Vladimir Poutine estime que les négociations de paix avec l’Ukraine sont en « pause »

Le président russe Vladimir Poutine assiste à une réunion en marge du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Tianjin, le 31 août 2025.
Photo: SERGEI BOBYLYOV/POOL/AFP via Getty Images
Le Kremlin a affirmé vendredi que les discussions avec Kiev sur une issue diplomatique au conflit ukrainien étaient désormais en « pause ». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a immédiatement rétorqué que l’objectif de son homologue russe restait d’« occuper toute l’Ukraine », quel que soit le coût humain ou territorial de la guerre.
Soucieuse de mettre fin au plus grave affrontement militaire en Europe depuis 1945, la Maison Blanche se montre de plus en plus impatiente. Le président américain Donald Trump a mis en garde, vendredi, Vladimir Poutine : sa patience, a-t-il dit, s’épuise « rapidement », laissant planer la menace de nouvelles sanctions contre Moscou.
Des positions irréconciliables entre Moscou et Kiev
Plus de trois ans après le lancement de l’invasion russe, les perspectives de négociations demeurent minces. Les combats et frappes continuent de ravager l’Ukraine, où la Russie occupe désormais près de 20% du territoire. Kiev refuse catégoriquement d’accepter les exigences du Kremlin, qui réclame la cession de cinq régions et l’abandon des aspirations euro-atlantiques du pays. En retour, l’Ukraine demande une garantie de sécurité occidentale et le déploiement de troupes alliées, une hypothèse jugée inacceptable par Moscou.
« On peut plutôt parler d’une pause », a concédé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov lors d’un briefing, rappelant que les négociations pourraient « éventuellement reprendre ». Volodymyr Zelensky, pour sa part, estime qu’aucune concession territoriale n’arrêterait la détermination de Moscou. Il exhorte par ailleurs les alliés occidentaux à faire pression sur Pékin pour que la Chine influe sur les choix stratégiques du Kremlin.
Montée des tensions en Pologne
Dans la nuit de mardi à mercredi, l’intrusion d’une vingtaine de drones dans l’espace aérien polonais a provoqué un tollé à Varsovie. Considéré comme une provocation, cet épisode a entraîné la mobilisation de chasseurs polonais et alliés pour intercepter les engins. Si Moscou a nié toute responsabilité, l’Otan a annoncé dans la foulée le renforcement de son flanc oriental avec l’appui du Danemark, de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne.
À New York, la Pologne et une quarantaine de pays alliés — dont les 26 de l’Union européenne, les États-Unis, le Japon et le Canada — ont dénoncé des « provocations » russes, appelant à leur cessation immédiate. « Les actes irréfléchis de la Russie » constituent « une escalade déstabilisatrice qui rapproche toute la région d’un conflit plus qu’à aucun autre moment ces dernières années », a averti le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Marcin Bosacki.
Les manœuvres Zapad-2025 sous surveillance
Ces tensions coïncident avec le lancement, vendredi, de vastes exercices militaires russo-bélarusses, baptisés Zapad-2025. Déployées en mer Baltique, en mer de Barents et sur le sol bélarusse, notamment dans la région frontalière de Grodno, ces manœuvres impliquent près de 40 000 soldats selon Varsovie. La Pologne, appuyée par la Lituanie et la Lettonie, a immédiatement restreint son espace aérien et fermé partiellement ses frontières avec le Bélarus.
Moscou et Minsk assurent que ces exercices ne poursuivent « aucun objectif offensif », mais l’Otan demeure prudente. L’Alliance atlantique a toutefois tenu à souligner qu’elle ne percevait « aucune menace militaire immédiate » à ses frontières orientales. Dans ce climat tendu, la poursuite des discussions de paix paraît plus incertaine que jamais.

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