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Crèche de Noël à Béziers« Les gens adorent ça » : pour la onzième année, Robert Ménard défend sa crèche de Noël à Béziers face à une poignée de manifestants
Pour la onzième année consécutive, Robert Ménard a inauguré la crèche de Noël dans la cour de l’hôtel de ville de Béziers, une initiative qui suscite à la fois l’enthousiasme d’une partie des habitants et la vive contestation de la Ligue des droits de l’Homme.

La crèche de Noël, à Béziers.
Photo: PASCAL GUYOT/AFP via Getty Images
L’installation de la crèche de Noël à Béziers a une nouvelle fois déclenché la controverse. Ce samedi 29 novembre, le maire divers droite Robert Ménard l’a inaugurée, dans la cour de l’hôtel de ville. Pendant que de jeunes choristes entonnaient des chants sur le parvis, plusieurs dizaines de manifestants s’étaient rassemblés à proximité pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une violation du principe de laïcité.
« Elles doivent être installées dans des lieux religieux »
À l’appel de la Ligue des droits de l’Homme, et invoquant la loi de séparation de l’Église et de l’État, les opposants ont exprimé leur désaccord. Sur leurs pancartes, on pouvait lire : « La crèche, c’est super ! mais pas ici. »
« Cela fait onze ans que le maire de Béziers ne respecte pas les décisions de la justice administrative, onze ans que nous faisons des recours », s’est agacée dans les colonnes du Parisien Sophie Mazas, avocate et membre de la Ligue des droits de l’Homme de l’Hérault. « La dernière décision en date est celle du Conseil d’État début 2025 qui lui interdit d’installer chaque année une crèche dans la mairie. Le préfet devrait être là pour faire respecter la loi mais il ne fait rien. Alors nous sommes là », a-t-elle ajouté. Pour elle, la crèche ne pose « aucun problème » si elle se trouve dans les demeures ou sur le parvis d’une église, mais elle n’a « rien à faire dans la cour d’un hôtel de ville ».
Jean-Paul Palmade, président de la Ligue des droits de l’Homme de Béziers et organisateur de la manifestation, considère lui aussi que les crèches « doivent être installées dans des lieux religieux », et non pas « dans les édifices publics, que ce soit les mairies ou d’autres symboles de la République ».
« Une poignée de grincheux qui nous font tout un sketch »
Face aux critiques, Robert Ménard assume son choix et a qualifié, sur BFMTV, les contestataires de « poignée de grincheux » qui « font tout un sketch parce qu’ils nous font de la politique ». « La crèche, on n’y fait pas de la politique parce qu’on s’y retrouve, parce que ce sont nos racines et celles de tous les Biterrois », a-t-il martelé.
L’édile estime en outre que la polémique se ravive cette année en raison de l’échéance électorale. « Cela fait onze ans que nous faisons la crèche et, comme par hasard, ils décident de manifester cette année tandis que des élections ont lieu dans quelques mois », a-t-il également confié au quotidien francilien.
Précisant qu’il recevra dans quelques jours la communauté juive pour Hanoukka, la fête des lumières, l’élu assure que l’événement ne vise à convertir personne. « La crèche est un moment qui réunit tout le monde. Ici, on ne fait pas de prosélytisme, on se contente de rappeler un message d’amour », a-t-il encore plaidé pour justifier sa décision, en soulignant la mise à disposition chaque année d’un livre d’or qui, selon lui, a déjà recueilli entre 20.000 et 25.000 signatures. « Les gens adorent cela », a-t-il assuré.
« On ne va pas enlever une tradition parce que ça dérange trois personnes »
D’ailleurs la foule venue admirer la crèche de Béziers ce samedi semblait, elle aussi, majoritairement favorable à son maintien. « Ça fait partie des traditions, c’est sympa pour les gamins. Il y a quand même plus grave et plus important dans la vie », estimait une habitante, interrogée par Le Parisien.
George, un retraité de 62 ans se déclarant non croyant, a affirmé : « Ça ne dérange personne. On ne va pas enlever une tradition parce que ça dérange trois personnes. » Même si Julien, 22 ans, reconnaît que ce n’est « pas vraiment raccord avec le principe de laïcité », il ne conserve néanmoins « que des bons souvenirs » de ses visites avec sa classe lorsqu’il était enfant.
Nos confrères rappellent que, depuis 2014, Robert Ménard a été condamné à plusieurs reprises pour l’installation de cette crèche au sein de la mairie. En 2017, le tribunal administratif de Montpellier avait ordonné son déplacement, qui avait alors été effectué dans la cour d’honneur de l’Hôtel de ville. Le maire avait alors monté la crèche sur roulettes, « au cas où », selon ses propres mots.

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