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Les Nations Unies ont besoin de réformes en profondeur

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Le siège des Nations Unies à New York, le 9 septembre 2025.

Photo: Spencer Platt/Getty Images

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Durée de lecture: 10 Min.

Le discours que Donald Trump a récemment prononcé devant l’Assemblée générale des Nations Unies a été un véritable tour de force. Il a laissé entendre que l’ONU n’est qu’un lieu de parlotte inutile, incapable même de faire fonctionner un escalator — qui s’est arrêté lorsqu’il l’a emprunté — ou un téléprompteur, tombé en panne durant son intervention. Il a identifié deux menaces majeures à la survie de la civilisation occidentale : d’une part, le flot incontrôlé d’immigration de populations désespérées, fréquemment criminelles de manière chronique, et n’ayant aucun intérêt à devenir des citoyens actifs dans une nouvelle juridiction ; d’autre part, la lutte contre le dioxyde de carbone (CO2), fondée sur la théorie erronée selon laquelle le changement climatique constituerait une menace existentielle.
Ces vagues d’immigration illégale ne sont, en réalité, pas de l’immigration au sens classique du terme, mais des masses désespérées fuyant la misère, tout en abritant un nombre important de criminels violents et dangereux. Il s’agit d’une invasion, comparable à celle des barbares qui ont pénétré dans l’Empire romain d’Occident aux IVᵉ et Vᵉ siècles après J.-C., avant l’arrivée de barbares encore plus destructeurs et féroces, qui ont fini par anéantir complètement l’Empire au Ve siècle.
Donald Trump a même révélé que l’ONU avait contribué financièrement à l’entrée illégale de migrants aux États-Unis, lesquels sont désormais, au prix d’efforts coûteux et d’une forte tension sociale, systématiquement expulsés.
Il a clairement indiqué que l’ONU agit comme une force destructrice pour les États membres qui sont les principaux contributeurs à son fonctionnement.
Il a qualifié le changement climatique d’origine humaine de plus grande supercherie de l’histoire, soulignant le coût immense pour les populations d’Europe occidentale, contraintes de payer davantage pour le chauffage et les carburants. L’Europe a réduit son empreinte carbone de plus de 30 %, ce qui, selon lui, est parfaitement inutile face à l’objectif déclaré de réduction des émissions mondiales, puisque, dans le même temps, l’empreinte carbone mondiale a augmenté de près de 60 % (la Chine étant le premier pollueur et émetteur de CO2 au monde).
Donald Trump a également mis en lumière le coût exorbitant de l’énergie éolienne et solaire, rappelant qu’elles ne peuvent produire de l’électricité que lorsque le soleil brille et que le vent souffle. Il a aussi relevé que la Chine fabrique la majorité des éoliennes utilisées dans le monde, tout en n’en utilisant pratiquement aucune elle-même. Ses exemples illustrant l’absurdité des politiques de l’ONU et de plusieurs de ses États membres étaient très explicites.
Après avoir exposé les erreurs, prétentions et hypocrisies de l’organisation devant ses 192 autres États membres, il a abordé directement les deux principaux conflits en cours dans le monde. Il a dénoncé l’oubli des causes ayant conduit à la guerre à Gaza : une attaque du Hamas contre Israël, ayant entraîné le massacre de 1200 personnes et l’enlèvement de 250 otages, dont plusieurs ont été assassinés en captivité. Le seul prétexte invoqué pour justifier cette attaque repose sur la conviction des terroristes du Hamas qu’Israël n’a pas le droit d’exister en tant qu’État, et que l’existence d’un État palestinien serait dépourvue de sens s’il devait coexister avec Israël.
Il est difficile de nier qu’aucune paix durable ne sera possible tant que les voisins d’Israël considéreront qu’ils ne peuvent coexister avec un État juif, et qu’ils continueront donc à le terroriser. Une paix fondée sur la possibilité permanente pour les forces terroristes anti-israéliennes de reprendre leurs activités violentes ne serait qu’une recette pour un conflit sans fin.
