Un réseau d’espionnage biélorusse démantelé en Europe, selon les services de renseignement tchèques

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko participe au 4e Forum économique eurasien à Minsk, le 26 juin 2025.
Photo: SERGEI BOBYLYOV/POOL/AFP via Getty Images
Les services de renseignement tchèques, hongrois et roumains ont démantelé un réseau d’espionnage présumé dirigé par les services de renseignement biélorusses, a annoncé le 8 septembre le Service d’information secret de la République tchèque.
Le service, également connu sous le nom de BIS, a déclaré dans un communiqué sur son site Web que l’équipe conjointe d’agents de renseignement européens avait découvert des agents et des collaborateurs biélorusses opérant dans plusieurs pays européens.
L’un des suspects identifiés était un ancien responsable anonyme du Service de sécurité et de renseignement moldave, qui, selon le BIS, transmettait des informations classifiées à l’agence nationale de renseignement biélorusse, le Comité de sécurité de l’État, connu sous le nom de KGB RB.
« Ce cas s’inscrit dans une série qui illustre l’importance de la coopération internationale dans le contexte sécuritaire actuel. Il s’agit également d’une réponse à ceux qui affirment que la coopération entre les services de renseignement ne fonctionne pas », a déclaré le directeur du BIS, Michal Koudelka.
M. Koudelka a ajouté que le KGB RB avait pu mettre en place ce réseau d’espionnage grâce à la liberté de circulation dont bénéficiaient les citoyens dans une grande partie de l’Europe en vertu de l’accord sur l’espace Schengen, qui supprime les visas.
« Afin de contrer avec succès ces activités hostiles en Europe, nous devons restreindre les déplacements des diplomates accrédités de Russie et de Biélorussie dans l’espace Schengen », a-t-il déclaré, ajoutant que Moscou et Minsk tentent d’utiliser une couverture diplomatique pour leurs activités de renseignement.
Le ministère tchèque des Affaires étrangères a déclaré qu’en lien avec l’opération, il avait expulsé un diplomate biélorusse qui, selon lui, travaillait pour les services de renseignement biélorusses.
« Nous ne tolérerons pas l’abus de couverture diplomatique à des fins d’espionnage », a déclaré le ministère dans un message sur X, sans nommer le diplomate.
Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavsky, a tenu des propos similaires, écrivant sur X lundi : « Merci au BIS et à la diplomatie tchèque d’avoir découvert et sanctionné l’espionnage des agents biélorusses. Dans notre pays, nous ne laisserons pas les agents s’en tirer impunément. Nous défendrons la République tchèque. »
Les Roumains arrêtent un suspect
L’agence roumaine de lutte contre le crime organisé a annoncé dans un communiqué publié le 8 septembre avoir arrêté un homme de 47 ans qui occupait auparavant des postes de direction au sein des services de renseignement moldaves, soupçonné de trahison.
La Direction des enquêtes sur le crime organisé et le terrorisme (DIICOT) a déclaré que le suspect avait divulgué des secrets d’État au KGB biélorusse depuis 2024 jusqu’au moment de son arrestation.
Le DIICOT allègue qu’entre 2024 et 2025, le suspect moldave a tenu deux réunions à Budapest, en Hongrie, avec des agents du KGB RB dans le but de « transmettre des instructions » et d’échanger des paiements pour les services fournis.
L’opération de renseignement paneuropéenne en cours est supervisée par l’Agence de l’Union européenne pour la coopération judiciaire en matière pénale, connue sous le nom d’EUROJUST.
Alliés russes
La Biélorussie est dirigée par le président Alexandre Loukachenko, proche allié du président russe Vladimir Poutine. Haut fonctionnaire communiste de l’Union soviétique pendant la Guerre froide, M. Loukachenko a été élu président de la Biélorussie pour la première fois en 1994. Il est resté au pouvoir depuis.
Le président biélorusse a autorisé la Russie à utiliser la Biélorussie comme base pour son invasion de l’Ukraine en février 2022, lorsque les forces russes stationnées dans ce pays ont pénétré en Ukraine par le nord dès les premiers jours de la guerre.
Minsk a également autorisé Moscou à déployer des armes nucléaires tactiques russes en Biélorussie, une décision qui a suscité des inquiétudes chez les voisins de la région, notamment la Pologne.
M. Loukachenko a déclaré en décembre 2023 que l’accueil d’armes nucléaires russes visait à dissuader toute agression de la Pologne, qui est membre de l’OTAN.
Le 4 mars 2025, M. Loukachenko et le président russe Vladimir Poutine ont signé un traité de sécurité mutuelle qui engage les deux pays à coopérer en matière de sécurité, à répondre conjointement aux actes ou menaces d’agression et à se fournir mutuellement une assistance militaire, technique et autre immédiate.
Epoch Times a contacté le gouvernement biélorusse pour obtenir des commentaires, mais n’a pas reçu de réponse au moment de la publication.
Avec L’Associated Press
Chris Summers a contribué à la rédaction de cet article.

Victoria Friedman est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux.
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