cher, « vous allez bien plus l’apprécier » que si vous en achetiez trois de moindre qualité pour le même prix.
Ce principe s’applique à bien d’autres domaines : entretenir sa voiture, ressemeler une paire de chaussures, réparer un outil plutôt que le remplacer. Chaque geste prolonge la durée de vie des objets et renforce le lien que l’on entretient avec eux.

Préparer ses repas à la maison est à la fois économique et permet de développer ses compétences. (RuthAnn Zimmerman)

Chiner dans les friperies et les ventes de garage
Pas besoin d’acheter neuf pour bien acheter. Mme Zimmerman insiste : les friperies et les ventes de garage regorgent souvent d’objets de grande qualité à prix modique.
« Les gens ne mesurent pas toujours la valeur de ce qu’ils possèdent et le donnent simplement à des associations. Il m’est arrivée de trouver une poêle en fonte dont quelqu’un s’était débarrassé parce qu’elle semblait trop “vieille”, ou un manteau de laine parfait pour les travaux extérieurs, mais jugé démodé », raconte-t-elle.
Son conseil : savoir à l’avance ce que l’on cherche. Sans cela, on risque de se laisser séduire par des objets bon marché […] et encombrants. « Savoir à l’avance ce dont vous avez besoin vous permet d’être plus intentionnel quant à ce que vous recherchez », résume-t-elle.

Le livre de RuthAnn Zimmerman, « The heart of the homestead (Le cœur de la ferme) ». (RuthAnn Zimmerman)

Manger local et de saison
« Apprendre à manger localement et selon les saisons contribue grandement à améliorer la santé, à bénéficier d’une meilleure nutrition et à réduire ses dépenses alimentaires », affirme-t-elle.
Faire ses courses au marché et acheter des fruits et légumes de saison offre un bien meilleur rapport nutrition-prix que les produits importés et standardisés des supermarchés.
« Si c’est la saison des myrtilles, trouvez un producteur local. Vous en obtiendrez souvent une plus grande quantité, à meilleur prix, et elles seront plus nutritives car fraîchement cueillies. »
Mme Zimmerman voit dans cette démarche une continuité logique de son mode de vie :
« Si vous commencez à accorder autant de valeur à votre alimentation qu’à vos vêtements en fibres naturelles, vous mettrez la nutrition avant la commodité. Votre argent sera mieux dépensé. Mais, encore une fois, l’économie n’est pas qu’une question d’épargne : c’est un véritable changement de mentalité, à contre-courant de la culture dominante. Cela prend du temps, mais une fois que l’on s’en détache, la vie devient beaucoup plus simple. »
Ryan Cashman est écrivain, père, mari et agriculteur. Il vit dans les contreforts du sud-ouest du New Hampshire avec son épouse et ses quatre enfants.

Articles actuels de l’auteur