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Manifestation en soutien d’Yvan Colonna à Bastia : « Il y a une responsabilité extrêmement lourde de l’État »

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Des milliers de personnes manifestent une semaine après la tentative d'assassinat d'Yvan Colonna en prison à Arles. Bastia, le 13 mars 2022.

Photo: : PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Après une heure de défilé au cri de « État français assassin », la manifestation en soutien à Yvan Colonna dimanche à Bastia a viré à « l’émeute », selon le procureur de Bastia, avec un bilan de 38 blessés dont 24 membres des forces de l’ordre.
La manifestation, partie à 15h00 sous une pluie fine et froide du palais de justice, s’était auparavant déroulée dans le calme. Le slogan « Statu Francese Assassinu », repris par les milliers de participants, 12.000 selon les organisateurs, traduisait cependant la tension dans l’île depuis le 2 mars, date de la tentative d’assassinat de l’ancien berger à la prison d’Arles par un prisonnier détenu pour des faits de terrorisme. Colonna est à ce jour toujours dans le coma.

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Pour Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif de Corse et ancien avocat d’Yvan Colonna, « il faut aller aujourd’hui au-delà des slogans ». « La colère et l’indignation s’expriment », a-t-il concédé pendant la marche : « Mais ce qui compte, c’est que le peuple corse tout entier est mobilisé contre l’injustice, l’exigence de vérité et au-delà pour une véritable solution politique » entre l’État et la Corse.
Une quinquagénaire présente dans la marche fait référence à la décision du Premier ministre Jean Castex de lever le statut de « détenu particulièrement signalé » (DPS) de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, deux autres membres du « commando Erignac » encore détenus sur le continent. C’est ce statut qui bloquait le rapprochement des trois hommes dans une prison corse.

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« Le niveau politique a interféré avec la procédure judiciaire »
« Il n’y avait plus aucune raison de maintenir les trois personnes condamnées dans le cadre de l’affaire Erignac sous statut DPS » , a expliqué Jean-Guy Talamoni, ancien président de l’Assemblée de Corse sur CNews ce lundi matin. « La commission compétente a dit par trois fois qu’il fallait lever ce statut. C’est le niveau politique qui a interféré avec la procédure judiciaire pour maintenir ces prisonniers sous statut DPS et pour interdire qu’ils reviennent en Corse. »
« C’est l’application du droit qui leur a été refusée pendant des années. Il y a une responsabilité extrêmement lourde de l’État. L’agression qu’a subie Yvan Colonna dans ces conditions laisse toutes les suspicions aujourd’hui être alimentées en Corse et ailleurs. »