Athérosclérose : comment la prévenir et protéger ses artères
L’athérosclérose est une affection courante qui se développe lorsqu’une substance collante appelée plaque s’accumule à l’intérieur des artères.Cette maladie se développe lentement, à mesure que le cholestérol, les graisses, les cellules sanguines et d’autres substances présentes dans le sang forment de la plaque. Lorsque cette plaque s’accumule, elle provoque un rétrécissement des artères, ce qui réduit l’apport en sang riche en oxygène vers les tissus et les organes vitaux.
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L'athérosclérose peut affecter la plupart des artères du corps, notamment celles du cœur, du cerveau, des bras, des jambes, du bassin et des reins.
En 2025, environ 8,2 millions de personnes en France sont atteintes, directement ou indirectement, d’athérosclérose selon les dernières données de Santé publique France et du site médical Lemedecin.fr.
L’athérosclérose, silencieuse et évolutive, constitue une cause majeure d’infarctus du myocarde et d’AVC, soit plus de 270.000 cas combinés chaque année en France. Les projections indiquent une hausse de 15% d’ici 2030, principalement liée au vieillissement de la population.
Artère normale et artère présentant une accumulation de plaque. Institut national du cœur, des poumons et du sang
L’athérosclérose peut toucher la plupart des artères du corps, notamment celles du cœur, du cerveau, des bras, des jambes, du bassin et des reins. Elle porte des noms différents selon les artères concernées. L’athérosclérose est impliquée dans 80% des décès cardiovasculaires, soit une part majeure des 140 000 morts annuels liés aux maladies cardiovasculaires.
• La maladie coronarienne (ou coronaropathie) correspond à une accumulation de plaque dans les artères du cœur.
• L’artériopathie périphérique correspond à une accumulation de plaque dans les artères des jambes, mais elle peut également toucher les bras ou le bassin.
• La maladie des artères carotides ou sténose carotidienne correspond à une accumulation de plaque dans les artères du cou, ce qui réduit le flux sanguin vers le cerveau.
• La sténose des artères rénales désigne l’accumulation de plaque dans les artères qui alimentent les reins en sang.
• La maladie des artères vertébrales correspond à une athérosclérose des artères qui irriguent l’arrière du cerveau, une zone qui contrôle les fonctions vitales de l’organisme.
• L’ischémie des artères mésentériques correspond à une accumulation de plaque dans les artères qui alimentent les intestins.
La réduction du flux sanguin peut entraîner des symptômes comme l’angine de poitrine. Si une plaque se rompt, un caillot sanguin peut se former et bloquer complètement l’artère ou migrer vers une autre partie du corps. Ces blocages, partiels ou complets, peuvent provoquer des complications telles qu’un infarctus, un accident vasculaire cérébral, une démence vasculaire, une dysfonction érectile ou la perte d’un membre. L’athérosclérose peut entraîner un handicap ou la mort.
Confusion sur les termes ?
L’athérosclérose n’est pas la même chose que l’artériosclérose, terme qui désigne le « durcissement des artères », c’est-à-dire leur épaississement et leur perte d’élasticité. L’artériosclérose a plusieurs causes, mais l’athérosclérose, qui résulte d’une accumulation de dépôts graisseux, en est la forme la plus fréquente.
La formation de la plaque commence souvent dès l’enfance et s’aggrave avec l’âge. Les principaux facteurs de risque sont un taux de cholestérol élevé, des habitudes de vie malsaines et la prédisposition génétique. La bonne nouvelle est que la plupart des personnes peuvent prévenir ou retarder le développement de l’athérosclérose en adoptant des mesures favorables à la santé cardiovasculaire.
Aux premiers stades, l’athérosclérose ne provoque souvent aucun symptôme. Ceux-ci peuvent apparaître pour la première fois en situation de stress physique ou émotionnel, lorsque le corps a besoin de davantage d’oxygène.
L’athérosclérose entraîne une diminution de l’apport en sang oxygéné, ainsi que des symptômes susceptibles d’altérer la qualité de vie. Ces symptômes varient selon les artères touchées et l’importance du blocage.
• Des douleurs thoraciques (angine de poitrine), des sueurs froides, des vertiges, une fatigue intense, des palpitations (sensation que le cœur s’emballe), un essoufflement, des nausées et une faiblesse générale sont des signes de maladie coronarienne.
• Des douleurs, une sensation de lourdeur, de crampe ou de gêne dans les jambes à la marche ou à la montée d’escaliers sont les principaux symptômes de l’artériopathie périphérique. Ces douleurs disparaissent après le repos.