Les remarques de M. Trump sur la guerre en Ukraine sont encore plus pertinentes. Il avait fait des efforts pour apaiser la Russie, conscient que la vaincre de manière humiliante risquerait de la pousser plus profondément dans les bras de la Chine. Ce rapprochement pourrait déboucher sur un accord où la Chine déplacerait 30 à 40 millions de ses habitants excédentaires en Sibérie russe afin d’exploiter les ressources de cette région — que la Russie n’a jamais su valoriser, à l’exception du pétrole et du gaz — en échange de redevances. Cela réduirait la Russie au rang de vassal de la Chine et doterait cette dernière de ressources stratégiques qu’elle n’a jamais possédées. Il s’agirait, de toute évidence, d’un scénario désastreux pour l’Occident qui verrait la Chine s’imposer comme puissance dominante sur le continent eurasiatique.
Le président américain a indiqué qu’il avait désormais perdu patience face à la mauvaise foi de Vladimir Poutine, ainsi que face à l’hypocrisie de ses alliés européens. Les membres occidentaux de l’OTAN ont continuellement pressé les États-Unis de fournir à l’Ukraine armes et munitions — ce qu’ils ont fait de façon relativement généreuse — tout en continuant à acheter du gaz à la Russie, finançant ainsi de fait l’effort de guerre russe. Il n’y a pas si longtemps, l’Europe était dirigée par des figures politiques de la trempe de Margaret Thatcher, Helmut Kohl, Charles de Gaulle et François Mitterrand. Il est inconcevable que ces dirigeants auraient accepté une telle duplicité hypocrite.
Donald Trump a indiqué qu’il chercherait prochainement à conclure un accord avec les puissances européennes pour diversifier leurs sources d’énergie et se passer de la Russie. À partir de là, les États-Unis seraient prêts à imposer des sanctions sévères à la Russie, ainsi que des sanctions secondaires aux pays commerçant avec elle.
Le Kremlin semble avancer à l’aveugle vers un sérieux revers. M. Trump est parvenu à faire taire les isolationnistes de son propre camp en convainquant les membres européens de l’OTAN et le Canada d’augmenter leur contribution à la défense à hauteur de 5 % du PIB, et d’utiliser une partie de ces fonds pour acheter du matériel militaire sophistiqué auprès des États-Unis et le transférer à l’Ukraine. Cela permettra d’exposer directement la population russe aux effets de la guerre, en subissant à son tour les attaques contre les zones civiles, telles que celles qu’elle inflige continuellement aux Ukrainiens.
La description de la Russie par le président américain comme un « tigre de papier » est justifiée dès lors qu’elle affronte non pas seulement l’Ukraine, un pays bien plus petit, mais l’ensemble de l’OTAN. La Russie possède un PIB inférieur à celui du Canada et une population représentant à peine 40 % de celle des États-Unis. Elle a déjà subi plus d’un million de pertes et plus de 50.000 désertions.
La politique de Trump visait à obtenir un accord de paix évitant une humiliation de la Russie. Mais la conduite de Poutine, marquée par la malhonnêteté et la provocation, l’a poussé dans une impasse. À moins que Poutine ne reprenne ses esprits et ne commence à négocier de bonne foi, sur la base des réalités actuelles et non sur des fantasmes de restauration de l’empire soviétique de Staline, il entraînera son pays dans le pire revers depuis l’effondrement de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) il y a 35 ans.
Le discours de Trump aux Nations Unies a clairement indiqué que le maintien d’une entité terroriste aux frontières d’Israël ne serait pas toléré, que les exigences russes visant à réduire l’Ukraine à néant seraient rejetées et que l’ONU elle-même a un besoin urgent de réformes institutionnelles profondes, ainsi que d’une révision radicale de la doctrine autoritaire, antioccidentale et socialiste qui guide la majorité de ses membres.
L’organisation fondée en 1945 avec de grands espoirs est devenue une sorte de centre de thérapie verbale pour certains gouvernements corrompus et défaillants. Les pays sérieux et prospères devraient porter un projet de réformes fondamentales, et il se pourrait que le discours de Donald Trump du 23 septembre marque le début de cette évolution attendue depuis bien trop longtemps.
 

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Conrad Black a été, pendant 40 ans, l'un des financiers les plus importants du Canada ainsi que l'un des principaux éditeurs de journaux au monde. Il est l'auteur de plusieurs livres, dont les biographies des présidents américains Franklin D. Roosevelt et Richard Nixon. Son dernier ouvrage est intitulé Donald J. Trump: A President Like No Other (Donald J. Trump : un président pas comme les autres).

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