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La « lune du Castor » : la superlune la plus spectaculaire de 2025 illumine l’automne
Cette lune du Castor méritera sans doute le coup d’œil : elle sera la deuxième, mais surtout la plus grande des trois superlunes de l’année, et brillera plus intensément que toutes les autres lunes de 2025.

Illustration de la pleine « lune du Castor ». Epoch Times/Shutterstock/alexkoral/Jody Ann/Photonetwork21/Marek Rybar/Francisco Blanco
Dans l’histoire économique du plus grand rongeur d’Amérique, le mois de novembre marquait toujours la période où les peaux de castor étaient les plus fournies – et donc les plus recherchées par les premiers commerçants coloniaux.
C’est peut-être pour cette raison – ainsi que pour d’autres liées aux traditions amérindiennes – que le cycle lunaire de novembre a traditionnellement été baptisé la « lune du Castor ». Et la prochaine pleine lune du Castor sera la plus grande superlune de l’année 2025.
Lorsque la pleine lune se produira le 5 novembre à exactement 8 h 19 (heure de la côte Est), elle se couchera à l’horizon nord-américain au lever du soleil. Si l’observer en matinée n’est pas l’idéal, il sera possible de l’admirer la veille au soir, le 4 novembre, ainsi que le soir du 5.
En France, elle se produira à 14h19 heure locale. Bien qu’elle ne soit pas techniquement « pleine » à ces moments précis, elle en aura tout l’aspect, car sa lumière croît et décroît très lentement sur plusieurs jours.
Cette lune du Castor méritera sans doute le coup d’œil : elle sera la deuxième, mais surtout la plus grande des trois superlunes de l’année, et brillera plus intensément que toutes les autres lunes de 2025.
Qu’est-ce qu’une « superlune » ?
Le mot superlune semble tout droit sorti d’un comic Marvel, mais il désigne un phénomène astronomique bien réel. La pleine lune n’a pas toujours la même taille apparente d’un mois à l’autre : son orbite n’est pas parfaitement circulaire, mais elliptique. Ainsi, lorsqu’elle se rapproche de la Terre, elle paraît plus grande et plus lumineuse. C’est ce qu’on appelle une superlune.
Lorsque la Lune atteint le point le plus proche de la Terre – appelé le périgée – les astronomes parlent de « lune périgéenne ». Plus souvent, on se contente du terme « superlune ». En moyenne, la Lune se situe à environ 384 400 kilomètres de nous, mais le 5 novembre, elle ne sera qu’à 357 000 kilomètres. Soit quelque 27 500 kilomètres plus près que d’habitude – une différence loin d’être négligeable.

Une pleine lune brille d’un jaune pâle, rappelant la couleur des feuilles d’automne. (Shutterstock/Photonetwork21)
Elle paraîtra donc plus grande et plus brillante qu’à l’accoutumée. Les superlunes peuvent sembler jusqu’à 7 % plus grandes et 16 % plus lumineuses que les pleines lunes ordinaires – même si, en toute franchise, un observateur occasionnel ne remarquera sans doute pas la différence. À moins de la guetter délibérément, on risque de ne rien voir de particulier.
Avec l’automne bien installé et les températures qui se rafraîchissent, novembre sera sans doute le dernier mois propice à l’observation d’une superlune. Certes, une autre surviendra encore en 2025, en décembre, mais elle marquera l’entrée dans l’hiver et paraîtra bien moins imposante.
Des noms de lunes et des castors
Il y a plusieurs siècles, les peuples amérindiens remarquaient eux aussi le froid s’installer en novembre. Ils associaient donc chaque période lunaire de l’automne à un nom particulier, en harmonie avec le rythme des saisons.
La « lune du Castor » fait partie d’une multitude de noms lunaires issus des cultures amérindiennes, puis repris à l’époque coloniale. Selon le Farmer’s Almanac, ce cycle lunaire – et pas uniquement la pleine lune elle-même – était aussi appelé « lune du Givre » par les Assiniboine des Grandes Plaines et les Cris du sud-est des États-Unis. Les Potawatomi, autour des Grands Lacs, la nommaient « lune de la Dinde », en référence aux fêtes de la récolte, tandis que les Passamaquoddy parlaient de « lune du Gel ».
Et tout comme les premiers colons américains qui se préparaient à l’hiver en stockant leurs vivres et en accumulant des peaux pour se protéger du froid, les castors faisaient, eux aussi, leurs propres provisions. Ces grands rongeurs à la queue en forme de pagaie utilisent leurs quatre incisives acérées pour ronger troncs et branches et ériger des barrages. Ces constructions de bois peuvent atteindre près de deux mètres de haut et douze mètres de large. Considérés comme des nuisibles par certains propriétaires terriens, certains clans de castors bâtissent d’ailleurs leurs barrages plus vite qu’on ne peut les démonter.

