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Prévisions mondiales des énergies renouvelables revues à la baisse

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Des kayakistes sur l’estuaire de la Mersey, près du parc éolien offshore de Burbo Bank près de Liverpool, au Royaume-Uni, le 4 août 2021.

Photo: Christopher Furlong/Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a revu à la baisse ses prévisions mondiales concernant les énergies renouvelables d’ici 2030 – et ce, affirmant que les politiques énergétiques de l’administration Trump freinent la croissance des énergies renouvelables aux États-Unis, tandis que la Chine connaît également un ralentissement.
« À l’échelle mondiale, nous avons réduit nos prévisions de croissance des énergies renouvelables pour la période 2025–2030 de 5 % par rapport à l’année dernière, afin de refléter les changements survenus dans les politiques, les réglementations et les marchés depuis octobre 2024 », indique le récent rapport. « Cette révision signifie que nous prévoyons désormais 248 gigawatts (GW) de capacité renouvelable en moins à mettre en service entre 2025 et 2030. »
Par rapport aux estimations de l’année dernière, l’AIE a déclaré dans son rapport qu’elle s’attendait à ce que l’électricité produite par les énergies renouvelables baisse de près de 850 térawattheures (TWh) en 2030. Cette révision à la baisse équivaut à environ la moitié de la consommation annuelle de l’Inde.
La capacité mondiale de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables devrait tout de même augmenter de 4600 GW d’ici 2030, bien que ce chiffre soit en baisse par rapport à la prévision sur six ans de 5500 GW établie en 2024. Selon l’AIE, le solaire représente environ 80 % de cette augmentation.
D’après l’agence, la suppression anticipée des incitations fiscales, ainsi que d’autres changements réglementaires aux États-Unis, ont fait chuter ses attentes en matière de croissance des énergies renouvelables sur le marché américain de près de 50 % par rapport aux prévisions de l’année dernière.
Elle a ajouté que le passage de la Chine des tarifs fixes aux systèmes d’enchères affecte la rentabilité des projets, ce qui entraîne une réduction de ses prévisions de croissance des renouvelables sur le marché chinois.
« Dans les années à venir, la croissance de la capacité mondiale d’énergies renouvelables sera dominée par le solaire », a déclaré le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol.
« En plus de la croissance dans les marchés déjà établis, le solaire devrait connaître un essor dans des économies telles que l’Arabie saoudite, le Pakistan et plusieurs pays d’Asie du Sud-Est. »
Le rapport de l’AIE indique que les énergies renouvelables sont attendues à dépasser le charbon à la fin de l’année 2025 (ou d’ici mi-2026 au plus tard, selon la disponibilité de l’hydroélectricité), pour devenir la principale source de production d’électricité dans le monde.
Il ajoute toutefois que les chaînes d’approvisionnement mondiales pour le photovoltaïque solaire et les terres rares utilisées dans les éoliennes restent fortement concentrées en Chine, ce qui souligne les risques persistants pour la sécurité des chaînes d’approvisionnement.
« Bien que de nouveaux investissements en faveur de la diversification des chaînes d’approvisionnement soient en cours dans plusieurs pays, la concentration en Chine pour les segments clés de la production devrait rester supérieure à 90 % jusqu’en 2030 », indique le rapport.
Selon le cabinet juridique Latham & Watkins, les règles sur les « entités étrangères préoccupantes » introduites aux États-Unis visent à bloquer l’influence du gouvernement chinois dans la chaîne d’approvisionnement des technologies solaires et des énergies renouvelables, en refusant les crédits d’impôt pour les projets d’énergie propre impliquant de telles entités.
Le secrétaire américain à l’Énergie, Chris Wright, a expliqué à la BBC en septembre que l’administration Trump avait « de sérieuses inquiétudes » concernant la dépendance de l’Europe aux technologies renouvelables chinoises.
« Il semble que les Chinois pourraient contrôler ce qui se passe dans votre système énergétique », a-t-il souligné.
M. Wright a également affirmé sur X : « Même si vous enveloppiez toute la planète dans un panneau solaire, vous ne produiriez que 20 % de l’énergie mondiale. »
« L’une des plus grandes erreurs que peuvent commettre les politiciens est de confondre électricité et énergie », a-t-il ajouté.
Donald Trump, critique virulent de l’énergie éolienne, notamment au Royaume-Uni, l’a qualifiée de « source d’énergie la plus coûteuse jamais conçue ».
S’adressant aux dirigeants mondiaux à l’ONU le 23 septembre, Trump a déclaré que ce secteur engendre des pertes de profits et nécessite des subventions gouvernementales « massives » pour fonctionner.
Entretemps, la Chine reste toujours largement engagée dans le charbon.
Plus tôt dans l’année, la construction de centrales à charbon en Chine – premier pollueur et émetteur du CO2 mondial – a atteint son niveau le plus élevé depuis une décennie.
En 2024, la Chine a lancé la construction de 94,5 gigawatts de capacité électrique à charbon, soit le volume de nouvelles constructions le plus élevé depuis 2015, selon le rapport publié en février par le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA), basé en Finlande.
« L’actuelle poussée de la Chine en faveur du charbon est principalement motivée par les intérêts industriels qui promeuvent l’expansion du charbon sous couvert de sécurité énergétique », explique Qi Qin, chercheur au CREA.
En juillet, l’AIE avait indiqué que le secteur de l’électricité restait la principale source de demande de charbon en Chine et dans le monde. Cependant, l’utilisation industrielle du charbon en Chine, notamment dans la sidérurgie et la chimie, est également « suffisamment importante pour influencer les tendances mondiales ».
« La production mondiale de charbon devrait atteindre un nouveau record en 2025, tirée par la croissance continue de la production en Chine et en Inde, qui comptent sur le charbon pour assurer leurs priorités en matière de sécurité énergétique », a ajouté l’agence.
Owen Evans est un journaliste britannique qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour les libertés civiles et la liberté d'expression.

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