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Manifestation féministe à ParisParis : la manifestation féministe du collectif Némésis, entre Marseillaise et perturbations d’antifas
À Paris, la manifestation organisée par le collectif féministe Némésis à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes a été marquée par des tensions avec des militants antifascistes. Encadrées par les forces de l’ordre, les militantes ont toutefois pu mener leur cortège jusqu’à la place de la Nation, drapeaux tricolores à la main.

Défilé du Collectif Nemesis pendant la manifestation féministe annuelle contre le sexisme, les violences sexuelles et les violences faites aux femmes, à Paris, le 22 novembre 2025.
Photo: : Bastien Ohier / Hans Lucas / AFP via Getty Images
Ce samedi 22 novembre, le square du Temple a été le point de départ de la manifestation féministe à Paris organisée par le collectif Némésis. Les participants, au nombre d’une centaine, se sont élancés dans les rues de la capitale sous la protection d’un important dispositif policier. Mais des militants antifascistes ont cependant cherché à les déstabiliser, comme le relate Le Journal du Dimanche.
« Les féministes sont antifas, Némésis casse-toi ! »
Face à ces provocations, les forces de l’ordre ont rapidement dispersé les tensions. Ils ont même procédé à trois interpellations, a indiqué à nos confrères Jordan Florentin, journaliste de Frontières, qui était présent sur place. Il a précisé que « des éléments radicaux des groupuscules antifas d’ultragauche ont tenté de violenter des jeunes femmes féministes du collectif Némésis ».
Sur certaines images, on peut en effet entendre des manifestants scander : « Les féministes sont antifas, Némésis casse-toi ! » tandis que d’autres séquences montrent des agents faisant asseoir des participants sur des bancs pour calmer les échauffourées.
Le collectif Némésis, dirigé par Alice Cordier, revendique une lutte contre toutes les formes de violences sexuelles, avec un accent sur les agressions commises par des étrangers. Leurs slogans, tels que « Violeur français, en prison ; violeur étranger, dans l’avion » ou « Libérez-nous de l’immigration », attirent régulièrement l’opposition des militants de gauche, souligne Boulevard Voltaire.
« Plus on a envie de faire le bien »
Malgré ces provocations, la présidente du mouvement se montre déterminée : « Ce sont des militants d’extrême gauche, on n’est pas là pour eux. Plus ils essaient de nous mettre des coups de pression, d’être violents, plus on a envie de faire le bien, de faire de belles manifestations. » Elle souligne également la croissance annuelle de la mobilisation : « On a triplé nos effectifs ! »
Le cortège s’est achevé à la place de la Nation, où les militantes ont remercié les forces de l’ordre pour leur rôle dans le maintien de l’ordre. Certains agents ont, quant à eux, salué les militantes par des gestes bienveillants, dessinant notamment des cœurs avec leurs mains. Cette scène a conclu la manifestation dans un climat de satisfaction.
Un taux de poursuites « particulièrement préoccupant »
Aux côtés de Némésis, d’autres associations, comme Éclats de femme, ont également participé à cette journée, portant la voix de victimes de violences pour sensibiliser l’opinion publique.
D’autres rassemblements similaires ont aussi eu lieu dans plusieurs villes de France, les manifestants réclamant une « vraie révolution » dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Selon les derniers chiffres officiels publiés jeudi par la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof), le nombre d’homicides conjugaux envers les femmes a augmenté de 11 % entre 2023 et 2024. Une femme est victime toutes les deux minutes de viol ou d’agression sexuelle.
Le faible taux de poursuites des auteurs de violences en France a été jugé en septembre « particulièrement préoccupant » par le Conseil de l’Europe, qui a appelé Paris à prendre des « mesures urgentes ».

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