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Washington annule le visa du chef d’État colombien, Gustavo Petro, pour propos jugés « incendiaires »

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Le président colombien Gustavo Petro.

Photo: DANIEL MUNOZ/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Les États-Unis ont annoncé vendredi la révocation du visa du président colombien Gustavo Petro, l’accusant d’avoir tenu des propos incitant à la violence lors d’une manifestation pro-palestinienne à New York.

Dans un message publié sur X, le département d’État a déclaré : « Plus tôt dans la journée, le président colombien @petrogustavo s’est tenu dans une rue de New York et a exhorté les soldats américains à désobéir aux ordres et à inciter à la violence. Nous allons révoquer le visa de Petro en raison de ses actions téméraires et incendiaires. »

Manifestation pro-palestinienne à New York

Gustavo Petro était à New York pour participer à l’assemblée générale des Nations unies. Vendredi, il a rejoint une manifestation pro-palestinienne aux côtés du musicien britannique Roger Waters. Des enregistrements diffusés par des médias le montrent s’exprimant au mégaphone et appelant à la création d’une « armée de sauvetage du monde qui aura pour première tâche de libérer la Palestine ».

Selon lui, « les nations du monde apporteront alors des hommes et des femmes entraînés et armés pour former cette grande armée. Elle doit être plus grande que celle des États-Unis ». La Colombie a rompu ses relations avec Israël en 2024 pour protester contre la guerre menée dans la bande de Gaza.

Appel à la désobéissance des soldats américains

Lors de son intervention, il a également déclaré : « Ici, à New York, je demande à tous les soldats de l’armée des États-Unis de ne pas viser l’humanité avec leurs fusils. Désobéissez à l’ordre de Trump ! Obéissez à l’ordre de l’humanité ! »

Il a critiqué le récent veto américain au Conseil de sécurité de l’ONU contre un texte demandant un cessez-le-feu et un accès humanitaire à Gaza, estimant que ce geste signifiait que « la diplomatie est terminée ». Il a ajouté : « L’histoire de l’humanité nous a montré pendant des millénaires que, si la diplomatie s’épuise, nous devons passer à une autre phase de la lutte. »

Double nationalité

Selon la présidence colombienne, Gustavo Petro a quitté les États-Unis et se trouvait vendredi soir à bord d’un avion pour Bogota. Il a rappelé qu’il possède également la nationalité italienne, ce qui le dispense en principe d’un visa pour entrer aux États-Unis.

Le ministre colombien de l’Intérieur, Armando Benedetti, a réagi sur X en affirmant que c’est le visa du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui aurait dû être révoqué. « Mais comme l’empire le protège, il s’en prend au seul président qui ait été assez capable de lui dire la vérité en face », a-t-il écrit.

Relations tendues entre Washington et Bogota

Les relations entre Washington et Bogota se sont fortement tendues depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier. Mardi, Gustavo Petro avait demandé devant l’Assemblée générale des Nations unies qu’une « procédure pénale » soit engagée contre le président américain, après des frappes dans les Caraïbes ayant détruit des bateaux transportant, selon les autorités américaines, de la drogue.

Les visas pour assister à l’ONU

Malgré l’extraterritorialité du siège de l’ONU à New York, les chefs d’État doivent transiter par le territoire américain pour assister à l’assemblée générale et voyager avec un visa délivré par les États-Unis.

Par le passé, Washington a accordé des visas à des dirigeants hostiles, comme Fidel Castro, Mouammar Kadhafi, Hugo Chavez ou Nicolas Maduro. Cette année, les États-Unis ont autorisé la venue du président iranien Massoud Pezeshkian, mais ont refusé un visa au président palestinien Mahmoud Abbas, qui a dû s’exprimer par visioconférence.

Avec AFP