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Soja, terres rares, fentanyl : 9 enseignements de la rencontre Trump-Xi

Traditionnellement grand importateur de soja américain, la Chine n’avait effectué aucun achat aux États-Unis durant cette saison des récoltes.

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Le président américain Donald Trump et le dirigeant chinois Xi Jinping se sont serré la main en quittant leur rencontre bilatérale sur la base aérienne de Gimhae, à Busan, en Corée du Sud, le 30 octobre 2025.

Photo: Andrew Harnik/Getty Images

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Durée de lecture: 17 Min.

Selon les médias d’État chinois, le président américain Donald Trump et le dirigeant chinois Xi Jinping se sont rencontrés pendant environ 100 minutes en marge du sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), le 30 octobre à Busan, en Corée du Sud.
« Nous nous sommes mis d’accord sur de nombreux sujets, et d’autres, y compris d’une grande importance ; ils sont tout près d’être réglés », a déclaré Trump dans un message publié sur les réseaux sociaux après ses discussions avec Xi.
« J’ai eu une rencontre vraiment excellente avec le président Xi de Chine. »
Trump est rentré à Washington après une tournée d’une semaine en Asie, qui comprenait également des étapes en Malaisie et au Japon.
Xi poursuivra sa visite d’État en Corée du Sud — la première en 11 ans — et participera au sommet de l’APEC à Gyeongju.
Voici neuf enseignements :

La Chine va acheter du soja américain

Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a indiqué que Washington et Pékin avaient finalisé un cadre d’accord commercial arrêté la semaine dernière à l’issue de deux jours de négociations à Kuala Lumpur, en Malaisie.
« L’accord de Kuala Lumpur a été bouclé au milieu de la nuit dernière ; je m’attends à ce que nous échangions les signatures dès la semaine prochaine », a dit M. Bessent sur Fox News après la rencontre Trump–Xi.
Dans le cadre de l’accord, a-t-il précisé, la Chine s’engage à acheter « un minimum de 25 millions de tonnes » de soja américain chaque année pendant les trois prochaines années.
Pour la saison en cours jusqu’à janvier, Pékin a accepté d’acheter 12 millions de tonnes de soja aux États-Unis, selon M. Bessent.
Trump avait auparavant indiqué que la Chine pourrait commencer « immédiatement » à acheter « des quantités considérables de soja » et d’autres produits agricoles.
Traditionnellement grand importateur de soja américain, la Chine n’avait effectué aucun achat aux États-Unis durant cette saison des récoltes, se tournant plutôt vers le Brésil et l’Argentine pour remplir ses quotas ; Trump a accusé le régime communiste d’utiliser les agriculteurs américains comme levier et a affirmé qu’il utiliserait les recettes tarifaires fédérales pour amortir leurs pertes.
La secrétaire à l’Agriculture, Brooke Rollins, a annoncé sur les réseaux sociaux le 29 octobre que la Chine avait réservé plusieurs cargaisons de soja américain.
« Cet achat, intervenant juste avant les discussions Trump–Xi, prouve que l’Amérique est sérieuse : nous rétablirons l’équilibre, offrirons aux producteurs américains les opportunités qu’ils méritent et enverrons ce message — quand l’Amérique mène en agriculture, le monde écoute », a déclaré Mme Rollins sur X.

Une moissonneuse-batteuse récolte du soja à Marion (Kentucky), le 14 octobre 2025. (Jan Sonnenmair/Getty Images)

Terres rares : le robinet s’ouvre

Les questions liées à l’approvisionnement chinois en terres rares — indispensables à la fabrication d’une large gamme de produits, des véhicules électriques aux avions de combat et sous-marins — ont été abordées durant la rencontre, selon Trump.
« Tout ce qui concerne les terres rares est réglé, et c’est valable pour le monde entier », a-t-il dit à des journalistes à bord d’Air Force One, peu après l’entretien avec Xi.
Trump a indiqué que Pékin avait accepté de suspendre pendant un an son projet d’imposer des contrôles d’exportation drastiques sur les terres rares, ajoutant que l’accord pourrait être prolongé au-delà d’un an. « Il n’y a aucun obstacle concernant les terres rares. Ce sujet devrait disparaître de notre vocabulaire pour un moment », a-t-il déclaré.
Dans un communiqué ultérieur, le ministère chinois du Commerce a confirmé la décision de reporter d’un an la mise en œuvre des restrictions d’exportation de terres rares et autres mesures annoncées le 9 octobre, précisant que Pékin allait étudier et affiner les modalités d’application.
En contrepartie, les États-Unis repousseront d’un an l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation de contrôle des exportations présentée le 29 septembre, qui placerait automatiquement sur liste noire les filiales détenues à au moins 50 % par une entité déjà inscrite sur l’Entity List.
La Maison-Blanche a été sollicitée pour réagir.

