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52% des Français favorables à un gouvernement de « coalition des droites » LR-RN-Reconquête

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(BASTIEN OHIER/Hans Lucas/AFP via Getty Images)

Photo: ALAIN JOCARD/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Jamais dans l’histoire politique récente un rapprochement stratégique entre les droites françaises n’avait semblé aussi plausible qu’en ce mois d’octobre 2025. Selon un sondage exclusif Ifop pour Valeurs actuelles, 52% des Français se déclarent favorables à la formation d’un gouvernement de « coalition des droites » associant Les Républicains (LR), le Rassemblement national (RN) et Reconquête — une évolution qui traduit un bouleversement profond du paysage électoral et idéologique du pays.
L’adhésion majoritaire à une telle option de gouvernement marque un tournant. Elle s’inscrit dans le contexte post-crise institutionnelle où Sébastien Lecornu, nouveau Premier ministre, peine à stabiliser un exécutif sans majorité solide, qu’une censure de son gouvernement est possible dès le 15 octobre et alors que les appels à l’union des droites se font entendre sur les bancs de l’opposition.
L’idée, jadis inconcevable, ne cesse de gagner du terrain auprès des électeurs et attise autant d’espérances que de crispations, jusque dans les rangs des principaux partis concernés.

Une France tentée par l’union de la droite

La tentation d’un « bloc conservateur » s’explique par la montée en puissance — constante — du RN dans l’opinion, qui arrive désormais en tête des intentions de vote, et la lassitude face à l’instabilité chronique des gouvernements sortants. Les Républicains, longtemps réfractaires à un rapprochement, voient désormais une large frange de leur électorat (82%) soutenir cette idée, tout comme 89% des sympathisants RN et Reconquête. L’effet d’entraînement s’étend même, de façon inattendue, à des proches de Renaissance, prêts à 41% à considérer un tel scénario, selon Tf1info.
Cette coalition séduirait un électorat lassé des divisions et soucieux de stabilité et de cohérence idéologique, alors que la gauche peine à se rassembler et que le « bloc central » macroniste semble sanctionné dans les sondages. La polarisation politique et la fragmentation à l’Assemblée nationale renforcent la pertinence, aux yeux de beaucoup, d’une alliance tactique pour gouverner efficacement et répondre aux urgences du moment, qu’il s’agisse de sécurité, d’immigration ou de pouvoir d’achat.

Des états-majors prudents, une base conquise

Si la base des partisans apparaît conquise, les dirigeants politiques multiplient les calculs et restent prudents. Jordan Bardella (RN) s’est dit « parfaitement disposé » à conclure un accord de gouvernement, mais Bruno Retailleau (LR) se montre plus réservé, refusant toute « subordination » de son parti, malgré les appels répétés à l’unité chez certains élus locaux. Chez Reconquête ou Identité-Libertés, la stratégie de l’union des droites demeure une priorité affichée, Éric Zemmour et Marion Maréchal œuvrant chacun de leur côté pour une « recomposition nationale ».
Ce fossé entre les appareils et les électeurs des partis de droite attise à la fois les spéculations d’une recomposition profonde et les craintes d’une crise d’identité, notamment au sein de LR, inquiet de voir son espace politique absorbé par le RN.

Une France politique à la croisée des chemins

Ce basculement dans l’opinion, où une majorité relative ne voit plus l’union des droites comme un tabou, fragilise les équilibres hérités de la Ve République et promet des semaines décisives dans les coulisses du pouvoir. Sur fond de crise économique et migratoire, d’inquiétude sécuritaire et de défiance envers les institutions, cette option politique portée par une majorité d’électeurs, mais encore débattue par leurs représentants, pourrait marquer l’avènement d’une nouvelle ère pour la droite française et, peut-être, pour la France tout entière.