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Paix en Ukraine : des pourparlers « constructifs » au Kremlin, aucun compromis sur le Donbass

Le principal conseiller diplomatique de Vladimir Poutine a qualifié les discussions de « constructives », tout en soulignant des désaccords persistants sur les questions territoriales.

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Le président russe Vladimir Poutine, accompagné de l’envoyé spécial du Kremlin pour l’économie, Kirill Dmitriev, et du conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov, rencontre l’envoyé spécial américain Steve Witkoff et le gendre du président Donald Trump, Jared Kushner, au Kremlin, à Moscou, le 2 décembre 2025.

Photo: Alexander KAZAKOV / POOL / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 8 Min.

Selon le Kremlin, aucun accord n’a été conclu au terme d’une réunion de cinq heures entre l’envoyé spécial américain Steve Witkoff, le gendre du président Donald Trump, Jared Kushner, et le président russe Vladimir Poutine.
S’exprimant lors d’un point de presse au Kremlin à l’issue de la rencontre, Iouri Ouchakov, principal conseiller de Vladimir Poutine pour la politique étrangère, a déclaré devant les journalistes que l’entretien avait été « constructif », mais que « des compromis n’avaient pas encore été trouvés ».
« Il reste encore beaucoup de travail à accomplir », a ajouté Iouri Ouchakov.
Ce dernier a indiqué avoir transmis à Donald Trump les salutations de Vladimir Poutine, tout en précisant qu’aucun détail précis ne serait rendu public.
Il a toutefois reconnu que, durant la réunion, les responsables avaient abordé le « problème territorial », expression employée par Moscou pour désigner ses revendications sur l’ensemble de la région du Donbass, dont les forces ukrainiennes contrôlent actuellement au moins 4.900 kilomètres carrés.
« Certains projets américains nous paraissent plus ou moins acceptables, mais ils doivent encore être discutés », a poursuivi M. Ouchakov. « Certaines des formulations qui nous ont été soumises ne nous conviennent pas ; le travail doit donc se poursuivre. »
Un peu plus tôt, Steve Witkoff et Jared Kushner avaient été filmés marchant sur la place Rouge, à Moscou, en compagnie du directeur du Fonds russe d’investissement direct, Kirill Dmitriev, proche de Vladimir Poutine, avant de se rendre au Kremlin.
Ces discussions s’inscrivent dans l’initiative plus large de Donald Trump visant à mettre un terme à la guerre en Ukraine, qui dure depuis près de quatre ans. Steve Witkoff et Vladimir Poutine s’étaient rencontrés pour la dernière fois en août.
La porte‑parole de la Maison‑Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré à des journalistes, le 1ᵉʳ décembre, que l’administration Trump se montrait « très optimiste » quant à l’avancée des pourparlers.
« Les échanges avec les Ukrainiens en Floride ont été excellents. Et désormais, bien sûr, l’envoyé spécial Witkoff est en route pour la Russie », a‑t‑elle indiqué.
La Maison‑Blanche a confirmé le mois dernier qu’elle élaborait un plan de paix en 28 points pour mettre fin au conflit.
Selon un projet de texte ayant fuité, l’Ukraine devrait consentir à d’importantes concessions territoriales, plafonner la taille de ses forces armées et renoncer à son ambition d’adhérer à l’OTAN. L’accord prévoirait aussi un allègement des sanctions visant la Russie, la réaffectation d’avoirs russes gelés à la reconstruction de l’Ukraine, ainsi que des engagements de Moscou à ne pas attaquer l’Ukraine ni d’autres pays européens.
Depuis, plusieurs pays européens ont présenté un plan alternatif et des négociations entre Kiev et Washington se sont tenues à Genève puis en Floride.
À l’issue de la réunion de Floride du 30 novembre, le secrétaire d’État Marco Rubio a déclaré à la presse que des progrès avaient été accomplis en vue de définir l’issue du conflit.
« L’enjeu ne se limite pas aux termes qui mettront fin aux combats, a‑t‑il souligné. Il s’agit aussi des conditions qui permettront à l’Ukraine de bâtir une prospérité durable. Nous avons avancé dans ce sens aujourd’hui, mais il reste du travail. »
Avant même la fin des entretiens, Marco Rubio s’était dit convaincu que l’administration Trump pourrait « aller encore plus loin ».
« L’objectif final n’est évidemment pas seulement de mettre fin à la guerre », a‑t‑il déclaré. « Il s’agit aussi de garantir une issue qui laisse à l’Ukraine sa souveraineté, son indépendance, et de réelles perspectives de prospérité. »
Steve Witkoff et Jared Kushner ont également pris part à ces discussions.
Vladimir Poutine avait déjà indiqué que le plan de paix soutenu par Washington pourrait constituer une base de travail pour mettre un terme au conflit.
Lors d’une conférence de presse organisée le 27 novembre à l’occasion d’une visite au Kirghizistan, il s’était dit prêt à engager une « discussion sérieuse » autour de ce plan.
« Dans l’ensemble, nous convenons que ce document pourrait servir de base à de futurs accords », a affirmé le dirigeant russe à l’issue d’un sommet de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) avec les dirigeants du Bélarus, du Kazakhstan et du Tadjikistan.
Il a ajouté qu’une nouvelle version du projet d’accord avait été remise à Moscou, avant que ne se tiennent, en Floride, les pourparlers entre les États‑Unis et l’Ukraine.

La position de l’Ukraine

En déplacement à Paris le 1ᵉʳ décembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé que le plan de paix « apparaissait sous un meilleur jour » au vu des derniers échanges entre son équipe et les responsables américains.
Il a toutefois rappelé que le maintien du contrôle ukrainien sur les territoires actuellement reconnus au niveau international comme faisant partie de l’Ukraine demeurait « la question la plus délicate » des discussions.
Plus tard dans la journée, Volodymyr Zelensky est arrivé en Irlande pour sa première visite officielle dans le pays, au cours de laquelle il doit rencontrer le Taoiseach (Premier ministre), Micheál Martin, ainsi que la nouvelle présidente de la République, Catherine Connolly.
L’Irlande, bien que membre de l’Union européenne, ne fait pas partie de l’OTAN en raison de sa longue tradition de neutralité militaire.

Sur le front

Vladimir Poutine a félicité ses commandants militaires après ce qui a été présenté comme la prise complète, par les forces russes, de la ville de Pokrovsk, dans l’est de l’Ukraine, a rapporté l’agence TASS le 2 décembre.
« Je tiens à vous remercier pour les résultats obtenus à Krasnoarmeysk. Je veux remercier l’ensemble du commandement et de l’effectif du groupe. Et bien sûr, je tiens à remercier les soldats, nos gars, qui mènent ces missions de combat », a‑t‑il déclaré en visitant, le 30 novembre, l’un des postes de commandement du groupement interarmées.
Moscou désigne Pokrovsk par son appellation soviétique, Krasnoarmeysk.
« Il s’agit d’un secteur important. Nous comprenons tous son importance. Cette avancée nous permettra de traiter, étape par étape, l’ensemble des objectifs clés que nous nous étions fixés au lancement de l’opération militaire spéciale. Merci », a ajouté Vladimir Poutine.
Kiev a démenti les affirmations de Moscou selon lesquelles Pokrovsk serait tombée, l’état‑major des forces armées ukrainiennes qualifiant ces déclarations de « nouvelle tentative du Kremlin de recourir à une vidéo mise en scène montrant un drapeau hissé, à des fins de propagande, afin d’influencer les participants aux négociations internationales », dans un message publié sur Telegram.