Nicolas Sarkozy condamné : Marine Le Pen dénonce la « présomption d’innocence » bafouée, la gauche persifle

L’ancien président Nicolas Sarkozy a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Paris à cinq ans d’emprisonnement, dont une partie ferme, pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007.

La juridiction a assorti cette peine d’un mandat de dépôt différé et d’une exécution provisoire, ce qui signifie qu’il devra être incarcéré dans un délai d’un mois. Cette décision, inédite pour un ancien chef de l’État, ne sera pas suspendue par un éventuel appel.

Cette condamnation historique a suscité de vives réactions dans le camp de la droite. La présidente des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, a dénoncé sur X « la généralisation de l’exécution provisoire », qu’elle qualifie de « grand danger ». Selon elle, « au-delà de la personne de l’ancien président Nicolas Sarkozy, la négation du double degré de juridiction par la voie de la généralisation de l’exécution provisoire par certaines juridictions représente un grand danger, au regard des grands principes de notre droit, au premier rang desquels se trouve la présomption d’innocence ».

Elle a rappelé que dans sa propre affaire des assistants parlementaires européens, elle avait été condamnée en première instance à cinq ans d’inéligibilité, également assortis de l’exécution provisoire. Elle a fait appel de cette décision et un nouveau procès est prévu en 2026.

Dans le camp Les Républicains, plusieurs figures ont apporté leur soutien à l’ancien président. Le député Stéphane Le Rudulier a parlé sur X d’« un tsunami de honte » et a appelé Emmanuel Macron à lui accorder « la grâce », qualifiant ce geste d’« indispensable pour la nation et la dignité d’un homme comme une fonction ».

Le président des députés Les Républicains, Laurent Wauquiez, a rendu hommage à Nicolas Sarkozy : « Nicolas Sarkozy a toujours servi la France avec passion et engagement. Je veux redire mon soutien et ma reconnaissance envers l’homme d’État qui a tant donné à notre pays et mon amitié pour l’homme », a-t-il écrit sur le même réseau social.

À gauche, les réactions ont pris un ton sarcastique.

« Il l’a, finalement, son nouveau quinquennat Sarkozy », a ironisé sur X le porte-parole du groupe écologiste à l’Assemblée, Benjamin Lucas-Lundy.

L’eurodéputée LFI Manon Aubry a, elle, détourné une célèbre phrase prononcée par l’ancien président : « Vous en avez assez de cette bande de racailles ? On va vous en débarrasser ! »