Les pays de l’OTAN continuent d’acheter du pétrole et du gaz russes

Un navire transportant du gaz naturel liquéfié (GNL) arrive au port de Mukran à Sassnitz, en Allemagne, le 23 novembre 2022.
Photo: Sean Gallup/Getty Images
Depuis le début de la guerre menée par la Russie en Ukraine, l’Union européenne (UE) – composée majoritairement de membres de l’OTAN – est parvenue à réduire sa dépendance de l’énergie russe, sans toutefois couper complètement les approvisionnements.
Voici ce qu’il faut savoir sur l’usage toujours actuel du pétrole et du gaz russes par les pays de l’OTAN et pourquoi il subsiste.
La dépendance énergétique européenne de la Russie
Pendant des décennies, le système énergétique européen s’est appuyé sur les approvisionnements russes.
Avant le déclenchement d’invasion de l’Ukraine en 2022, Moscou fournissait environ 40 % des importations de gaz naturel de l’UE, ainsi que d’importantes quantités de pétrole brut et de charbon.
Des gazoducs comme Nord Stream 1 alimentaient l’industrie allemande, tandis que des pays comme la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque sont devenus fortement dépendants des livraisons russes.
Trois ans et demi après le début de la guerre, les hydrocarbures russes continuent de circuler dans les économies de l’OTAN, par des voies à la fois directes et indirectes.
Quelle quantité est encore importée ?
L’UE s’est engagée à cesser totalement ses achats d’énergie russe d’ici 2028. Washington pousse pour un calendrier plus ambitieux, en partie pour ouvrir davantage de débouchés aux exportations américaines.
Selon les données d’Eurostat, au deuxième trimestre 2025, la part du gaz naturel liquéfié (GNL) russe dans les importations européennes était de 12,9 %, tandis que le gaz acheminé par gazoducs représentait 12 %. La Norvège, les États-Unis et l’Algérie ont remplacé une grande partie des approvisionnements russes.
Depuis l’interdiction par l’UE du pétrole brut russe transporté par voie maritime en décembre 2022, les seuls flux légaux de pétrole russe vers l’UE passent par la branche sud de l’oléoduc Droujba (Amitié en russe), qui approvisionne la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque grâce à des dérogations qui leur ont été offertes.
Le problème du GNL
Bien que l’UE ait interdit en grande partie les importations de pétrole et de charbon russes, aucune sanction à l’échelle européenne ne s’applique encore à l’achat de gaz russe.
La Commission européenne, organe exécutif de l’UE, a exhorté les États membres à réduire leurs importations afin d’éviter de contribuer indirectement au financement du Kremlin dans la guerre qu’il même.
Cette année, l’UE a adopté des mesures ciblées interdisant les transferts de GNL russe entre navires dans les ports européens, en vue de réexportation.
Quels pays de l’OTAN utilisent encore l’énergie russe ?
Le message de Donald Trump s’adressait à l’OTAN dans son ensemble, pas uniquement à l’UE. Cela inclut des pays comme la Turquie, un important acheteur de pétrole russe.
L’an dernier, la Turquie a importé 41 % de son gaz de Russie, selon Aura Sabadus, analyste principale en énergie chez ICIS (Independent Commodity Intelligence Services), groupe d’experts spécialisé sur l’analyse des marchés des matières premières.
Le 24 septembre, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a déclaré que son pays ne cesserait pas d’acheter du pétrole russe.
« Nous sommes un pays enclavé », a-t-il expliqué dans une interview accordée à la chaîne ATV depuis New York où il assistait à l’Assemblée générale des Nations Unies.
« Ce serait formidable si nous avions un accès à la mer ; nous pourrions construire une raffinerie ou un terminal GNL sur la côte et approvisionner le marché mondial. Mais ce n’est pas notre cas. »
Les remarques de Donald Trump
Lors de son discours à l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le président américain a critiqué les membres de l’OTAN pour « financer la guerre contre eux-mêmes » en continuant d’acheter de l’énergie russe.
« Mais, de manière inexcusable, même les pays de l’OTAN n’ont pas coupé leurs approvisionnements en énergie et produits énergétiques russes », a-t-il déclaré.
« Pensez-y seulement : ils financent la guerre contre eux-mêmes. »
Un calendrier accéléré
L’UE souhaite accélérer sa rupture énergétique avec Moscou. Elle avait initialement prévu un arrêt total au 1er janvier 2028, mais Donald Trump a appelé à mettre fin plus rapidement aux achats d’énergie russe, avant toute nouvelle mesure de sa part visant à faire pression sur Moscou.
Le 19 septembre, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a indiqué sur X que la nouvelle proposition vise à « accélérer la suppression progressive du GNL russe, avec un objectif fixé au 1er janvier 2027 ».
Le même jour, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé que l’UE souhaite mettre fin à sa dépendance des combustibles fossiles russes « une bonne fois pour toutes ».
« Nous interdisons les importations de GNL russe sur les marchés européens. Il est temps de fermer le robinet. Nous sommes prêts », a-t-elle déclaré.
« Nous nous attaquons désormais à ceux qui alimentent la guerre de la Russie en achetant du pétrole en violation des sanctions. Nous ciblons les raffineries, les négociants en pétrole et les entreprises pétrochimiques dans les pays tiers, y compris la Chine. »

Articles actuels de l’auteur
13 octobre 2025
Israël célèbre la libération des derniers otages