• Des troubles de la mémoire et de la concentration, une faiblesse ou un engourdissement d’un côté du corps ou du visage, et des troubles visuels sont des signes précoces de maladie des artères vertébrales. L’accident ischémique transitoire (AIT), appelé aussi « mini-AVC », est un symptôme plus grave.
• Des douleurs abdominales intenses après les repas, une perte de poids et des diarrhées sont des signes d’ischémie des artères mésentériques.
• La dysfonction érectile peut être un signe précoce indiquant un risque accru d’athérosclérose et de ses complications. En cas de trouble de l’érection, il est important d’en parler à son médecin.
Il est possible de ne remarquer aucun autre symptôme avant que l’accumulation de plaque ne provoque des problèmes graves. Consulter régulièrement son médecin est essentiel, car il peut détecter la présence de plaque avant l’apparition de complications. Par exemple, une accumulation de plaque dans les artères du cou (maladie des artères carotides) peut provoquer un souffle perceptible au stéthoscope. Un AIT peut survenir à un stade plus avancé.
Le médecin peut également entendre un souffle dans l’abdomen, signe précoce d’accumulation de plaque dans les artères rénales. À un stade plus avancé, la maladie peut provoquer une hypertension, une fatigue importante, une perte d’appétit, des nausées, des gonflements des mains ou des pieds, ainsi que des démangeaisons ou des engourdissements.
Pour diagnostiquer une athérosclérose, le médecin s’appuie sur les résultats d’analyses de sang, d’examens d’imagerie et d’autres tests, ainsi que sur les antécédents médicaux et familiaux. L’examen clinique permet de repérer d’éventuels signes évocateurs.
Tests de dépistage
Dès l’âge de 20 ans, le médecin vérifie régulièrement la présence de facteurs de risque d’accumulation de plaque dans les artères. Il peut :
• Mesurer la tension artérielle.
• Calculer l’indice de masse corporelle et mesurer le tour de taille pour évaluer le poids.
• Prescrire des analyses de sang pour détecter un taux de cholestérol ou de triglycérides élevé, ou un diabète.
Estimation de votre risque
Il est également important d’évaluer les facteurs de risque avec le professionnel de santé : habitudes de vie (tabac, activité physique, alimentation), antécédents médicaux (diabète, maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde ou le psoriasis) et antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires précoces.
Une application d’estimation du risque peut aider à calculer la probabilité de développer une complication majeure, comme un infarctus, sur une période de dix ans ou tout au long de la vie, selon les données personnelles. L’application classe le risque en quatre catégories : faible, limite, intermédiaire ou élevé.
Tests de diagnostic
Pour établir un diagnostic, différents examens peuvent être prescrits, même en l’absence de symptômes. Le choix dépend des artères concernées.
• Analyses de sang
Elles mesurent les taux de cholestérol, de triglycérides, de sucre, de lipoprotéines ou de protéines inflammatoires comme la protéine C-réactive.
• L’électrocardiogramme (ECG)
Test simple et indolore qui enregistre l’activité électrique du cœur. Il permet d’évaluer la fréquence cardiaque, la régularité du rythme et la force des impulsions électriques. Cet examen peut être réalisé en cabinet, en clinique, à l’hôpital avant une chirurgie ou dans le cadre d’un test d’effort.
Pendant l’examen, le patient est allongé, et une douzaine d’électrodes sont placées sur la poitrine, les bras et les jambes. Elles sont reliées à un appareil qui enregistre l’activité cardiaque. L’examen ne comporte aucun risque majeur. Une légère irritation cutanée peut survenir à l’endroit des électrodes, mais elle disparaît spontanément.
Tests d’imagerie cardiaque
Des examens d’imagerie cardiaque peuvent être prescrits pour visualiser le cœur et le flux sanguin dans les artères coronaires. Parmi eux :
• L’angiographie, un type spécial de radiographie avec produit de contraste, permet d’examiner les artères du cœur, du cou, du cerveau ou d’autres régions.
• L’IRM cardiaque détecte les lésions tissulaires ou les troubles du flux sanguin dans le cœur.
• La tomographie par émission de positons (TEP) évalue la circulation dans les petits vaisseaux du cœur.Ce type de scintigraphie cardiaque nucléaire permet de diagnostiquer une maladie microvasculaire coronarienne .
• L’angioscanner coronaire (CT-scan) montre l’intérieur des artères coronaires sans recours à un cathétérisme invasif.
