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Stress : et si vous ne buviez pas assez d’eau ?

Une nouvelle étude révèle que les personnes qui boivent trop peu d’eau voient leur taux de cortisol, l’hormone du stress, grimper face aux pressions du quotidien. Boire suffisamment d’eau pourrait aider votre corps à mieux gérer le stress.

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Photo: Wdnld/Shutterstock

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Durée de lecture: 9 Min.

Les adultes qui consomment moins de six verres d’eau ou de toute autre boisson par jour présentent une hausse de 50 % du taux de cortisol, l’hormone du stress, lorsqu’ils sont soumis à une situation éprouvante, selon une nouvelle étude publiée dans le Journal of Applied Physiology.
« La déshydratation n’affecte pas seulement la santé physique, elle peut aussi renforcer la réaction de stress », explique dans un courriel adressé à Epoch Times Daniel Kashi, chercheur à l’université Liverpool John Moores, en Angleterre, et auteur principal de l’étude.
« À long terme, des niveaux élevés de cortisol ont été associés à des problèmes comme les maladies cardiaques, les troubles rénaux et le diabète », ajoute-t-il.

Faible hydratation, cortisol élevé

Chez les personnes buvant moins de liquides chaque jour, le cortisol – l’hormone qui alimente la réaction de lutte ou de fuite – augmentait de plus de 50 % par rapport à celles qui restaient bien hydratées.
L’équipe de recherche a sélectionné 64 adultes en bonne santé (32 hommes et 32 femmes), répartis en deux groupes selon leur consommation quotidienne de liquides.
Les faibles buveurs consommaient en moyenne 5,5 verres par jour, tandis que l’autre groupe atteignait ou dépassait les recommandations habituelles, soit environ 8 verres pour les femmes et 10 pour les hommes. Tous les types de boissons étaient comptabilisés, pas seulement l’eau.
Après une semaine d’hydratation contrôlée, chaque participant devait prononcer un discours improvisé devant des juges impassibles, suivi d’un test de mathématiques difficile, afin de mesurer la réaction de leur organisme au stress.
Les deux groupes ont rapporté se sentir stressés et présentaient une accélération du rythme cardiaque, mais ceux qui buvaient moins ont montré une hausse plus importante du cortisol dans leur salive, signe d’une réponse au stress plus forte. En moyenne, leur salive atteignait environ 6 unités de cortisol après le test, contre 4 unités chez les participants bien hydratés.
Ceux qui arrivaient légèrement déshydratés, comme en témoignait une urine plus foncée et plus concentrée, présentaient la réaction de stress la plus marquée.

Pourquoi la déshydratation amplifie le stress

Le cortisol joue un rôle central dans la manière dont le corps gère le stress : il aide à rester alerte, concentré et prêt à réagir. Cependant, lorsque son taux reste trop élevé trop souvent, il peut nuire à la santé, augmentant les risques d’hypertension, de prise de poids et de maladies cardiovasculaires.
Cette nouvelle recherche suggère qu’un facteur aussi banal qu’un apport insuffisant en eau pourrait contribuer à l’augmentation du cortisol.
« Le mécanisme derrière cette amplification du stress repose sur le système sophistiqué de gestion de l’eau du corps », explique dans un courriel adressé à Epoch Times Neil Walsh, coauteur de l’étude et professeur à la même université.
Lorsque le corps commence à perdre des fluides – à la suite d’un effort prolongé, d’une journée chaude ou simplement d’un manque de boisson –, il libère une hormone qui aide à économiser l’eau, mais qui active également le système du stress.
« La vasopressine (l’hormone antidiurétique) aide les reins à retenir l’eau, mais elle envoie aussi un signal au cerveau pour libérer du cortisol, en activant l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS), le système qui déclenche la sécrétion de cortisol en situation de stress », précise Daniel Kashi.
Au laboratoire, les participants qui buvaient moins de liquides présentaient aussi des taux plus élevés de copeptine, un précurseur de l’hormone antidiurétique, signe que leur mécanisme d’économie d’eau était en surchauffe. Des taux élevés de copeptine ont également été associés dans des études précédentes à un risque accru de maladies métaboliques comme le diabète de type 2 et les troubles cardiaques.
« Le chevauchement entre la régulation de l’eau et celle du stress pourrait aider à comprendre pourquoi une consommation faible et chronique de liquides est souvent liée à une moins bonne santé sur le long terme », ajoute Neil Walsh.
En résumé, lorsque le corps tente d’économiser l’eau, il se prépare aussi au stress – une double contrainte qui peut s’accumuler avec le temps.

Ce que ces résultats signifient pour la santé à long terme

Selon les chercheurs, quelque chose d’aussi simple que rester bien hydraté pourrait aider à réguler le système du stress. À l’inverse, une déshydratation prolongée peut accentuer le stress chronique et, peu à peu, fragiliser la santé.
Fait notable, la soif ne serait pas un indicateur fiable du besoin d’hydratation : dans l’étude, les participants qui buvaient moins ne déclaraient pas se sentir plus assoiffés que ceux qui étaient bien hydratés.
« Boire suffisamment d’eau ne guérit pas l’anxiété », précise Daniel Kashi, « mais c’est une manière simple et bénéfique de soutenir la réponse de votre corps au stress. L’hydratation fonctionne encore mieux lorsqu’elle s’accompagne d’autres habitudes saines comme un bon sommeil, une activité physique régulière, une alimentation équilibrée et une bonne hygiène mentale. »
Même si cette étude ne prouve pas que boire davantage d’eau réduit directement le taux de cortisol dans la vie quotidienne, elle renforce le lien entre une hydratation insuffisante et des problèmes de santé chroniques comme l’hypertension, les maladies métaboliques ou rénales.
Les chercheurs soulignent que cette relation entre stress et hydratation mérite d’être explorée davantage. Leur prochain objectif est de vérifier si, sur plusieurs mois ou années, l’adoption de meilleures habitudes d’hydratation peut réellement diminuer les pics d’hormones du stress au quotidien.

Comment rester bien hydraté

Les besoins en liquides varient selon l’âge, l’activité, l’alimentation et le climat. Pour la plupart des gens, boire de l’eau suffit à rester hydraté – mais c’est une idée reçue de penser que seule l’eau compte.
« Le thé, le café, le lait et les aliments riches en eau contribuent aussi à l’apport quotidien en liquides », souligne Neil Walsh. Même les boissons caféinées participent à l’hydratation, selon les études : elles sont majoritairement composées d’eau, et la caféine n’en annule pas les bienfaits. L’essentiel, ajoute-t-il, « c’est la régularité plutôt que la perfection ».
Certaines situations – après un exercice intense, une journée très chaude ou sous certains traitements – exigent un petit coup de pouce. Dans ces cas, une boisson maison à base d’eau, d’une pincée de sel et d’une cuillère de sirop d’érable peut s’avérer utile. Cependant, si votre alimentation est déjà riche en sel ou en sucre, mieux vaut réserver cette solution aux moments où elle s’impose vraiment.
Une règle simple consiste à observer la couleur de l’urine : un jaune pâle indique une bonne hydratation, tandis que des teintes plus foncées suggèrent qu’il faut boire davantage.
La meilleure façon de rester bien hydraté est de boire régulièrement tout au long de la journée – avant même de ressentir la soif.
Cara Michelle Miller est rédactrice indépendante et éducatrice en santé holistique. Elle a enseigné au Pacific College of Health and Science à New York pendant 12 ans et a dirigé des séminaires de communication pour les étudiants en ingénierie de la Cooper Union. Elle écrit maintenant des articles axés sur les soins intégratifs et les modalités holistiques.

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