Recommandation
TourcoingTourcoing : « Mon fils serait encore là », assure la mère du jeune tué après un refus d’obtempérer, jugeant que « les policiers auraient pu agir autrement »
Trois jours après la mort de son fils de 16 ans, survenue à la suite d’un refus d’obtempérer, la mère de Siméo affirme vivre « un enfer » et estime que les policiers municipaux « auraient pu agir autrement ». Une enquête pour homicide involontaire est en cours.

Illustration.
Photo: : DENIS CHARLET/AFP via Getty Images
Le cœur brisé, Isabelle, la mère de Siméo, a pris la parole sur RTL trois jours après le drame survenu à Tourcoing, mardi 11 novembre. Son fils, âgé de 16 ans, est mort au guidon de son scooter après avoir tenté d’échapper à un contrôle de la police municipale. « On vit un enfer », a-t-elle confié, encore sous le choc.
Son scooter, non assuré, « c’était toute sa vie »
Les faits se sont produits vers 19 heures, rue des Ursulines, dans le centre-ville, avait précisé une source policière à BFMTV. Selon les premiers éléments de l’enquête rapportés à l’AFP par le procureur de Lille, Samuel Finielz, « un refus d’obtempérer à un équipage de la police municipale » a précédé l’accident. Le jeune conducteur a ensuite « percuté un poteau alors qu’il circulait en sens interdit et qu’il cherchait à éviter un véhicule particulier arrivant dans l’autre sens ». Le magistrat a précisé qu’aucun tiers ne serait « directement impliqué » et que « le conducteur et son passager étaient tous deux porteurs d’un casque ».
Pour la mère de l’adolescent, cette issue tragique aurait pu être évitée. « Je leur en veux [aux policiers], peut-être que c’est leur travail, mais je me dis qu’ils auraient pu agir autrement. Aujourd’hui, mon fils serait encore là », a-t-elle déclaré auprès de nos confrères.
Siméo, inscrit dans un lycée automobile, était décrit par ses proches comme un jeune sans histoire, passionné de mécanique. « Je veux juste que tout le monde sache que mon fils était un garçon bien, respectueux, travailleur. C’était pas tout ce qu’on dit sur les réseaux, c’est pas vrai », insiste sa mère. Selon elle, le scooter, qu’il n’avait pas encore pu assurer, « c’était toute sa vie, c’était sa passion ». Elle pense qu’il a eu peur de le perdre : « Il a eu peur qu’ils lui prennent et qu’ils ne lui rendent plus. »
« Il y a des zones d’ombre »
Sa cousine Shaina partage également cette incompréhension. « Il a paniqué quand il a vu la police juste derrière lui. Il s’est dit : ‘Si je freine, ils vont me rentrer dedans’, donc ‘j’accélère’ et a pris la première sortie qu’il a vue », a-t-elle expliqué à RTL. La jeune femme a également évoqué des zones d’ombre : « D’après ce qu’on sait, la police n’était pas collée à lui lors de la chute, mais il y a eu des moments où on se pose la question. » Selon elle, les agents « étaient proches » et « n’ont pas respecté les procédures ». « Il y a des choses qui vont être cachées », a-t-elle ajouté, soulignant : « Là, on lui rend hommage, et après ça on verra pour aller plus loin. »
Les policiers municipaux ont pour leur part indiqué « qu’ils étaient à environ 150 mètres du scooter au moment de l’accident », selon le procureur. Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte et confiée à la division de la criminalité territoriale de Lille afin d’établir les circonstances exactes du drame.
À Tourcoing, la maire Doriane Bécue (divers droite) a présenté ses condoléances à la famille et appelé « chacun à la retenue et à la dignité ». En parallèle, une cagnotte a été mise en ligne pour aider les proches à financer les obsèques de l’adolescent, dont le corps n’a pas encore été restitué à la famille.

Articles actuels de l’auteur










