Canadien condamné à mort en Chine: pas de verdict d’appel dans l’immédiat

-Cette photo prise le 14 janvier 2019 montre le tribunal populaire intermédiaire de Dalian devant le nouveau procès du canadien Robert Lloyd Schellenberg, accusé de trafic de drogue. La décision d'un tribunal chinois d'imposer la peine de mort à un contrebandier canadien reconnu coupable de drogue a intensifié le conflit diplomatique qui, selon les experts, est tombé dans le gouffre de la "politique des otages". Photo par ELIZABETH LAW / AFP / Getty Images.
Le procès en appel demandé par un Canadien condamné à mort en Chine pour trafic de drogue s’est achevé jeudi sans annonce du verdict, a fait savoir un tribunal local, sur fond de grave crise diplomatique entre Pékin et Ottawa.
Robert Lloyd Schellenberg, 36 ans, s’était vu infliger en janvier la peine capitale. Il s’agissait d’un alourdissement d’une condamnation à 15 ans de prison prononcée au terme d’un premier procès. Le procès en appel, jeudi dans la ville de Dalian (nord-est), est intervenu quelques heures après l’audition au Canada de Meng Wanzhou, la dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei, dont l’arrestation en décembre à Vancouver avait déclenché une vive crise diplomatique.
« Pendant le jugement de l’affaire, les droits légaux de Robert Lloyd Schellenberg ont été assurés conformément à la loi », a écrit jeudi sur son site internet la Haute cour populaire du Liaoning. « L’audience a été ajournée et le tribunal choisira le moment de l’annonce du verdict », a-t-elle souligné, précisant que des membres de l’ambassade du Canada en Chine étaient présents dans la salle.
L’avocat de Robert Lloyd Schellenberg, Me Zhang Dongshuo, a dit à l’AFP qu’il était « normal » que les verdicts ne soient pas annoncés immédiatement après l’issue d’un procès. La condamnation à mort de M. Schellenberg a été largement perçue à l’étranger comme une mesure de rétorsion après l’arrestation à Vancouver sur demande de la justice américaine de Meng Wanzhou.
Washington exige l’extradition de cette dirigeante de Huawei vers les Etats-Unis, où elle est accusée de complicité de fraude pour contourner les sanctions contre l’Iran, ce qu’elle dément. Dans la foulée de son arrestation, la Chine avait arrêté deux Canadiens, un ex-diplomate et un consultant, accusés d’avoir « menacé la sécurité nationale ». Des interpellations que nombre d’experts considèrent là aussi comme des mesures de rétorsion.
M. Schellenberg, arrêté en 2014, est accusé d’avoir joué un « rôle clé » dans un trafic de drogue destiné à expédier 222 kilos de méthamphétamine en Australie. Déjà condamné dans le passé au Canada pour trafic de stupéfiants, il affirme quant à lui être un simple touriste qui a été piégé.
Une porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères, Brittany Fletcher, a dit cette semaine qu’Ottawa était « extrêmement préoccupé par le fait que la Chine ait choisi d’appliquer la peine de mort, une peine cruelle et inhumaine ». « Le Canada a demandé et continuera à demander la clémence pour M. Schellenberg », avait-elle souligné.
D.C avec AFP
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