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Baisses d’impôts et production d’énergie : Donald Trump promet le retour de l’accessibilité, alors que les prix amorcent déjà leur repli

L'intervention du président Donald Trump intervient alors que de plus en plus d'Américains craignent l'inflation et s'inquiètent pour l'économie.

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Le président Donald Trump lors de son discours au McDonald's Impact Summit, Westin DC Downtown à Washington, le 17 novembre 2025.

Photo: Win McNamee/Getty Images

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Durée de lecture: 9 Min.

Lundi soir, le président Donald Trump a défendu sa politique d’accessibilité aux États‑Unis, affirmant que les baisses d’impôts votées par les Républicains et le développement de la production énergétique entraîneraient une réduction durable des coûts pour les consommateurs américains.
Ce discours prononcé au McDonald’s Impact Summit intervient dans un contexte de forte inflation et d’anxiété économique ayant entamé la confiance des ménages américains dans la santé de l’économie du pays.
Face à un auditoire composé de propriétaires, d’exploitants et de fournisseurs, le président s’est félicité du repli mesurable de plusieurs prix, incluant les produits de Thanksgiving chez Walmart, la nourriture chez McDonald’s, les prix de l’énergie, entre autres.
Donald Trump reconnaît cependant que l’inflation persiste.
« Nous avons repris un chantier chaotique », a‑t‑il déclaré à propos du mandat de son prédécesseur. « Nous avions l’inflation la plus forte, vraiment la plus forte de toute l’histoire du pays. »
Si d’autres périodes, notamment les années 1970, furent marquées par une inflation plus élevée, le mandat de Joe Biden à la Maison-Blanche a été quatre années d’augmentation des coûts attribués en partie aux séquelles de la pandémie de Covid‑19.
Donald Trump s’est engagé à prendre des mesures pour faire redescendre l’inflation, affirmant que sa politique énergétique y contribuerait partiellement.
Il a également mis en avant les baisses d’impôts ainsi que les dispositions phares de sa loi One Big Beautiful Bill Act (Grande et Magnifique Loi, ndlr).
« J’ai fièrement offert aux Américains les plus importantes baisses d’impôts de l’histoire ; j’ai signé le One Big Beautiful Bill … avec des mesures telles que la suppression de l’impôt sur les pourboires, de l’impôt sur les heures supplémentaires, et de l’impôt sur la Sécurité sociale pour nos seniors », a‑t‑il précisé.
La loi Big Beautiful Bill Act prolonge définitivement les baisses d’impôts pour les hauts revenus ainsi que d’autres reliefs adoptés lors du projet républicain de 2017. Les déductions sur les pourboires et les heures supplémentaires sont plafonnées à 25.000 $ de revenus, et expirent trois ans après leur entrée en vigueur.
Donald Trump estime que ces baisses fiscales constituent un axe central du retour de l’accessibilité.
Il a indiqué que l’assouplissement réglementaire ferait également partie de la stratégie anti‑inflation de son administration, tout en précisant que la réduction des normes pourrait alléger les coûts pour les consommateurs.
L’événement organisé par le géant du fast‑food réunissait d’autres intervenants, dont la gouverneure de New York Kathy Hochul, le gouverneur du Maryland Wes Moore et l’ex‑maire de Chicago Rahm Emanuel.
La nervosité persistante autour du coût de la vie a généré une dynamique favorable aux Démocrates, qui ont remporté plusieurs élections intermédiaires, tandis que la Maison-Blanche tente de rassurer sur la politique économique.
Le 14 novembre, le président a signé un décret accordant des exemptions à toute une série de produits agricoles, notamment les bananes, le bœuf, le cacao et le café.
Ces derniers mois, les prix de ces denrées ont augmenté sous l’effet des droits de douane et d’autres mécanismes non tarifaires.
Le prix du café — importé majoritairement du Brésil, du Vietnam et de la Colombie — a bondi de près de 20 % sur un an. Selon le département du Travail, le prix moyen d’une livre de café moulu (453 g) est passé à 9,14 $ en septembre, contre 6,47 $ un an plus tôt.
Les bananes ont augmenté d’environ 7 % sur douze mois à fin septembre. Le prix moyen du bœuf s’élève à 6,33 $ la livre, soit une hausse de 15 % sur un an.
Depuis janvier, les prix alimentaires ont augmenté de 1,9 %, contre près de 7 % lors de la première année de l’administration précédente.
Les fameux chèques de remboursement tarifaire de 2000 $ reviennent dans l’actualité quelques mois après avoir été prônés par Elon Musk, PDG de Tesla et SpaceX. Les autorités précisent qu’une condition de revenus pourrait être appliquée à ces versements.
Ce mois, l’administration s’est aussi intéressée à la question du logement abordable, proposant des prêts immobiliers sur 50 ans, ainsi que des crédits portables et transférables.
Malgré ces mesures, la confiance des consommateurs américains a chuté en novembre à son plus bas niveau depuis juin 2022, l’inquiétude économique s’aggravant avec la saison des fêtes.
En matière de confiance envers la gestion économique, Donald Trump recueille près de 41 % d’avis favorables d’après la moyenne des sondages RealClearPolitics.

