Une exposition de graffitis «woke» dans la cathédrale de Canterbury, l’équivalent britannique de Notre-Dame, suscite la réprobation

La nouvelle archevêque désignée de Cantorbéry, Sarah Mullally, s’exprime à la cathédrale de Canterbury, dans le sud-est de l’Angleterre, le 3 octobre 2025. Ben Stansall / AFP via Getty Images
La décision d’autoriser des graffitis sur les murs de la cathédrale historique de Canterbury, au Royaume-Uni, a suscité une vive polémique internationale le 10 octobre. L’initiative de l’Église d’Angleterre, qui entendait ainsi tendre la main aux communautés marginalisées, est jugée laide et déplacée.
Intitulée « Hear Us » (« Entends-nous »), cette installation artistique temporaire doit ouvrir le 17 octobre et se poursuivre jusqu’en janvier 2026.
Les visiteurs découvriront des inscriptions disséminées sur les murs et les piliers de cet édifice vieux de 1400 ans, comme on en verrait sur les façades d’immeubles urbains.
Selon le site de la cathédrale – où l’on peut apercevoir quelques photos – l’exposition est « l’aboutissement de la collaboration entre le poète Alex Vellis et la commissaire Jacquiline Creswell avec des communautés marginalisées et une équipe d’artistes pour créer une littérature manuscrite vibrante répondant à la question : “Que demanderiez-vous à Dieu ?” »
Parmi les questions retenues pour être taguées sur les murs : « Es-tu là ? », « Pourquoi avoir créé la haine alors que l’amour est bien plus puissant ? » ou encore « Regrettes-tu parfois ta création ? »
La cathédrale a reconnu que certains visiteurs jugeaient l’initiative choquante – l’un d’eux l’a qualifiée de « sacrilège » – mais elle la défend, son doyen, David Monteith, affirmant que cette forme d’art « établit des ponts entre les cultures ».
Vives réactions internationales
Les critiques ont dépassé les frontières et les confessions religieuses.
Le vice-président américain J.D. Vance, catholique pratiquant, a trouvé « étrange que ces gens ne voient pas l’ironie de vouloir “honorer les communautés marginalisées” en enlaidissant un si bel édifice historique. »
Le révérend britannique Gavin Ashenden, l’ancien aumônier de la reine Élisabeth II et récemment converti au catholicisme, a également condamné l’exposition : « Ainsi, on “bâtit des ponts entre les cultures” en vandalisant des réalisations supérieures, puis en flattant les vandales en qualifiant leur œuvre de “brute”, “perturbatrice”, “non filtrée et non aseptisée”. »
Le groupe britannique Disciples of Christ, qui se présente comme un collectif chrétien de protestation, a abondé dans le même sens : « C’est un sacrilège. La cathédrale de Canterbury s’est vandalisée elle-même au nom de l’art. L’Église d’Angleterre a besoin d’une réforme. Ces graffitis irrespectueux doivent être effacés immédiatement. »
Un tournant symbolique pour l’Église anglicane
L’exposition doit se terminer peu avant la cérémonie officielle d’intronisation de la première femme archevêque anglicane de Canterbury.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs observateurs y voient deux signes d’une même évolution : l’éloignement des traditions séculaires de l’Église. Les détracteurs reprochent à Mme Mullally ses positions progressistes sur les questions LGBT, l’avortement et l’immigration.
Sa nomination a d’ailleurs conduit l’Église du Nigeria à rompre ses liens avec l’Église anglicane. Les critiques soulignent aussi que le doyen de la cathédrale David Monteith est ouvertement homosexuel et qu’Alex Vellis, l’artiste, se définit comme non-binaire.
« Avec la nomination de la féministe “pro-choix” Sarah Mullally comme archevêque de Canterbury et celle de David Monteith, doyen de Canterbury et homosexuel en couple, le visage de l’Église d’Angleterre au XXIe siècle est désormais clair et assumé, » a lancé le révérend Dwight Longnecker, ancien prêtre anglican devenu catholique.

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