Orionides : les météores ultra-rapides venus de la comète de Halley

Des météores de la pluie d’étoiles filantes des Orionides illuminent le ciel du nord du Liban, le 3 octobre 2021 (Ibrahim Chalhoub/AFP via Getty Images) ; (médaillon) la comète de Halley, photographiée le 20 janvier 1986.
Photo: Space Frontiers/Hulton Archive/Getty Images
Lorsqu’elle atteindra son pic plus tard ce mois-ci, une pluie de météores exceptionnellement rapides pourra être observée traversant un ciel sombre et sans lune – des conditions idéales pour les amateurs d’étoiles filantes.
Les Orionides, une pluie d’étoiles filantes ainsi nommée car elles semblent provenir de la constellation d’Orion – bien qu’elles n’en soient pas issues – ne seront pas gênées par la lumière lunaire lorsqu’elles atteindront leur intensité maximale le 21 octobre. La nouvelle lune ayant lieu ce même jour, les observateurs bénéficieront d’une obscurité optimale.
Il est possible d’apercevoir les premières Orionides dès le 26 septembre, bien qu’en nombre réduit. Le phénomène s’estompera complètement d’ici au 22 novembre.
Les pluies de météores se manifestent fidèlement à la même période chaque année. Cela s’explique par le fait qu’elles occupent une région de l’espace que la Terre traverse chaque année au cours de son orbite autour du Soleil. Leur éclat est provoqué par la friction lorsqu’elles pénètrent dans notre atmosphère.
Qu’est-ce qu’une pluie de météores ?
Ces phénomènes célestes commencent leur existence sous forme de débris anciens : ce sont des fragments de roche spatiale et de gaz gelé – les résidus de comètes en orbite – qui dérivent dans notre système solaire, formant d’immenses courants cosmiques. À chaque fois que notre planète les croise, les météores apparaissent.
Ils se manifestent comme des traits de lumière qui zèbrent le ciel lorsqu’ils se consument. Le spectacle est subtil – loin d’un feu d’artifice. Se déplaçant à plusieurs dizaines de kilomètres par seconde, les météores se désintègrent souvent entièrement avant d’atteindre le sol.

Des météores Orionides traversent le ciel nocturne du nord du Liban, le 3 octobre 2021. (Ibrahim Chalhoub/AFP via Getty Images)
Mais les Orionides voyagent encore plus vite que la plupart des autres météores, car elles suivent une orbite rétrograde : elles tournent autour du Soleil en sens inverse de la Terre. Elles ne glissent donc pas doucement dans notre atmosphère – elles y pénètrent de plein fouet. Les météores des Orionides peuvent atteindre des vitesses de 66 kilomètres par seconde.
Bien qu’elles soient rapides, les Orionides ne sont pas réputées pour leur éclat. Elles sont plus pâles que la plupart des autres météores. Mais ce qu’elles perdent en intensité lumineuse, elles le compensent par leurs longues traînées lumineuses, appelées trains persistants, qui peuvent rester visibles quelques secondes après le passage d’un météore. Ce gaz ionisé et incandescent persiste dans le sillage de l’étoile filante.
Comment observer les Orionides
Le nom Orionides peut induire en erreur les amateurs de météores. Puisqu’elles semblent provenir de la constellation d’Orion, un observateur pourrait penser qu’il faut regarder dans cette direction. Le point du ciel d’où les météores semblent émaner est appelé le radiant, et celui des Orionides se situe juste au nord de la massue d’Orion, près de l’étoile rougeoyante Bételgeuse. Lorsqu’on souhaite observer une pluie de météores, il est préférable d’attendre que le radiant soit haut dans le ciel – mais il ne faut pas regarder directement vers lui pour les apercevoir.

Le point radiant de la pluie de météores Orionides, près de la constellation d’Orion. (Epoch Times/Shutterstock/Yuriy Kulik)
Puisque les météores s’échappent en éventail depuis le radiant, ils peuvent apparaître n’importe où au-dessus de l’horizon. Le mieux est donc de s’allonger, sur une chaise longue ou une couverture, et de balayer du regard le plus large pan de ciel possible pour guetter les météores tout autour du radiant. Les heures les plus propices à l’observation des Orionides se situent entre minuit et l’aube.
Par temps clair et sans lune, on peut s’attendre à voir entre 10 et 20 Orionides par heure. Et bonne nouvelle : la nouvelle lune tombe également le 21 octobre, ce qui signifie qu’aucune lumière lunaire ne viendra gâcher le spectacle.
D’où viennent les Orionides ?
Si l’on traçait les trajectoires des météores à rebours en direction de l’étoile brillante Bételgeuse, dans la constellation d’Orion, on pourrait croire qu’ils en proviennent. Mais cette étoile est située à plus de 500 années-lumière, alors que les Orionides, elles, sont tout près : elles gravitent autour de notre Soleil, entrant littéralement en collision avec la Terre. Elles ne peuvent donc pas venir d’Orion.
La raison pour laquelle elles semblent rayonner depuis Orion s’explique par une simple illusion de perspective. C’est le même effet que celui des rails de chemin de fer qui paraissent converger vers un point à l’horizon : les météores, tous parallèles et suivant une trajectoire commune dans l’espace, semblent également converger vers un point fixe, leur radiant. Ce point de croisement entre leur orbite et celle de la Terre ne change jamais, ce qui explique pourquoi leur radiant reste stable, pointant éternellement vers Orion le Chasseur, héros mythologique de la Grèce antique.
Puisqu’elles ne viennent pas réellement d’Orion, d’où proviennent alors les Orionides ? La réponse : de la comète de Halley.
Officiellement désignée sous le nom de 1P/Halley, cette comète fait partie des rares à ne pas porter le nom de son découvreur, mais celui de l’homme qui a prédit pour la première fois son retour : Edmond Halley. Elle avait pourtant été observée pour la première fois bien plus tôt, en 240 après J.-C.

La comète de Halley le 20 janvier 1986. (Space Frontiers/Hulton Archive/Getty Images)
Bien qu’elle orbite autour du Soleil comme les planètes, cette comète met environ 76 ans à accomplir un cycle complet. Chaque fois qu’elle s’approche de notre étoile, le rayonnement solaire fait sublimer sa surface glacée en gaz. La comète libère alors de la matière, à la manière d’une locomotive crachant de la vapeur, traçant derrière elle un sillage de débris. Chaque automne, la Terre croise cette traînée laissée par Halley.
Et puisque la comète effectue une sorte de fronde gravitationnelle autour du Soleil avant de repartir pour plus de soixante-dix ans, elle nous gratifie d’un second passage chaque mois de mai : Halley est également à l’origine des Êta Aquarides.
La dernière visite de la comète de Halley dans le système solaire remonte à 1986. Aujourd’hui, elle se trouve dans les confins de son orbite, quelque part du côté de la constellation de l’Hydre, et ne reviendra pas avant 2061. Mais ses « enfants », les Orionides, sont là pour durer. Chaque mois d’octobre, ils nous rappellent l’existence de leur illustre mère céleste.

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