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Rachida Dati comparaîtra pour corruption du 16 au 28 septembre 2026, six mois après les municipales

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Rachida Dati.

Photo: LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Rachida Dati comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Paris du 16 au 28 septembre pour corruption et trafic d’influence. Cette audience aura lieu six mois après les municipales de mars 2025, scrutin lors duquel elle ambitionne de conquérir la mairie de Paris.

Sept ans d’enquête et un co-prévenu absent

L’ancienne maire du VIIᵉ arrondissement et ex-ministre de la Justice sera jugée aux côtés de Carlos Ghosn, poursuivi dans la même affaire. L’ancien dirigeant de Renault-Nissan est toutefois sous mandat d’arrêt depuis avril 2023 et sa présence apparaît peu probable.

L’affaire remonte à l’ouverture d’une information judiciaire il y a sept ans. Rachida Dati, désormais ex-ministre de la Culture, a quitté le gouvernement après l’annonce de sa convocation.

Protestations de la défense et critiques de Renault

Lors d’une audience de fixation du calendrier, sa défense s’est opposée à la détermination des dates, invoquant trois recours encore pendants devant la chambre de l’instruction.

Les avocats de Renault, partie civile, ont dénoncé des « manœuvres dilatoires », rappelant les « quelque 45 recours » déjà déposés. Selon eux, Rachida Dati « ne veut pas qu’une date soit fixée, parce que la date d’une catastrophe, c’est déjà un peu la catastrophe ».

Un procès repoussé après les municipales

La tenue du procès à l’automne 2025 éloigne le risque d’audience pendant la campagne municipale ou juste après. Le scrutin se déroulera les 15 et 22 mars.

Cette programmation interroge toutefois sur son maintien au gouvernement, alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu doit nommer son équipe dans les prochains jours. En juillet, après l’annonce de son renvoi, l’entourage d’Emmanuel Macron estimait qu’elle pouvait « poursuivre son travail au gouvernement ».

L’intégralité des accusations contestée

Six demi-journées d’audience sont prévues : les 16, 17, 21, 23, 24 et 28 septembre. Renault et une dizaine de témoins cités par la défense seront entendus.

Ses avocats, Frank Berton, Olivier Bluche et Basile Ader, ont indiqué qu’ils déposeraient des requêtes en nullité dès l’ouverture des débats.

Rachida Dati, 59 ans, sera jugée pour recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance, corruption et trafic d’influence passifs en tant qu’élue au Parlement européen. Elle conteste l’intégralité des accusations.

Des prestations facturées 900.000 euros

La justice lui reproche d’avoir perçu 900.000 euros entre 2010 et 2012 au titre d’une convention d’honoraires signée avec RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan, sans contrepartie réelle, alors qu’elle était députée européenne et avocate.

Les juges estiment que son activité au Parlement européen « s’apparente à du lobbying », ce qui serait « incompatible tant avec son mandat qu’avec la profession d’avocat ».

Après son renvoi devant le tribunal, elle avait défendu la réalité de son travail : « Président du plus grand groupe industriel automobile au monde, président des constructeurs européens, vous pensez que Carlos Ghosn avait besoin de moi ? »

Carlos Ghosn également poursuivi

Carlos Ghosn, 71 ans, sera jugé pour abus de pouvoir, abus de confiance, corruption et trafic d’influence actifs. Multinational, établi au Liban depuis sa fuite du Japon en 2019, il est poursuivi dans plusieurs dossiers.

Rachida Dati est également visée par une enquête portant sur une éventuelle non-déclaration de bijoux de luxe auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Elle récuse toute infraction.

Avec AFP