L’accessibilité au cœur du débat

Malgré son intervention prochaine, Donald Trump minimise les inquiétudes liées à l’accessibilité.
« Sous mon administration, les prix s’effondrent, grâce au carburant et à l’énergie. L’accessibilité est une fiction agitée par les Démocrates. C’est une imposture complète », a‑t‑il écrit le 14 novembre sur Truth Social.

Le président Donald Trump gracie Drumstick (16,3 kg), lors de la traditionnelle cérémonie de la dinde présidentielle à la Maison‑Blanche, le 21 novembre 2017. (Samira Bouaou/Epoch Times)

Même si le prix du pétrole brut a reculé d’environ 18 % cette année, le coût moyen national d’un gallon d’essence (3,78 litres) reste stable par rapport à l’an dernier, oscillant légèrement au-dessus des 3 $.
Le secrétaire au Trésor Scott Bessent, invité la semaine dernière sur MSNBC dans l’émission « Morning Joe », a confirmé les propos présidentiels.
« Ce matin encore, deux intervenants affirmaient : “Je regarde le prix à la pompe et je vois que tout coûte plus cher.” Mais le carburant baisse. C’est une manipulation. C’est ce qui est frustrant », a jugé M. Bessent.
Dans le même post du 14 novembre, Trump rappelle un message antérieur : le prix du repas de Thanksgiving serait en recul de 25 % par rapport à 2024. Ce chiffre s’appuie sur le panier annuel Walmart évalué à près de 40 $.
Le menu de cette année, conçu pour nourrir dix personnes à moins de 4 $ par convive, propose moins de produits qu’en 2024, où le repas permettait de servir huit personnes pour moins de 7 $ chacune selon le distributeur.
Le Wells Fargo Agri‑Food Institute prévoit dans son rapport 2025 une baisse de 2 à 3 % du coût du festin de Thanksgiving pour dix personnes, par rapport à l’an passé.
Scott Bessent souligne enfin que l’administration Trump a hérité d’une inflation forte du président Joe Biden.
« Nous avons hérité de cette inflation catastrophique. Nous sommes en train de la stabiliser. Nous allons la faire reculer, les prix de l’énergie baissent, les taux d’intérêt aussi », a‑t‑il affirmé sur Fox Business dans l’émission « Sunday Morning Futures » le 16 novembre. « La vraie avancée, c’est la relance du pouvoir d’achat : la croissance va la favoriser. »
Le taux d’inflation annuel de référence aux États‑Unis est actuellement de 3 %.
Outre l’inflation, la montée des signaux d’alerte sur une potentielle économie en “K” attire de plus en plus l’attention : ce concept désigne une économie divisée, où une partie des secteurs et des ménages prospèrent tandis que l’autre éprouve de grandes difficultés. Ce clivage apparaît tant dans les données macroéconomiques que dans la fréquentation des fast‑food ou les ventes automobiles, et préoccupe de plus en plus analystes et observateurs.
Andrew Moran couvre les affaires, l'économie et la finance. Il est écrivain et reporter depuis plus de dix ans à Toronto, avec des articles publiés sur Liberty Nation, Digital Journal, et Career Addict. Il est également l'auteur de "The War on Cash" (La guerre contre le liquide).

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