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Les États-Unis vont désigner comme organisation terroriste un cartel qui serait dirigé par Maduro
Des responsables américains accusent le président vénézuélien Nicolás Maduro d’orchestrer un complot de trafic de cocaïne et d’utiliser des cartels violents pour consolider son pouvoir.

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio est arrivé à la session du G7 consacrée à l’Ukraine et à la coopération en matière de défense, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères, au White Oaks Resort de Niagara-on-the-Lake, au Canada, le 12 novembre 2025.
Photo: MANDEL NGAN/POOL/AFP via Getty Images
L’administration américaine a annoncé le 16 novembre que les États-Unis désigneraient le Cartel de los Soles comme « organisation terroriste étrangère ».
L’exécutif affirme que le Cartel de los Soles, ou « Cartel des Soleils », est dirigé par le président Nicolás Maduro et d’autres hauts responsables du gouvernement vénézuélien, et qu’il gère une opération internationale de contrebande de cocaïne. M. Maduro a rejeté ces accusations.
Le département d’État désignera officiellement le cartel comme organisation terroriste étrangère à compter du 24 novembre, a indiqué M. Rubio dans une déclaration publiée sur son site.
Cette décision, qui renforce la capacité des autorités fédérales à poursuivre et démanteler l’organisation, intervient dans un contexte de tensions croissantes avec le régime socialiste de M. Maduro.
« Basé au Venezuela, le Cartel de los Soles est dirigé par Nicolás Maduro et d’autres membres de son régime illégitime, qui ont corrompu l’armée, les services de renseignement, le Parlement et la justice », a déclaré M. Rubio. « Ni M. Maduro ni ses proches ne représentent le gouvernement légitime du Venezuela. »
Cette mesure intervient plusieurs mois après que le département du Trésor a désigné en juillet le Cartel de los Soles comme « organisation terroriste mondiale spécialement désignée », permettant de bloquer les fonds ou actifs du groupe aux États-Unis.
Le Trésor a également signalé des liens étroits entre le cartel et M. Maduro.
« L’action d’aujourd’hui met davantage en lumière la facilitation, par le régime illégitime de M. Maduro, du narco-terrorisme à travers des groupes comme le Cartel de los Soles », a déclaré le secrétaire au Trésor Scott Bessent. « Le département du Trésor continuera à mettre en œuvre l’engagement du président Trump de privilégier l’Amérique en s’attaquant aux organisations violentes comme le Tren de Aragua, le cartel de Sinaloa et leurs facilitateurs. »
M. Rubio a affirmé que le Cartel de los Soles, aux côtés d’autres organisations terroristes étrangères comme le cartel de Sinaloa et le Tren de Aragua, est « responsable de violences terroristes dans tout l’hémisphère, ainsi que du trafic de drogue vers les États-Unis et l’Europe ».
« Les États-Unis continueront d’utiliser tous les outils disponibles pour protéger nos intérêts de sécurité nationale et priver les narco-terroristes de financements et de ressources », a-t-il écrit.
En vertu de la section 219 de la Loi sur l’immigration et la nationalité (Immigration and Nationality Act), le secrétaire d’État est autorisé à désigner comme organisations terroristes étrangères les groupes qui mènent des activités terroristes et menacent la sécurité nationale.
Une telle désignation criminalise toute aide apportée au groupe depuis les États-Unis et permet aux autorités fédérales d’ordonner aux institutions financières de geler les actifs liés à l’organisation.
Tensions croissantes
La désignation intervient alors que les forces américaines multiplient les frappes aériennes contre des embarcations soupçonnées de trafic de drogue.
L’activité militaire américaine a rapidement pris de l’ampleur : initialement concentrée sur les eaux entourant le Venezuela, elle s’étend désormais au Pacifique oriental, près des côtes colombiennes.
Les autorités américaines accusent M. Maduro de superviser un complot international de trafic de cocaïne et d’utiliser des cartels violents pour asseoir son pouvoir.
Depuis plusieurs mois, la présence militaire américaine s’intensifie dans la région, alimentant des spéculations sur un possible affrontement plus large avec le Venezuela.
Fin octobre, M. Hegseth a ordonné le déploiement d’un groupe aéronaval dans la zone placée sous la responsabilité du Southcom, qui couvre les Caraïbes, l’Amérique du Sud et les mers qui les bordent.
Le 11 novembre, la Marine a annoncé que l’USS *Gerald R. Ford*—porte-avions nucléaire de dernière génération—et son groupe aéronaval étaient arrivés dans la zone.
Le navire, qui compte plus de 4000 marins, est équipé de chasseurs F/A-18 Super Hornet et de missiles de croisière Tomahawk.
Le 14 novembre, le président Donald Trump a déclaré avoir « déjà pris sa décision » concernant ses prochaines mesures à l’égard du régime de M. Maduro, laissant entendre que Washington prépare de nouvelles actions militaires.
« J’ai en quelque sorte arrêté ma décision », a-t-il dit aux journalistes à bord d’Air Force One, interrogé sur les discussions internes récentes concernant le Venezuela. « Je ne peux pas vous dire laquelle. »
Pouvoirs de guerre
On ignore si l’administration entend intensifier ses opérations militaires contre le régime de M. Maduro, ou si le Congrès approuverait une telle escalade.
En vertu du War Powers Act de 1973, plusieurs restrictions s’appliquent à l’autorité présidentielle concernant l’engagement de troupes, notamment l’obligation d’informer le Congrès dans les 48 heures et la limitation de l’engagement à 60 jours.
Au-delà, seule une déclaration formelle de guerre permettrait de prolonger la mission.
Une tentative récente visant à limiter le déploiement, par le biais d’une résolution fondée sur le War Powers Act, a échoué au Sénat par 49 voix contre 51. Deux républicains, les sénateurs Rand Paul et Lisa Murkowski, ont rejoint les démocrates.
D’autres élus républicains ont indiqué qu’ils n’étaient pas prêts à condamner l’action de l’administration à ce stade, mais que leur position pourrait évoluer si le déploiement s’intensifiait ou s’éternisait.

Joseph Lord est journaliste pour Epoch Times, il couvre le Congrès américain.
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