Un castor d’Amérique du Nord en hiver. (Shutterstock/Jody Ann)
Les barrages – ou huttes – des castors sont bâtis à partir de troncs, de branchages et de couches épaisses de boue et de pierres. Leur entrée se trouve toujours sous l’eau, et les castors veillent avec soin à maintenir un niveau constant. Le sol de leurs chambres est recouvert d’un tapis de copeaux de bois qui absorbe l’humidité et les protège du froid hivernal.
L’alimentation contribue elle aussi à les maintenir au chaud. Incroyable mais vrai : les castors ne se contentent pas de ronger le bois, ils en mangent. En retirant l’écorce extérieure des arbres, ils se nourrissent de la couche interne, appelée cambium, riche en nutriments. Branches et feuilles viennent compléter ce régime végétal particulièrement fibreux.

Un barrage de castor typique dans un marais de plaine. (Shutterstock/Marek Rybar)
À la fin du XIXᵉ siècle, les castors avaient presque disparu du New Hampshire, victimes d’un piégeage intensif. À cette époque, la fourrure de castor était très prisée, et la demande ne cessait de croître. Comme leur pelage atteignait son épaisseur maximale juste avant l’hiver, le mois de novembre était la période la plus rentable pour les chasser. Les peaux étaient achetées et vendues au poids. Il est donc plausible, selon le Farmer’s Almanac, que cette particularité historique ait donné naissance au nom de « lune du Castor ».
Les autres phénomènes de la pleine lune du Castor
Outre sa taille exceptionnelle, cette pleine lune du Castor offrira plusieurs effets visuels spectaculaires.
Comme elle se produira peu de temps après l’équinoxe d’automne, la pleine lune apparaîtra relativement basse sur l’horizon, créant ce que l’on appelle « l’illusion lunaire ». Placée à côté d’objets terrestres comme les arbres ou les bâtiments, la Lune donnera l’impression d’être plus grande qu’elle ne l’est en réalité. Ce n’est qu’une illusion d’optique : sa taille n’aura pas changé, mais cette perception accentuera encore la majesté de la superlune.
De plus, la Lune pourrait revêtir une teinte orangée ou dorée. En raison de sa position basse dans le ciel, sa lumière traversera une plus grande épaisseur d’atmosphère et de particules avant d’atteindre nos yeux, ce qui lui donnera cette nuance chaude et automnale – parfaitement de saison.
Enfin, la lune du Castor semblera peut-être rester plus longtemps dans le ciel qu’à l’accoutumée. Ce phénomène particulier – connu sous le nom d’« effet de la lune des Moissons » – fut longtemps salué par les agriculteurs, car il leur permettait de prolonger les récoltes à la lumière de la Lune. Il s’explique par la trajectoire ascendante de l’astre au moment de l’équinoxe, qui décale légèrement l’heure de son coucher.

Michael Wing est un rédacteur basé à Calgary, au Canada, où il est né et a reçu une éducation artistique. Il écrit principalement sur la culture, la dimension humaine et les tendances de l'actualité.
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