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Des animaux « plus grands que nature » nés du crayon d’un architecte jordanien
Architecte le jour à Amman, portraitiste animalier la nuit, Hanna Asfour compose au pastel des fauves et oiseaux géants dont le réalisme tient autant à la minutie des textures qu’à une méthode héritée du monde des plans.

Hanna Asfour et quelques-uns de ses dessins d'animaux au pastel.
Photo: Crédit photo Hanna Asfour
Sa dernière création – une tête de tigre dessinée aux pastels tendres – en est encore à ses balbutiements. Inachevée, elle révèle déjà, par ses nombreuses couches superposées, la variété des techniques qu’il emploie pour créer une fourrure d’un volume saisissant et d’un regard étonnamment vivant.
« Les tigres sont des animaux d’une puissance et d’une expressivité rares, » confie-t-il à The Epoch Times. « Je me réjouis de voir comment celui-ci va prendre forme. »
« C’est comme franchir le seuil d’un autre univers, » dit-il encore, évoquant le frottement du papier et la concentration absolue qu’il atteint. Il n’hésite pas à parler de « thérapie personnelle » : « Perdre la notion du temps dans sa propre création, il n’existe pas de meilleur remède. »

Le projet actuel d’Hanna Asfour : une tête de tigre. (Crédit photo Hanna Asfour)

Portraits d’animaux saisissants par Hanna Asfour. (Crédit photo Hanna Asfour)
De l’enfance au chevalet
Architecte de profession, Hanna affirme que son talent artistique l’aide à créer une architecture esthétiquement plaisante. Ce don lui vient de son enfance, lorsqu’il dessinait des portraits de célébrités d’un réalisme saisissant au stylo à bille bleu. Plus tard, grâce à des tutoriels sur YouTube, il a appris à maîtriser les pastels secs et s’est passionné pour la beauté et la complexité du monde animal.
« J’y trouve un lien émotionnel plus riche, une forme d’accomplissement créatif, » explique-t-il, décrivant la joie qu’il éprouve à recréer la personnalité singulière de chaque animal.

Une tête de lion finement détaillée. (Crédit photo Hanna Asfour)
La tête de lion, dessinée plus grande que nature, arbore une crinière composée de milliers de poils rêches. Ses yeux jaune feu fixent le spectateur droit dans les yeux, non pas avec agressivité, mais avec présence et intensité.
« Je me souviens avoir travaillé des heures sur les yeux jusqu’à ce qu’ils me paraissent vivants, et une fois qu’ils l’étaient, le reste s’est dessiné naturellement », a dit Hanna. « Cette pièce a nécessité environ 120 heures de travail. »
Méthode et fragmentation
Pour dompter cette profusion de micro-détails, l’artiste s’impose une méthode rigoureuse. Une grille à la craie, tracée préalablement sur son support, lui permet de fragmenter la grande surface en une multitude de petites zones, chacune traitée comme un dessin à part entière à finaliser l’une après l’autre.
L’art du portrait animalier repose aussi sur le pouvoir des couches. « Je démarre avec des bâtonnets de pastels tendres et des pastels en godets pour poser les couches de fond, » explique-t-il, joignant le geste à la parole : à ce stade, il est question de fondre les aplats de couleur à l’aide d’une éponge de texture douce. « Mon objectif principal consiste alors à structurer les valeurs tonales : où la lumière touche la matière, où l’ombre creuse les volumes, afin de créer de la profondeur. »

Hanna Asfour fait la démonstration de sa technique. (Crédit photo Hanna Asfour)
Viennent ensuite les crayons pastel, qui exigent un temps plus lent et une approche plus minutieuse. Il n’entend pas recopier littéralement chaque poil visible sur la photographie de référence : « Je ne dessine pas toutes les mèches exactement comme sur l’image, mais j’applique d’innombrables traits qui en donnent la sensation. Le cerveau complète le reste, et l’illusion s’installe. »
Précision architecturale, illusion artistique
Si la démarche est technique, elle n’en demeure pas moins contemplative. Parmi ses œuvres les plus méditatives, une chouette dessinée « plus grande que nature », réalisée alors qu’il traversait une période de quête de sagesse personnelle.
« Par moments, je travaillais dans un silence absolu, à l’écoute du crayon et des sons lointains derrière ma fenêtre, » raconte-t-il. « Chaque plume était appliquée couche après couche, comme des points de couture : lentement, répétitivement. Et ce travail devenait un rappel à la patience, envers l’œuvre, mais aussi envers moi-même. »

Une chouette effraie. (Crédit photo Hanna Asfour)
« L’un de mes portraits les plus viraux était une commande représentant un chat Maine coon, » dit-il. « Cette œuvre a touché énormément de personnes grâce à l’expression du regard : elle saisissait véritablement la personnalité de l’animal. »

Un chat Maine Coon. (Crédit photo Hanna Asfour)
Une passion devenue profession
Alors que les commandes affluent de façon continue, Hanna Asfour envisage de prendre ses distances avec son métier d’architecte, porté par l’élan de cette reconnaissance. « J’ai commencé à dessiner par passion, sans intention calculée, » affirme-t-il. « Le passage du statut d’amateur à celui de professionnel s’est fait naturellement : plus je partageais, plus la confiance et la visibilité s’installaient. »
Autres dessins d’Hanna Asfour

Un portrait de chat expressif. (Crédit photo Hanna Asfour)

Un basset et une abeille. (Crédit photo Hanna Asfour)

Un hibou à l’air sage. (Crédit photo Hanna Asfour)

Un portrait de chat et l’artiste présentant l’une de ses œuvres préférées. (Crédit photo Hanna Asfour)

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