Nicolas Sarkozy condamné : « Nous n’avons pas de haine à exprimer », assure le chef du parquet national financier

Le chef du parquet national financier Jean-François Bohnert.
Photo: FRANCOIS NASCIMBENI/AFP via Getty Images
Le procureur national financier Jean-François Bohnert a affirmé lundi qu’aucune « haine » n’avait motivé les poursuites visant Nicolas Sarkozy dans l’affaire du financement libyen. L’ancien chef de l’État a été condamné jeudi à cinq ans de prison, dont une détention à venir.
Depuis cette décision du tribunal correctionnel de Paris, Nicolas Sarkozy accuse les magistrats d’avoir agi par « haine ». Jean-François Bohnert a répondu sur RTL : « Nous n’avons pas de haine à exprimer (…). Notre boussole, c’est le droit, c’est la règle de droit ».
Menaces contre les magistrats
Le chef du Parquet national financier a également dénoncé les attaques visant la présidente de la chambre correctionnelle depuis le jugement. Il les a qualifiées de « proprement insupportables et inadmissibles ». Ces menaces, également dénoncées par les plus hautes autorités de l’État, ont entraîné l’ouverture de deux enquêtes judiciaires.
« On est en train de marcher sur la tête. Quand on vient critiquer avec violence et menace de mort un tribunal, c’est l’État de droit qui est menacé. Et l’État de droit, c’est le socle de la démocratie », a-t-il ajouté.
Le tribunal de Paris défend sa décision
Le président du tribunal judiciaire de Paris, Peimane Ghaleh-Marzban, a réagi sur France Inter. Selon lui, ce qui « est une atteinte à l’État de droit, ce sont des menaces contre les juges » et non un jugement « rendu minutieusement ».
Dans une interview au Journal du Dimanche après sa condamnation, Nicolas Sarkozy avait estimé que « toutes les limites de l’État de droit » avaient « été violées » et évoqué « une véritable dérive dans notre démocratie ».
Peimane Ghaleh-Marzban a précisé qu’« dans la pratique judiciaire, cinq ans d’emprisonnement, il y a très habituellement un mandat de dépôt » et que « les menottes auraient dû être passées à la barre à M. Sarkozy ». Selon lui, le choix d’un effet différé pour la détention « c’est justement avoir tenu compte de la situation professionnelle de Nicolas Sarkozy ».
Le président du tribunal a ajouté : « J’ai l’impression que les uns et les autres découvrent la réalité de la justice de notre pays. Mais tous les jours, allez en comparution immédiate, les personnes sont incarcérées alors qu’elles peuvent faire appel. »
Avec AFP
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