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Quand la frustration devient chef-d’œuvre : l’incroyable pari d’un passionné de Michel-Ange

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"La Chapelle Sixtine de Michel‑Ange : l’Exposition" est visible à Sydney jusqu’au 30 novembre 2025.

Photo: Crédit photo : Michelangelo’s Sistine Chapel : The Exhibition 

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Durée de lecture: 6 Min.

Tout le monde ne peut pas se rendre au Vatican, mais une exposition offre aujourd’hui la possibilité de se tenir face à face avec l’un des plus grands chefs-d’œuvre artistiques de l’humanité : les fresques de la Chapelle Sixtine, signées Michel-Ange.

Martin Biallas, PDG de SEE Global Entertainment, a eu l’idée de recréer la chapelle après un voyage en Europe qu’il a trouvé décevant.

« Vous attendez des heures dans la file, et vous avez droit à 15 minutes [à l’intérieur] », a-t-il confié à Epoch Times dans une interview vidéo réalisée le 29 septembre.

« Vous êtes entassé avec 2 000 personnes. Ils accueillent 6 millions de visiteurs par an, et vous n’avez pas le droit de prendre de photos.

« Vous levez les yeux, vous regardez sur les côtés, il y a des gens qui crient et qui hurlent, et puis, en gros, on vous pousse vers la sortie. Pour moi, ce n’était pas une expérience formidable. »

De la frustration à l’inspiration

Cette visite a fait germer une idée : si les gens ne pouvaient pas vraiment admirer les fresques de Michel-Ange dans la chapelle elle-même, pourquoi ne pas les rapprocher de chez eux ?

Martin Biallas, qui avait déjà produit des expositions sur le Titanic et Toutankhamon, a obtenu des images en très haute résolution prises après la restauration de la Chapelle Sixtine.

Les 34 fresques du plafond – allant de La Création d’Adam à La Séparation de la lumière et des ténèbres, en passant par Le Jugement dernier – ont été reproduites à partir de photographies officielles sous licence du Vatican.

Contrairement à des projections numériques, les œuvres sont ici imprimées sur un tissu textile allemand à l’aide d’un procédé spécial destiné à imiter l’apparence et la texture d’une fresque.

« Il nous a fallu du temps pour trouver le bon matériau », explique Martin Biallas. « Une fresque, c’est une peinture sur du plâtre frais. En séchant, le plâtre absorbe les pigments de couleur. »

« Ce tissu spécial recrée vraiment cet aspect et cette sensation. »

Martin Biallas, PDG de SEE Global Entertainment, est le producteur à l’origine de spectacles primés tels que Titanic, Le Roi Toutankhamon (King Tut) et Les Schtroumpfs : L’Aventure.
(Crédit photo : martinbiallas.com)

Pas un substitut, mais un complément

Le vétéran du divertissement immersif éclate de rire lorsqu’on lui demande si sa production risque de détourner les touristes de l’œuvre originale.

« Nous ne pourrons jamais rivaliser avec l’œuvre authentique, et ce n’est d’ailleurs pas le but », affirme Martin Biallas. « Le but, c’est de compléter l’expérience, car beaucoup de gens n’ont tout simplement pas la possibilité d’aller voir l’original. »

Les visiteurs peuvent observer les fresques dans leur taille réelle, mais de très près – une perspective dont même les papes n’ont jamais bénéficié.

« Ce que nous voulons, c’est offrir un nouveau point de vue sur ces fresques, parce qu’il n’y a pas d’autre façon de les observer, sauf à travers un écran d’ordinateur, mais cela ne vous donne pas l’ampleur, la majesté de ce que Michel-Ange a accompli », explique-t-il.

« Aucun pape n’est jamais monté sur l’échafaudage, à part Michel-Ange lui-même. »

« Le Jugement dernier » est l’une des œuvres les plus célèbres parmi les 34 fresques réalisées par Michel-Ange dans la chapelle Sixtine. (Crédit photo : Michelangelo’s Sistine Chapel: The Exhibition)

Enfin à Sydney

La production dispose de neuf unités de taille équivalente en tournée à travers le monde, dont celles de San Francisco et de Sydney actuellement ouvertes au public.

Bien que l’exposition ait déjà visité Melbourne, Brisbane, Adélaïde et Perth en 2022, elle n’avait encore jamais posé ses valises à Sydney. La raison ? L’équipe « n’a jamais réussi à trouver un lieu adapté et abordable ».

« C’est pour cela que ça arrive un peu plus tard ici, mais je suis content qu’on y soit enfin arrivé, » confie Martin Biallas.

Il ajoute que les Australiens sont particulièrement désavantagés quand il s’agit de visiter le Vatican en personne.

« Beaucoup de gens ne peuvent pas y aller, surtout depuis l’Australie, » dit-il. « Vous êtes à peu près les plus éloignés de tout. »

La seule œuvre que l’équipe n’a pas pu installer à l’échelle réelle dans le lieu choisi à Sydney est Le Jugement dernier, qui mesure 12 mètres sur 12.

« Le Jugement dernier compte plus de 400 personnages peints, on pourrait facilement passer une demi-heure à observer cette fresque seule, » explique Martin Biallas.

Cela dit, il reste convaincu qu’il s’agit d’une opportunité rare.

« Si vous avez la possibilité d’aller à Rome, faites-le, évidemment. Mais si ce n’est pas le cas, c’est la meilleure alternative possible, » affirme-t-il.

« Et si vous avez déjà visité la chapelle Sixtine, cette expérience viendra compléter à merveille ce souvenir. »

Les détails concernant l’exposition sont disponibles ici.