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Ce qu’il faut savoir sur le centre d’entraînement du Qatar dans l’Idaho

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F-15E Strike Eagles de la base aérienne de Mountain Home, Idaho.

Photo: Suzanne Jenkins/U.S. Air Force via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Le Pentagone a approuvé la création d’une installation dédiée à la formation de membres des forces armées qataries dans l’Idaho.
Le secrétaire à la Guerre Pete Hegseth a annoncé la nouvelle installation la semaine dernière après une rencontre à Washington avec le ministre de la Défense du Qatar.
L’annonce a suscité un certain scepticisme en ligne en raison des liens historiques du Qatar avec plusieurs groupes terroristes, mais l’origine du projet remonte à plusieurs années.
Voici ce que l’on sait de ce nouveau site d’entraînement.

Nouvelle installation sur une base américaine existante

La nouvelle installation sera une extension de la base aérienne de Mountain Home, à environ 80 kilomètres au sud-est de Boise.
Mountain Home AFB est un site idéal pour les exercices aériens et d’autres entraînements militaires, en raison de son immensité, niché sur un plateau entre deux chaînes de montagnes.
La base abrite actuellement le 366e escadron de chasse de l’U.S. Air Force, surnommé les « Gunfighters », et accueille aussi un centre d’entraînement pour une escadrille de chasseurs de Singapour.
La construction comme la maintenance de la nouvelle installation seront financées par le Qatar dans le cadre d’un engagement de dix ans visant à renforcer l’interopérabilité entre les deux armées.
Les travaux seront réalisés par des entreprises locales.
La base et sa sécurité continueront d’être gérées par l’U.S. Air Force, qui compte actuellement environ 5100 personnels militaires et civils.

Développer les compétences liées aux achats d’armement

La planification de cette installation remonte à 2017, lorsque le Qatar a acheté 36 chasseurs F‑15 aux États‑Unis, avant de dépenser plusieurs milliards de dollars supplémentaires au cours de l’année pour acquérir d’autres appareils du même type.
Des discussions entre Doha et Washington sur la meilleure manière de former des pilotes sur F‑15 ont démarré peu après l’achat initial.
En 2019, l’U.S. Air Force et les forces armées qataries ont mené leurs premiers exercices aériens conjoints au Qatar.
La même année, l’USAF a identifié la base de Mountain Home comme site potentiel pour une nouvelle installation d’entraînement.
Le projet décrit dans ce rapport prévoyait l’accueil de 12 F‑15 qataris et d’environ 300 personnels supplémentaires, ce qui correspond à la description donnée cette semaine par le Pentagone d’un contingent restreint de pilotes qataris.

Les liens du Qatar avec le terrorisme international

Les inquiétudes populaires autour de la nouvelle installation découlent des liens historiques du Qatar avec plusieurs organisations terroristes, dont Al‑Qaïda, le Hamas et les Frères musulmans, ainsi que de son rôle présumé dans le financement de groupes terroristes soutenus par l’État iranien.
En raison de ces liens, d’autres puissances du Moyen‑Orient, parmi lesquelles Bahreïn, l’Égypte, Israël, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ont accusé le Qatar d’apporter un soutien aux terroristes.
De même, le président américain Donald Trump avait en 2017 décrit le Qatar comme « un financeur du terrorisme à un niveau très élevé », au moment même où les États‑Unis finalisaient la vente de F‑15 à Doha.
Depuis, Trump a infléchi sa position à l’égard du Qatar et, le mois dernier, il a pris un décret intitulé « Assurer la sécurité de l’État du Qatar », par lequel il s’engage unilatéralement à défendre le pays avec toute la puissance de l’armée américaine et à considérer toute attaque contre le Qatar comme une attaque contre les États‑Unis.
« Au fil des ans, les États‑Unis et l’État du Qatar ont été unis par une coopération étroite, des intérêts communs et la proximité entre nos forces armées. L’État du Qatar a accueilli des forces américaines, rendu possibles des opérations de sécurité cruciales, et s’est montré un allié résolu dans la recherche de la paix, de la stabilité et de la prospérité, au Moyen‑Orient et au‑delà, notamment en tant que médiateur ayant aidé les États‑Unis à tenter de résoudre d’importants conflits régionaux et mondiaux », indique le décret de Trump.
« En reconnaissance de cette histoire, et face aux menaces persistantes que l’agression étrangère fait peser sur l’État du Qatar, la politique des États‑Unis est de garantir la sécurité et l’intégrité territoriale de l’État du Qatar contre toute attaque extérieure. »

Des liens américano‑qataris de plus en plus étroits

Au‑delà des ventes d’armes et de la formation, les États‑Unis et le Qatar se sont de plus en plus imbriqués, en grande partie grâce à la stratégie de Doha consistant à investir massivement dans l’architecture de défense américaine et le lobbying.
Le Qatar a financé la construction et assure aujourd’hui la maintenance de la base aérienne d’Al Udeid près de Doha, qui sert de centre névralgique des opérations militaires américaines au Moyen‑Orient.
La base peut accueillir plus de 8000 militaires américains et des centaines de membres de forces alliées de coalition.
Le Qatar soutient financièrement une présence américaine significative au Moyen‑Orient, finançant la capacité des États‑Unis à projeter leur puissance dans la région.
Plus récemment, Trump a également accepté en cadeau de la part du Qatar un avion gros‑porteur à 400 millions de dollars, destiné à devenir le futur Air Force One.
Andrew Thornebrooke est un journaliste indépendant qui couvre les questions liées à la Chine, en particulier la défense et la sécurité. Il est titulaire d'une maîtrise en histoire militaire de l'université de Norwich et rédige la newsletter de Quixote Hyperdrive.

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