Stèle aux victimes du communisme à Saint-Raphaël : le porte-parole du PCF Ian Brossat indigné

Ian Brossat, sénateur du Parti communiste français (PCF) et porte-parole du PCF.
Photo: by LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images
L’inauguration, samedi 23 août à Saint-Raphaël (Var), d’une stèle dédiée aux victimes du communisme a suscité une vive polémique. Le maire LR Frédéric Masquelier défend une initiative née d’une « conviction profonde », quand le PCF dénonce une falsification historique.
Le maire LR de Saint-Raphaël, Frédéric Masquelier, a fait ériger une stèle à la mémoire des « victimes du communisme ». La statue, représentant un homme courbé écartant deux murs, a été installée dans le parc Beaurivage, entre le monument aux héros de la Résistance et celui honorant les Justes. Il s’agit d’une première en France, mais qui ne fait pas l’unanimité, à en croire la réaction de Ian Brossat, porte-parole du PCF et sénateur communiste.
Il mime des guillemets en évoquant les « victimes » du communisme
En clôture de l’université d’été du PCF, ce dimanche 24 août, Ian Brossat a remis en cause la pertinence de cet hommage, alors que les victimes des régimes communistes en Chine, en Russie ou au Cambodge se comptent par millions. Il a notamment raillé l’initiative, mimant des guillemets en évoquant les « victimes », comme le rapporte le JDD. « En France, les seules victimes du communisme, ce sont les nazis et les collaborateurs, et c’est notre plus grande fierté », a-t-il lancé, avant d’accuser le maire de vouloir « s’attaquer à l’héritage » du Parti.
Le sénateur de Paris a aussi élargi son propos, indiquant : « En même temps qu’ils s’attaquent aux communistes, ces gens soutiennent un gouvernement qui saccage l’héritage du Conseil national de la Résistance : la Sécurité sociale, le statut des fonctionnaires, le service public. »
Pour Frédéric Masquelier, cet hommage aux victimes du « totalitarisme communiste » est un acte « hautement symbolique » qui brise un « tabou mémoriel », relate Le Figaro.
Une cérémonie sous tension
« On ne parle pas des victimes du communisme au nom d’une idéologie officielle, avec le paravent de la Résistance. On réduit les victimes du communisme à celles du stalinisme », s’est agacé sur France 3 Côte d’Azur Frédéric Masquelier, rappelant que la date du 23 août – qui correspond à la journée européenne du souvenir des victimes du stalinisme et du nazisme – « montre que le totalitarisme, qu’il soit brun ou rouge, procède d’une même logique mortifère ». Et d’ajouter : « Le nazisme et le communisme sont les deux faces d’une même médaille. »
L’historienne Virginie Giraud, qui a accompagné la municipalité dans ce projet, a également défendu la démarche sur la chaîne de télévision : « Nous ne sommes pas là pour nier ce qu’ont apporté des communistes à la France. Nous sommes là pour dénoncer et rappeler que les régimes communistes, qui n’ont jamais eu le pouvoir en France, ont exercé des horreurs. »
Samedi soir à Saint-Raphaël, des personnes ont manifesté devant la mairie, à quelques mètres de la cérémonie d’inauguration. Parmi eux figuraient des militants communistes locaux ainsi que des enfants de résistants de la Seconde Guerre mondiale. « C’est une opération d’amalgame et de falsification de l’Histoire. Frédéric Masquelier sait très bien que les communistes ont déjà condamné les stalinististes, et il y a très longtemps », a expliqué à France 3 un militant du PCF présent lors de la manifestation.
Un attachement « à la liberté, à la vérité historique et à la dignité humaine »
Ian Brossat était lui aussi présent à cette manifestation. Considérant cette initiative comme relevant d’une stratégie du maire visant à séduire l’électorat du Rassemblement national avant les élections municipales de 2026, l’élu du PCF a asséné : « Une partie de la droite marche aujourd’hui main dans la main avec l’extrême droite, qui a une histoire issue de la collaboration. Nous les communistes, sommes issus de la Résistance. »
Une accusation que réfute Frédéric Masquelier, l’idée de ce monument étant le fruit d’une « conviction profonde » de longue date. Une position partagée par Frédéric Boccaletti, député RN du Var, qui avait salué mi-août une « bonne initiative » et nié tout calcul électoral : « Je pense que Monsieur le Maire est sincère dans sa démarche. Les victimes du communisme sont oubliées dans l’Histoire en France. Ce n’est pas une cérémonie qui fera changer les électeurs de bord politique. »
Dans un communiqué cité par Le Figaro, la municipalité de Saint-Raphaël a enfin rappelé que « les victimes de Trotski, Staline, Pol Pot, Mao ou encore Ceausescu se comptent en millions et pourtant, il n’y a jamais eu de procès de Nuremberg du communisme ». Le maire de la ville a conclu : « En érigeant ce monument, nous rendons justice aux dizaines de millions de victimes du communisme et affirmons notre attachement à la liberté, à la vérité historique et à la dignité humaine. »

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