Gel des frais portuaires

Au-delà des contrôles à l’export, Pékin et Washington suspendront pendant un an les frais portuaires, selon le communiqué du ministère chinois du Commerce.
Les États-Unis avaient commencé à facturer des frais aux navires construits en Chine à partir du 14 octobre, à la suite d’une enquête au titre de la section 301 du Représentant américain au Commerce, laquelle a conclu que les politiques et pratiques commerciales du régime étaient « déraisonnables » et préjudiciaient gravement aux entreprises, aux travailleurs et à l’économie américaines.
En riposte le jour même, le régime communiste s’est mis à imposer des frais aux navires américains faisant escale dans les ports chinois.
Selon le ministère chinois du Commerce, Pékin suspendra désormais ses contre-mesures pendant un an, tandis que les États-Unis gèleront les actions liées aux enquêtes de la section 301 visant les secteurs chinois de la marine, de la logistique et de la construction navale.
Le Représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, a également mentionné cette décision à des journalistes à bord d’Air Force One.
« Nous allons la reporter le temps de négocier avec eux sur ce dossier », a déclaré M. Greer.
Il a par ailleurs souligné que la Corée du Sud, premier constructeur naval mondial, s’est engagée à investir 150 milliards de dollars dans l’industrie américaine de la construction navale.
« Nous pensons avoir une bonne voie à suivre », a-t-il ajouté.

Le représentant américain au commerce Jamieson Greer et le président Donald Trump s’adressent aux médias à bord d’Air Force One, en vol, le 30 octobre 2025. (Andrew Harnik/Getty Images)

 

États-Unis : droits de douane sur le fentanyl réduits de moitié

L’administration Trump va réduire de 20 % à 10 % les droits de douane liés au fentanyl, avec effet immédiat ; l’ajustement porte le total des prélèvements sur les biens chinois à 47 %.
Le président s’est dit convaincu que Pékin prendrait des « mesures fortes » pour enrayer l’afflux de précurseurs utilisés dans la production de fentanyl.
« Je crois que [Xi] va travailler très dur pour stopper les morts qui arrivent », a déclaré Trump aux journalistes à son départ de Corée du Sud.
En retour, la Chine « ajustera en conséquence ses contre-mesures » contre les États-Unis, a indiqué le ministère chinois du Commerce ; plus tard, Mme Rollins a affirmé sur X que Pékin lèverait des droits « injustifiés » sur les produits agricoles américains, notamment soja, coton, sorgho, maïs, blé, volaille, produits laitiers, porc, bœuf, fruits et légumes.
Le 4 mars, le régime chinois avait annoncé des droits supplémentaires sur ces importations agricoles en réponse à l’instauration par Washington d’un tarif de 10 % lié au rôle du régime dans le fentanyl.
Les États-Unis ont établi que la Chine est le principal fournisseur de ce stupéfiant mortel sur leur territoire ; par un décret signé le 1er février, Trump a imposé des tarifs initiaux à la Chine pour son « rôle central » dans la crise du fentanyl.
Dans ce décret, Trump affirme que Pékin subventionne des entreprises chimiques produisant des précurseurs de fentanyl, soutient les réseaux de trafic via des schémas de blanchiment et d’autres moyens, et pourrait mettre fin à ces activités s’il le souhaitait.

Trump en Chine en avril prochain

Trump a confirmé une visite en Chine en avril 2026.
Xi se rendra aux États-Unis « quelque temps après », a indiqué Trump, précisant que le dirigeant chinois pourrait se rendre à Palm Beach (Floride) ou à Washington.

Des téléspectateurs suivent à Taipei (Taïwan), le 30 octobre 2025, des images de la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping en Corée du Sud. (I-Hwa Cheng / AFP via Getty Images)

Trump s’était rendu en Chine lors de son premier mandat, en novembre 2017 ; à l’issue de ce voyage, des entreprises des deux pays avaient signé des accords commerciaux et d’investissement de plus de 250 milliards de dollars, bien que certains aient été préparés en amont et que beaucoup n’étaient pas contraignants.
Ce déplacement programmé pose une question clé : le secrétaire d’État Marco Rubio — sanctionné à deux reprises par Pékin en 2020 pour ses critiques virulentes du bilan chinois en matière de droits humains — pourra-t-il accompagner Trump, ces sanctions lui interdisant de se rendre en Chine ?
Avant la visite prévue de Trump, l’Assemblée nationale populaire, le parlement croupion du régime, doit se réunir en mars 2026 pour examiner et finaliser son 15e plan quinquennal de développement économique et social.

