Benjamin Netanyahu ordonne des frappes immédiates sur la bande de Gaza

Cette annonce est intervenue alors qu’Israël accuse le Hamas d’avoir trahi les termes de la trêve. Le mouvement islamiste palestinien a restitué les restes d’un otage dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée par l’armée, suscitant l’indignation des proches d’otages et des autorités israéliennes.

Mardi, les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé qu’une nouvelle dépouille, « récemment trouvée dans un tunnel de Gaza », serait remise à 20 heures locales (18 heures GMT). Ces restitutions se font habituellement par l’intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge.

En vertu de la première phase de l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre, le Hamas avait libéré au 13 octobre les vingt otages vivants qu’il détenait depuis son attaque sans précédent du 7 octobre 2023. Le mouvement s’était aussi engagé à restituer 28 corps, mais seuls 15 ont été rendus jusqu’à présent, le Hamas invoquant la difficulté de localiser les dépouilles dans une bande de Gaza ravagée par deux ans de bombardements israéliens.

Lundi soir, l’armée israélienne a confirmé que la Croix-Rouge avait réceptionné un cercueil censé contenir la dépouille d’un otage, après l’annonce du Hamas de la remise d’un nouveau corps. Après vérification, les autorités ont toutefois établi que les restes transmis étaient ceux d’Ofir Tzarfati, dont une partie avait déjà été récupérée par l’armée environ deux ans plus tôt.

« Il s’agit d’une violation flagrante de l’accord de trêve », a dénoncé le bureau du Premier ministre Netanyahu, précisant qu’une réunion sécuritaire d’urgence avait été convoquée.

« En termes de conséquences pour le Hamas, rien n’est exclu pour le moment », a averti la porte-parole du gouvernement, Shosh Bedrosian, soulignant que toute décision serait prise « en pleine coordination avec les États-Unis, avec le président Trump et son équipe ».

Le Forum des familles, principale association militante pour le retour des otages, a exhorté le gouvernement à « agir de manière décisive » contre le Hamas. Selon l’organisation, les premiers restes d’Ofir Tzarfati avaient été rapatriés fin 2023, puis en mars 2024.

Le ministre de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir a estimé que « le Hamas continue de jouer et ne transfère pas immédiatement toutes les dépouilles », preuve selon lui qu’il est « encore debout ». Et d’ajouter : « Il est temps de lui briser les jambes une bonne fois pour toutes. »

Le Hamas soutient pour sa part vouloir restituer tous les corps des captifs, tout en rappelant que la recherche de dépouilles dans un territoire largement détruit reste « complexe et difficile ». Les États-Unis, alliés indéfectibles d’Israël, ont de leur côté maintes fois brandi la menace d’une élimination pure et simple du mouvement islamiste s’il ne respectait pas ses engagements.

La trêve, déjà ébranlée par les violences du 19 octobre – les plus meurtrières depuis son entrée en vigueur –, semble désormais vaciller. À Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, un habitant confiait mardi « avoir très peur que la guerre reprenne ».

« La question des otages doit être réglée afin qu’Israël ne s’en serve pas comme prétexte pour relancer la guerre », a déclaré Abdelhay al-Hajj Ahmed, 60 ans.

Une phase ultérieure du plan Trump prévoit par ailleurs le désarmement du Hamas, l’amnistie ou l’exil de ses combattants, ainsi qu’un retrait progressif de l’armée israélienne hors de la bande de Gaza.