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Agriculteur relaxéSomme : un agriculteur, accusé de tapage nocturne pour avoir nourri ses vaches tôt le matin, relaxé par le tribunal
Un agriculteur de Lignières-en-Vimeu (Somme) a été relaxé par le tribunal d’Amiens après une plainte pour tapage nocturne déposée par sa voisine. L’homme, qui nourrissait ses vaches dès six heures du matin, ne sera finalement pas sanctionné.

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Photo: LOU BENOIST/AFP via Getty Images
Le tribunal d’Amiens, saisi le 14 octobre dernier d’une plainte déposée par une voisine excédée par le bruit des machines agricoles dès l’aube, a rendu sa décision mardi 25 novembre. Il a relaxé l’agriculteur accusé de tapage nocturne. L’homme, âgé de 58 ans et installé à Lignières-en-Vimeu, ne paiera donc pas l’amende de 68 euros initialement demandée par le ministère public, rapporte ICI Picardie.
« Un bruit anecdotique, sporadique et non répétitif »
La plaignante, installée depuis une vingtaine d’années dans la commune, reprochait à l’éleveur des « bruits de tracteur très forts » et les discussions de l’agriculteur avec ses fils. « Ils ne se rendent pas compte qu’il y a des gens qui dorment ! Quand je me suis installée ici, ce n’était pas pareil, c’était tout petit, il n’y avait pas autant de bétail et de nuisances », expliquait-elle à nos confrères en octobre dernier.
Me Florian de Waziers, l’avocat du prévenu, s’est félicité de la décision de justice. « Nous avions des bons arguments juridiques et de bon sens qui ont été entendus par le tribunal, donc cette décision est très satisfaisante pour nous », a-t-il souligné, ainsi que le rapporte France 3 Hauts-de-France. Selon lui, « la justice a bien évidemment dit qu’il n’y avait pas d’infraction pénale, car c’était un bruit anecdotique, sporadique et non répétitif ».
Le tribunal a également relevé qu’aucune mesure de protection n’avait été prise à l’intérieur du domicile de la plaignante, concluant ainsi à l’absence de sanction, précise Ici Picardie.
« Aucune compensation pour le dérangement qu’il a subi »
Dans ce type de conflit, Me de Waziers estime que le maire a un rôle à jouer : sa « voix prépondérante » peut « permettre l’équilibre ». L’avocat a par ailleurs souligné l’importance du dialogue pour prévenir les litiges entre voisins : « Mieux vaut discuter pour anticiper le conflit qui pourrait exister et ne pas se retrouver avec des plaintes et en arriver devant le tribunal. »
Soutenu par une trentaine de confrères et par la FDSEA 80 lors de son audience, l’agriculteur se dit soulagé mais reste quelque peu désabusé. « Oui, c’est une victoire, mais après avoir été embêté pendant six mois, il se retrouve là un peu étonné d’avoir mobilisé tout le service administratif pour cette petite affaire », a encore confié son avocat, soulignant que son client « n’aura bien sûr aucune compensation pour le dérangement qu’il a subi ».
Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA, a indiqué à France 3 que près de 500 agriculteurs ont été concernés par des procédures similaires à travers la France, avec très peu de cas recensés en Picardie.

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