Taïwan

La question de Taïwan, que Trump avait dit vouloir aborder, n’a pas été évoquée lors de son entretien avec Xi.
« On n’en a pas parlé. Taïwan n’est pas venu sur la table. Ce n’était pas discuté, en réalité », a-t-il dit.
Xi a enjoint son armée de se préparer à une attaque contre Taïwan d’ici 2027 ; en août, Trump a assuré que Xi lui avait promis que la Chine s’abstiendrait d’envahir Taïwan pendant sa présidence.
Avant la rencontre Trump–Xi, le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Lin Chia-lung, a déclaré le 30 octobre que Taïwan a « confiance » dans sa relation avec les États-Unis et que les deux parties disposent de « canaux de communication étroits », écartant l’idée que les intérêts de l’île puissent être sacrifiés lors des discussions entre les deux dirigeants.
Taipei et Washington ne sont pas alliés diplomatiques, mais les États-Unis sont le principal fournisseur d’armes de l’île pour sa défense.

TikTok

Trump n’a pas évoqué TikTok après sa rencontre avec Xi ; toutefois, le ministère chinois du Commerce a annoncé qu’il « résoudrait de manière appropriée » les questions liées à TikTok, sans plus de détails.
Interrogé ensuite sur Fox News, M. Bessent a affirmé que l’accord de transfert de propriété de TikTok avait reçu l’aval de Pékin et que le processus pourrait avancer prochainement.
« À Kuala Lumpur, nous avons finalisé l’accord TikTok en termes d’obtention de l’approbation chinoise », a-t-il déclaré à Fox News.
« Et je m’attends à ce que cela progresse dans les semaines et mois à venir ; on verra enfin une issue. »
Le 25 septembre, Trump a signé un décret ouvrant la voie à un accord qui pourrait transférer la majorité du capital de l’application à des investisseurs américains ; ByteDance dispose de 120 jours pour finaliser les termes de la transaction.
Aux termes de l’accord, ByteDance détiendrait un des sept sièges au conseil et moins de 20 % du capital de l’entité américaine de TikTok.
Oracle, qui hébergera les données des utilisateurs américains de TikTok sur ses serveurs, a été désigné fournisseur de sécurité de TikTok U.S. ; l’entreprise supervisera le code et les mises à jour de la plateforme, surveillera l’algorithme de recommandation de contenus et veillera à tout signe d’influence malveillante.

Un homme tient un smartphone affichant le logo TikTok dans un bureau à Paris, le 19 avril 2024. (Antonin Utz/AFP via Getty Images)

« American energy »

Dans un message publié sur Truth Social après sa rencontre avec Xi, Trump a annoncé un possible accord sur « l’American energy » avec la Chine, précisant que le secrétaire à l’Énergie, Chris Wright, et le secrétaire à l’Intérieur, Doug Burgum, travaillent à finaliser une entente au terme de laquelle la Chine réaliserait une « transaction à très grande échelle » d’achat de pétrole et de gaz d’Alaska.
La Chine a largement boudé les importations de brut américain et revend depuis le début de l’année du gaz naturel liquéfié (GNL) américain, ses droits de douane élevés rendant ces achats peu viables.
Premier importateur mondial de GNL, le pays a acheté environ 5 % de son GNL et 2 % de son pétrole brut aux États-Unis en 2024, selon les douanes chinoises.

La question des semi-conducteurs

Trump et Xi ont abordé les semi-conducteurs et les puces lors de leur rencontre, sans toutefois discuter d’une autorisation de vente des puces d’intelligence artificielle Blackwell de Nvidia.
« [La Chine] va discuter avec Nvidia et d’autres pour obtenir des puces », a dit Trump, précisant que les États-Unis joueraient le rôle « d’arbitre ou de médiateur ».
Interrogé sur une éventuelle autorisation d’exporter les puces Blackwell, Trump a répondu : « Nous ne parlons pas des Blackwell. »
Trump a indiqué qu’il s’entretiendrait avec Jensen Huang, le PDG de Nvidia, présent en Corée du Sud pour le sommet de l’APEC et des rencontres avec des dirigeants mondiaux et de grands patrons coréens.

(De g. à dr.) Le Représentant américain au Commerce Jamieson Greer, le secrétaire au Commerce Howard Lutnick, le secrétaire d’État Marco Rubio, le président Donald Trump et le secrétaire au Trésor Scott Bessent participent aux pourparlers avec Xi Jinping sur la base aérienne de Gimhae, à Busan, le 30 octobre 2025. (Andrew Caballero-Reynolds/AFP via Getty Images)

Catherine Yang a contribué à cet article.