Logo Epoch Times
Conflit avec la Russie

« Nous sommes déjà en danger » : l’alerte de Mark Rutte sur la menace russe contre l’Otan

Mark Rutte, secrétaire général de l’Otan, a livré à Berlin un avertissement solennel sur le risque d’un conflit majeur impliquant la Russie et l’Alliance atlantique. Il décrit une menace directe contre les pays européens et appelle les États membres à adapter leur posture de défense à l’ampleur d’une possible guerre de haute intensité.

top-article-image

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, le 11 décembre 2025 à Berlin.

Photo: Tobias SCHWARZ / AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 6 Min.

« Nous sommes la prochaine cible de la Russie, et nous sommes déjà en danger », a martelé Mark Rutte dans un discours prononcé le 11 décembre à Berlin, à destination des citoyens de l’Union européenne, selon Le Figaro. Le secrétaire général de l’Alliance explique venir exposer « la position de l’Otan » et ce qu’il juge nécessaire « pour empêcher une guerre avant qu’elle ne commence ».

Dans ce même discours, il pointe aussi le rôle de Pékin dans la poursuite du conflit. Mark Rutte estime que la Russie ne pourrait pas maintenir son effort de guerre sans l’appui de la Chine, et affirme que de la technologie chinoise se retrouve dans les armes qui tuent des civils à Kiev ou à Kharkiv.

Une menace jugée directe et à moyen terme

Mark Rutte prévient que, si « Poutine parvient à ses fins » en Ukraine, le risque d’« une attaque armée contre nous » augmenterait « considérablement ». Selon lui, avec une économie largement tournée vers l’effort de guerre, la Russie « pourrait être prête à utiliser la force militaire contre l’Otan d’ici cinq ans ».

Pour BFMTV, le discours marque « un changement de registre », avec un ton qualifié de frontal et de grave. « Nous devons nous préparer à une guerre d’une ampleur comparable à celle qu’ont connue nos grands-parents ou arrière-grands-parents », a alerté le chef de l’Otan.

En cliquant sur le bouton Suivant, vous acceptez que le contenu de twitter soit chargé.

Une Russie en économie de guerre

Le secrétaire général insiste sur l’intensité de l’effort militaire russe. BFMTV indique qu’il avance plusieurs chiffres pour illustrer cette dynamique : 46.000 drones et missiles auraient été lancés contre l’Ukraine depuis le début de l’année et l’industrie russe produirait 2900 drones d’attaque par mois. Selon ces données, la Russie assumerait plus d’un million de soldats tués ou blessés depuis le début de la guerre, avec en moyenne 1 200 pertes par jour.

La Russie est décrite comme une économie largement convertie à la guerre. Environ 40 % du budget de l’État seraient consacrés à la Défense et 70 % des machines-outils serviraient à la production militaire. Pour Mark Rutte, ces éléments montrent la capacité de Moscou à soutenir un effort de guerre massif dans la durée.

Pression sur les Européens pour se préparer

Le secrétaire général de l’Otan appelle les États membres à « agir dès maintenant » pour « défendre notre mode de vie », rapporte Le Figaro. Il estime que la Russie a « ramené la guerre en Europe » et invite les Européens à se projeter dans un scénario de conflit touchant « chaque foyer, chaque lieu de travail », avec destructions, mobilisations massives et déplacements de populations.

Mark Rutte demande explicitement aux pays de l’Alliance d’augmenter leurs dépenses militaires et leur production d’armements, selon France Info. Le média rappelle que cette rhétorique rejoint celle du chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, qui avait exhorté les Européens à « se préparer à une guerre », des propos jugés très alarmants par une partie de la classe politique.

Vers une guerre de haute intensité ?

Mark Rutte invite les Européens à imaginer les conséquences d’une victoire de la Russie en Ukraine. Le responsable de l’Otan évoque, en cas de succès de Moscou, un redéploiement massif de troupes de l’Alliance sur le flanc est, une hausse durable des budgets de défense et une accélération de la production d’armes.

La chaîne décrit également les effets potentiels sur les économies européennes : budgets d’urgence, coupes dans d’autres postes de dépenses publiques, perturbations économiques et pression accrue sur les ménages. BFMTV précise que Mark Rutte présente ce tableau de manière volontairement sombre, afin de provoquer un « électrochoc » politique et sociétal en Europe.

Une guerre encore évitable selon l’Otan

Malgré la dureté du diagnostic, Mark Rutte affirme que « c’est une tragédie que nous pouvons éviter » si les alliés respectent leurs engagements, selon Le Figaro. Il insiste sur la nécessité de continuer à soutenir l’Ukraine et de renforcer les capacités de défense pour dissuader tout usage de la force contre l’Otan.

En conclusion, le message central de Mark Rutte, adressé aux opinions publiques et aux dirigeants du continent, tient en quelques mots : « La sécurité de l’Ukraine, c’est notre sécurité. »