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Les Écologistes suspendent Éric Piolle de son rôle de porte-parole suite à l’ouverture d’une enquête à Grenoble

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Le maire EELV de Grenoble Éric Piolle.

Photo: LUCAS BARIOULET/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Le maire de Grenoble, Éric Piolle, a été suspendu mardi de son mandat de porte-parole des Écologistes « à titre conservatoire », dans le cadre de l’instruction judiciaire ouverte contre lui pour « concussion » et « recel de délit ». L’information, révélée par L’Opinion, a été confirmée par le parti et par l’élu.

Une suspension décidée par le conseil disciplinaire

Selon la direction du parti, M. Piolle « a été suspendu à titre conservatoire de son mandat de porte-parole, et n’est plus membre du bureau politique à titre conservatoire ».

La décision du conseil disciplinaire, notifiée mardi matin, estime que « les soupçons qui pèsent sur lui et qu’il n’a pas souhaité démentir peuvent avoir des conséquences sur le parti et sa réputation ». Le refus du maire de Grenoble de « démentir – en interne comme en externe – » ce qui lui est reproché est jugé comme « constitutif d’une enfreinte à nos valeurs de base (transparence, probité, coopération, etc.) » et « incompatible pour la fonction de porte-parole ».

Une enquête ouverte après des révélations de presse

L’affaire trouve son origine dans un article du Canard Enchaîné, publié en juin 2024, accusant Éric Piolle d’avoir organisé un montage budgétaire permettant de verser indûment 16.800 euros à son ancienne première adjointe, aujourd’hui députée LFI, Elisa Martin.

Le maire écologiste, qui n’a pas été auditionné par la justice ni mis en examen, attribue ces accusations à « un ancien collaborateur » qui chercherait à lui nuire.

Des tensions internes au parti

Éric Piolle avait été élu porte-parole des Écologistes en avril dernier par les militants, avec 300 voix d’avance sur son concurrent, contre l’avis de la secrétaire nationale Marine Tondelier, qui s’inquiétait déjà de l’impact de l’enquête judiciaire sur l’image du mouvement.

Après son élection, le bureau politique avait tenté d’obtenir des explications de sa part, mais M. Piolle avait refusé de confirmer ou d’infirmer les faits reprochés. L’affaire avait alors été transmise au conseil disciplinaire, instance indépendante, qui a auditionné l’élu. Celui-ci a de nouveau refusé de s’exprimer, affirmant vouloir se tenir « à la disposition de la justice » sans « entretenir une spirale médiatique ».

Une décision « politique absurde »

Contacté par l’AFP, l’élu a dénoncé une décision « politique absurde » : « Ils me suspendent pour atteinte aux valeurs du parti, par manque de transparence », a-t-il expliqué. Il rappelle que les militants l’avaient choisi « en connaissance de cause » et annonce qu’il envisage des recours, « qui peuvent être juridiques ».

M. Piolle a également confirmé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat à Grenoble.

Les écologistes grenoblois doivent désigner dimanche leur candidat pour les municipales de 2026. « La priorité ce doit être les municipales, pas les règlements de comptes entre ex-amis pour je ne sais quelles raisons », a regretté auprès de l’AFP un candidat écologiste à ce scrutin.

Avec AFP