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L’Iran condamne la résolution de l’AIEA et déclare l’accord du Caire caduc

L’AIEA estime que la vérification de l’enrichissement de l’uranium iranien s’impose de toute urgence après des mois sans accès pour les inspecteurs.

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Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi s’adresse aux journalistes avant la photo de famille lors de la 51e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), à Istanbul, le 21 juin 2025.

Photo: YASIN AKGUL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a condamné, le 21 novembre, une résolution du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) exhortant Téhéran à respecter ses obligations en matière de contrôle nucléaire, jugeant la décision « illégale et injustifiée ».
Adoptée le 20 novembre, la résolution indique que l’Iran ne respecte pas l’Accord de garanties du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui suppose d’autoriser les inspecteurs de l’AIEA à vérifier que les matières nucléaires ne sont pas détournées à des fins militaires.
Soutenu par Washington et plusieurs puissances européennes, le texte souligne que l’AIEA n’a pas pu vérifier l’uranium hautement enrichi iranien depuis plus de cinq mois. Il exige que Téhéran fournisse toutes les informations, l’accès et la coopération nécessaires pour lever les objections anciennes.
En réaction, le ministère iranien a réaffirmé vendredi le caractère pacifique de son programme nucléaire. Il a condamné une résolution adoptée, selon la diplomatie de Téhéran, sous la pression des États-Unis, de l’Allemagne, de la France et du Royaume‑Uni.
Dans une déclaration distincte vendredi, le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi a estimé que la résolution de l’AIEA avait « tué » l’accord du Caire, celui signé en septembre pour la reprise des inspections dans certains sites.
Cet accord avait rétabli la coopération entre l’Iran et l’AIEA à la suite de son effondrement, consécutif à un conflit de douze jours en juin avec Israël : lors des combats, des frappes israéliennes et américaines avaient visé trois installations nucléaires iraniennes. L’Iran avait répondu par ses propres tirs sur Israël.
Les Nations unies ont réimposé des sanctions à l’Iran le 27 septembre via le mécanisme dit de snapback dans le cadre du Plan d’action global commun (JCPOA), l’accord nucléaire de 2015 qui plafonnait les activités nucléaires de Téhéran en échange d’une levée des sanctions. Les États‑Unis s’étaient retirés de ce texte en 2018.
Le snapback a été déclenché par le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne (le groupe E3) après qu’ils eurent jugé que l’Iran était sorti du cadre de l’accord de 2015 en dépassant les seuils d’enrichissement.
Commentant ces développements, Abbas Araghchi a évoqué « une séquence d’événements sordide » prouvant que les États‑Unis et l’E3 cherchent activement la surenchère.
Il a déclaré : « L’Iran n’est pas la partie qui souhaite générer une nouvelle crise » et que la « fin officielle de l’accord du Caire est la conséquence directe de leurs provocations ».
Le ministère iranien des Affaires étrangères a également affirmé qu’il « ne ménagerait aucun effort pour préserver les droits et intérêts de la nation iranienne dans le domaine nucléaire civil ».

La résolution ordonne un rapport étendu et un accès renforcé

La résolution du Conseil des gouverneurs de l’AIEA exige de son directeur général, Rafael Mariano Grossi, qu’il présente chaque trimestre au conseil et au Conseil de sécurité de l’ONU un rapport détaillé sur la vérification du stock d’uranium iranien : localisation, quantité, forme chimique, niveaux d’enrichissement et inventaire des centrifugeuses et de l’équipement associé.
L’établissement du stock actuel d’uranium faiblement enrichi (LEU) et hautement enrichi (HEU) doit être effectué sans délai, a affirmé M. Grossi dans son allocution au Conseil du 19 novembre.
« Le manque d’accès de cinq mois à ce matériel nucléaire en Iran signifie que la vérification, conformément aux pratiques standard de l’AIEA, accuse un retard considérable », a‑t‑il ajouté.
La résolution réaffirme également le droit de l’Iran à l’énergie nucléaire civile s’il respecte ses obligations, et appelle Téhéran à revenir à la table des négociations.
Avant le vote, Corinne Kitsell, ambassadrice britannique auprès de l’AIEA, a livré une déclaration au nom de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et des États-Unis, en assurant que le texte ne créait pas de nouvelles obligations à l’égard de l’Iran.
« Cette résolution restaure la clarté et offre un mandat clair pour le reporting de l’Agence, revenant au fonctionnement antérieur au JCPOA, sous un point unique à l’ordre du jour. »
« Cette transparence est essentielle pour l’accomplissement du mandat de l’Agence. »
Corinne Kitsell a exhorté l’Iran à résoudre sans tarder les questions liées aux garanties et à coopérer pleinement avec l’AIEA.
Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.

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