Opinion
Manger n’est pas tout : encore faut-il savoir comment
Autrefois, savoir se tenir à table relevait de l’éducation fondamentale. Aujourd’hui, entre repas sur le pouce et restauration rapide, l’art de la table semble se dissoudre. Pourtant, nos manières de manger continuent de révéler, à tort ou à raison, notre éducation, notre milieu et même notre caractère.

(Frederic Lewis/Archive Photos/Getty Images)
Mais pour le pain, la cour a décidé de préserver la tradition : on le rompait à la main, comme le peuple. C’est ainsi qu’est née la règle, encore en vigueur, de ne pas le couper au couteau.
De Versailles à la démocratisation des manières
L’arrivée de la fourchette a bouleversé les habitudes. Peu à peu, chacun en possédait chez soi, et les manières se sont diffusées dans toutes les couches de la société. Apprendre à se tenir à table faisait partie de l’éducation, transmise des parents aux enfants.
Le dîner, miroir du savoir-vivre
J’avais un ami dont j’appréciais la conversation, mais que j’ai fini par éviter à table : il ignorait tout de la bienséance la plus basique. Comment l’aurait-il apprise ? Nourri de burgers et de plats consommés en voiture, il n’avait jamais connu le rituel du repas partagé.
Les manières, un langage silencieux
Les mauvaises manières ne passent pas inaperçues. Elles gênent, distraient, dégradent même le plaisir du repas. Plus encore, elles révèlent quelque chose d’intime. À tort ou à raison, beaucoup y voient le reflet d’une éducation ou d’un caractère.
« Le monde était mon huître, mais j’ai utilisé la mauvaise fourchette », écrivait Oscar Wilde. Tout est dit : un faux geste peut ruiner une impression.
Ces vers, tirés du poème Le devoir tout entier de l’enfant, résument l’essentiel : ne pas mentir, ne pas interrompre, et apprendre les bonnes manières à table. Si ces principes sont acquis durant les dix premières années de la vie, c’est déjà un excellent départ.
L’importance des manières de table est largement sous-estimée. Personne ne vous fera de remarque, ni publiquement ni en privé. Mais on pensera de vous, en silence, que vous avez été mal élevé. On vous jugera, comme on jugerait quelqu’un à l’hygiène négligée ou aux vêtements froissés. Les manières de table, à tort ou à raison, sont perçues comme un reflet du caractère. Elles révèlent quelque chose d’intime.
Les cinq règles cardinales
Il existe bien d’autres règles, mais celles-ci suffisent à ne pas choquer. L’essentiel n’est pas de paraître obsédé par le protocole, mais de paraître à l’aise avec lui.
Une tradition à honorer
Les manières de table sont le fruit de cinq siècles d’évolution sociale. Elles traduisent une exigence de respect — des autres comme de soi-même. Les ignorer, c’est rompre avec un héritage. Les cultiver, c’est continuer à croire qu’il existe encore une façon civilisée de partager un repas.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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