Scintigraphie coronaire calcique
Le scanner calcique coronaire est un examen qui mesure la quantité de calcium présente dans les parois des artères coronaires. La présence de dépôts calciques indique une athérosclérose ou une maladie coronarienne. L’examen dure environ dix à quinze minutes et ne nécessite pas de produit de contraste. Le résultat fournit un score calcique (score d’Agatston) : un score nul est normal, et plus il est élevé, plus le risque de maladie cardiaque est important.
Les risques de ce test sont minimes. La dose de rayonnement équivaut à celle reçue naturellement sur une année.
Tests d’effort
Le test d’effort évalue la santé et la performance du cœur à l’effort, car certaines anomalies apparaissent plus facilement lorsque le cœur travaille davantage. L’examen consiste généralement à marcher sur un tapis roulant ou pédaler sur un vélo stationnaire. Si l’exercice n’est pas possible, un médicament est administré pour reproduire l’effet d’un effort. Votre médecin pourra vous demander de ne pas prendre certains de vos médicaments ou d’éviter le café, le thé et toute boisson contenant de la caféine le jour de l’examen, car ceux-ci pourraient influencer vos résultats. Il vous demandera de porter des vêtements et des chaussures confortables pour l’examen.
L’indice tibio-brachial (ITB)
Test indolore qui compare la pression artérielle de la cheville à celle du bras afin de dépister une artériopathie périphérique.Cet examen indolore compare la pression artérielle de la cheville et du bras à l’aide d’un brassard de tensiomètre et d’un appareil à ultrasons.
Causes et facteurs de risque
Les facteurs de risque sont des conditions ou des habitudes qui rendent une personne plus susceptible de développer une maladie. Près de la moitié des occidentaux souffrent d’hypertension artérielle ou de taux de cholestérol malsains, ou fument. Ce sont des facteurs de risque clés qui peuvent déclencher le début de l’accumulation de plaque.
Qu’est-ce qui cause l’athérosclérose ?
L’accumulation de plaque dans les artères commence par des dommages aux artères. Des facteurs de risque tels que des habitudes de vie malsaines, des conditions médicales ou vos gènes, peuvent entraîner ces dommages.
Des cellules inflammatoires se déplacent vers les zones endommagées de l’artère et libèrent des signaux chimiques. Ces signaux provoquent la collecte de cholestérol et de déchets cellulaires aux endroits endommagés. Cette accumulation attire des globules blancs qui ingèrent le cholestérol et s’agglutinent, formant la plaque. L’artère se rétrécit à mesure que la plaque grossit, réduisant le flux de sang riche en oxygène vers les membres et les organes. Avec le temps, la plaque peut se rompre et circuler dans la circulation sanguine. Cela peut conduire à la formation de caillots sanguins, qui peuvent bloquer le flux sanguin. Si cela se produit, les tissus voisins ne peuvent pas recevoir suffisamment d’oxygène et peuvent mourir.
Qu’est-ce qui augmente le risque d’athérosclérose ?
Les facteurs de risque d’accumulation de plaque sont souvent liés. Par exemple, le tabagisme et un manque d’activité physique régulière augmentent votre risque d’avoir des taux de cholestérol malsains, ce qui peut entraîner l’accumulation de plaque.
D’autres facteurs de risque courants d’accumulation de plaque sont énumérés ci-dessous :
• Hypertension artérielle : avec le temps, l’hypertension artérielle peut endommager les parois des artères, permettant à la plaque de s’accumuler.
• Diabète : un taux de sucre élevé dans le sang peut endommager les couches internes des artères, provoquant l’accumulation de plaque.
• Syndrome métabolique : des taux élevés de cholestérol et de triglycérides dans votre sang augmentent votre risque.
• Régime alimentaire malsain : manger beaucoup d’aliments riches en graisses saturées peut augmenter votre taux de cholestérol.
• Antécédents familiaux : vos gènes peuvent augmenter votre risque, surtout si vous souffrez d’un trouble héréditaire du cholestérol courant appelé hypercholestérolémie familiale.
• Maladies inflammatoires : lorsque vous souffrez de conditions telles que la polyarthrite rhumatoïde et le psoriasis, des niveaux élevés d’inflammation peuvent finir par irriter vos vaisseaux sanguins, ce qui peut entraîner l’accumulation de plaque.
• Âge avancé : chez la plupart des gens, l’accumulation de plaque commence dans l’enfance et s’aggrave en vieillissant. Chez les hommes, le risque augmente après 45 ans. Chez les femmes, le risque augmente après 55 ans. Le risque pour les femmes est même plus élevé si elles souffrent d’endométriose ou du syndrome des ovaires polykystiques, ou si elles ont eu un diabète gestationnel ou une pré-éclampsie pendant la grossesse.