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Sortie totale du gaz russe

Les ministres de l’Énergie de l’UE approuvent la sortie totale du gaz russe d’ici 2028

Le Conseil va désormais entamer des négociations avec le Parlement européen avant d’arrêter la version finale des règlements.

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Usine de traitement de gaz d’Amour de Gazprom, près de la ville de Svobodny, le 13 septembre 2023.

Photo: ARTEM GEODAKYAN/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Les ministres de l’Énergie réunis au sein du Conseil de l’Union européenne ont soutenu le 20 octobre une proposition visant à supprimer les importations de gaz russe d’ici 2028.
Les ministres ont convenu d’appuyer la fin de tout nouveau contrat, tant pour le gaz acheminé par gazoducs que pour le gaz naturel liquéfié (GNL), au 1er janvier 2026, avec une période de transition pour les contrats déjà en cours.
Les accords de courte durée existants pourront se poursuivre jusqu’au 17 juin 2026, et les contrats de long terme jusqu’au 1er janvier 2028.
Une certaine flexibilité sera accordée aux États membres enclavés — tels que la Hongrie et la Slovaquie — touchés par la modification des routes d’approvisionnement et disposant de voies alternatives limitées, voire inexistantes, pour transporter le gaz.
Si elles sont approuvées par le Parlement européen, les règles proposées obligeraient les États membres qui reçoivent encore des importations directes ou indirectes de gaz russe à soumettre des plans démontrant la diversification de leurs approvisionnements énergétiques.
Le Conseil de l’UE, composé des ministres nationaux de chaque État membre, a indiqué dans un communiqué que « la même obligation de présenter un plan national de diversification s’appliquera aux États membres important encore du pétrole russe, en vue de cesser ces importations au 1er janvier 2028 ».
Lars Aagaard, ministre danois du Climat, de l’Énergie et des Services publics, a déclaré : « Une Europe indépendante sur le plan énergétique est une Europe plus forte et plus sûre. Bien que nous ayons travaillé d’arrache-pied pour sortir le gaz et le pétrole russes d’Europe ces dernières années, nous n’y sommes pas encore. »
M. Aagaard a ajouté qu’il était crucial que le Danemark, qui assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l’UE, obtienne un « soutien massif des ministres de l’Énergie européens à la législation qui interdira définitivement l’entrée du gaz russe dans l’UE ».
La présidence du Conseil va à présent entamer des négociations avec le Parlement européen, composé de 720 députés directement élus par les citoyens des États membres, avant de s’accorder sur le texte final des règlements.

Hongrie et Slovaquie

À la suite de l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, l’UE s’emploie à réduire sa dépendance à l’énergie russe. Selon une fiche explicative publiée sur le site du Conseil européen, « la part de la Russie dans les importations de gaz par gazoducs de l’UE est passée de plus de 40 % en 2021 à environ 11 % en 2024 ».
En 2024, la Russie représentait moins de 19 % des importations combinées de gaz et de GNL de l’UE.
Alors qu’une grande partie de l’Europe s’est détournée de l’énergie russe et que Bruxelles a imposé de vastes sanctions sur la plupart des importations de pétrole russe, la Slovaquie et la Hongrie reçoivent encore des approvisionnements via l’oléoduc Druzhba.
Bratislava et Budapest entretiennent des liens plus étroits avec Moscou que le reste du bloc et ont défendu la poursuite de leurs achats de pétrole russe, arguant que les alternatives restent trop coûteuses.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a à plusieurs reprises appelé l’UE à renoncer à son projet d’arrêter les importations d’énergie russe, une position réitérée par sa ministre de l’Environnement, Aniko Raisz, le 18 septembre.
« Je crois que vous connaissez notre position. Nous sommes l’un des rares pays enclavés de la région. Notre position a toujours été guidée par la sécurité énergétique de la Hongrie », a déclaré aux journalistes Mme Raisz à Bruxelles.
« Nous savons que des tâches importantes nous attendent, mais ne rêvons pas. »

Le Premier ministre slovaque Robert Fico (à dr.) signe un mémorandum de coopération avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban (à g.) dans la salle des Miroirs du siège du gouvernement slovaque à Bratislava, Slovaquie, le 28 avril 2025. (Zuzana Gogova/Getty Images)

Le mois dernier, la Slovaquie a repoussé les appels du président américain Donald Trump invitant l’Europe à réduire ses importations de pétrole russe.
« Nous n’avons pas d’autres options qui seraient à la fois soutenables et à un prix raisonnable », a déclaré le ministre slovaque des Affaires étrangères Juraj Blanar à Reuters, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le 24 septembre.
« La diversification prend du temps. C’est pourquoi nous appelons à une certaine empathie. »
Le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto a affirmé le 24 septembre que son pays ne cesserait pas d’acheter du pétrole russe.
« Nous sommes un pays enclavé », a déclaré M. Szijjarto à la chaîne ATV lors d’un entretien à New York, où il assistait également à l’Assemblée générale de l’ONU. « Ce serait formidable si nous avions accès à la mer ; nous pourrions construire une raffinerie ou un terminal GNL sur la côte et couvrir l’ensemble du marché mondial. Mais ce n’est pas le cas. »
Guy Birchall et Owen Evans ont contribué à la rédaction de cet article.