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Censure : le RN épargne François Bayrou sur les retraites, mais l’attend sur le budget

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Photo: JULIE SEBADELHA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

François Bayrou peut respirer : il ne sera pas censuré la semaine prochaine sur les retraites mais le Premier ministre se retrouve désormais, comme son prédécesseur Michel Barnier, dépendant du RN qui lui donne « rendez-vous » sur le budget à l’automne.
Le RN l’avait laissé entrevoir, son vice-président Sébastien Chenu l’a confirmé mercredi : « le rendez-vous de la censure, c’est à l’automne, au moment du budget. » Et donc pas lundi ou mardi, quand sera débattue la motion de censure annoncée par les socialistes après l’échec du conclave sur les retraites.

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Motion qui ne peut être adoptée sans les voix du RN en l’état des forces à l’Assemblée nationale. « Si nous censurons dans les jours qui viennent François Bayrou, la réforme des retraites demeure, c’est un coup pour rien. Quel est le gain politique que nous avons ? À part mettre le bazar avant l’été, il n’y a pas de gain », a justifié M. Chenu.  « Le RN, assurance vie de la macronie », a aussitôt réagi le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard.
Les grandes lignes du budget présentées à la mi-juillet
De fait, François Bayrou, qui avait à son arrivée en décembre fait le pari de miser sur les socialistes pour faire adopter le budget et ne pas être dans la main du RN comme son prédécesseur, va se retrouver six mois après dans la même situation si la gauche reste unie pour le censurer à l’automne. Alors qu’il doit présenter mi-juillet les grandes lignes de son budget, et notamment les 40 milliards d’euros d’économies promises, le RN l’a bien compris.
« Les premières pistes évoquées par M. Bayrou pour son prochain budget me font dire qu’il emprunte le même chemin que son prédécesseur : demander des efforts toujours aux mêmes, ceux qui travaillent tout en refusant de s’attaquer à nos dépenses liées à notre modèle migratoire ou à nos dépenses publiques », a averti Marine Le Pen dans Valeurs Actuelles mercredi. Sous Michel Barnier, le RN avait ainsi obtenu quelques victoires au moment de l’examen du budget, comme l’annulation du déremboursement des médicaments… Ce qui ne l’avait pas empêché de censurer quelques jours plus tard.
Réponse en forme de méthode coué de la porte-parole du gouvernement. « On n’est pas entre les mains du RN, on est entre les mains des 577 députés », a jugé sur France Info Sophie Primas, rappelant que la ministre du Budget Amélie de Montchalin avait l’intention de discuter d’ici le 11 juillet avec tous les groupes politiques, « y compris le RN ».
L’âge de départ à la retraite, enjeu de la prochaine présidentielle ?
Dans l’immédiat, François Bayrou doit préciser d’ici la fin de semaine comment « il trouve le chemin » pour surmonter l’échec du conclave sur la réforme des retraites et obtenir, malgré tout, un accord.
Selon les déclarations des partenaires sociaux, reçus séparément mardi à Matignon, le Premier ministre leur a notamment demandé de lui adresser leurs points de blocage dans leurs discussions. Syndicats et organisations patronales s’opposent sur la prise en compte de la pénibilité et le financement des mesures qui seraient adoptées pour aménager la réforme de 2023.
« Le Premier ministre continue les discussions et veut obtenir des accords entre les partenaires sociaux sur les points de la retraite des femmes ou l’âge de départ à plein droit de la retraite (à 66,5 ans au lieu de 67) », a indiqué Mme Primas. Mais un éventuel accord sur ces points ne suffirait pas aux socialistes qui veulent pouvoir discuter de « tout » au Parlement, et en particulier de l’âge de départ à 64 ans, ce que refuse le Premier ministre.
Cette poursuite des discussions ne convainc pas tout le monde non plus au sein du camp présidentiel. Sceptique depuis le départ sur ce conclave, Édouard Philippe a ainsi jugé sur RTL « qu’on ne règlera pas cette question par des éléments techniques, on la règlera par un vrai débat politique au moment de la présidentielle ».