Val-d’Oise: Bagui Traoré, frère aîné d’Adama, condamné à trois ans de prison

Photo: DAMIEN MEYER/AFP via Getty Images
Bagui Traoré, frère aîné d’Adama, décédé en 2016 peu après son arrestation par des gendarmes, a été incarcéré vendredi soir sur décision du tribunal correctionnel de Pontoise, qui l’a condamné à trois ans de prison pour extorsion.
Le tribunal a rendu après un très court délibéré sa décision, motivée par « la gravité des faits, en état de récidive » et compte tenu des antécédents de l’homme de 32 ans, déjà condamné 17 fois dont quatre pour extorsion.
Le 15 octobre 2023, il avait soutiré 600 euros à un homme dont il estimait qu’il avait une dette envers lui. Ce dernier avait témoigné dans la procédure qui avait conduit Bagui Traoré devant les assises du Val-d’Oise pour tentative de meurtre pendant les émeutes ayant suivi la mort de son frère Adama en juillet 2016 – l’accusé avait été acquitté en 2021.
Deux jours plus tard, quand il était revenu réclamer 1000 euros supplémentaires au même homme, en menaçant de le séquestrer pour soutirer une rançon à sa famille, celui-ci avait pris peur et appelé les gendarmes, qui avaient interpellé Bagui Traoré.
« Ma vie est ruinée »
À la barre, la victime a exprimé sa « rage » contre Bagui Traoré, dont les actions l’ont selon elle obligée le mois dernier à déménager et quitter son emploi, par peur de représailles sur ses proches. « Toute ma vie est ruinée. Il sait même pas à quel point j’ai envie de le buter », a lancé la victime.
À l’audience, Bagui Traoré a d’abord prétexté servir d’intermédiaire pour solder une dette pour un trafic de stupéfiants impliquant cet homme, avant de reconnaître « être allé un peu loin ». Mais il a assuré n’avoir « pas menacé sa famille et ses enfants ».
En requérant trois ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt, le procureur a souligné que « ce procès n’est pas un acharnement judiciaire, ce procès n’est la conséquence que des actes et des choix de M. Traoré ».
« Tu me pardonnes ? Dis, tu me pardonnes ? », a demandé Bagui Traoré à la victime tout en quittant la salle d’audience encadré de policiers, menottes aux poignets.

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