Les débats de Charlie Kirk (1re partie : chemins de la foi et égarements)
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Des participants à un événement organisé par Charlie Kirk à l'Université du Nevada à Reno, le 8 octobre 2024, dans le cadre de sa tournée « You're Being Brainwashed » (« On vous lave le cerveau »).
Après l’attentat contre l’influenceur conservateur Charlie Kirk à l’Université de la vallée de l’Utah à Orem, aux États-Unis, l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson a écrit le jour même sur X : « Le meurtre de Charlie Kirk est une tragédie et le signe du désespoir total et de la lâcheté de ceux qui n’ont pas pu le vaincre par des arguments. […] Il a été tué parce qu’il a dit des choses qui relevaient simplement autrefois du bon sens. »
Selon ses propres déclarations, Charlie Kirk poursuivait trois objectifs lors de ses échanges avec les jeunes : « Premièrement, montrer aux conservateurs du campus que vous n’êtes pas seuls et que beaucoup partagent votre opinion. Deuxièmement, voir où nous sommes d’accord et où nous ne le sommes pas, et troisièmement, déterminer qui a raison. Car la parole rapproche de la vérité. »
Ses partisans affirment que M. Kirk a dû mourir le 10 septembre pour cette vérité, pour son engagement en faveur des valeurs conservatrices traditionnelles et de sa vision chrétienne du monde. Interrogé par une journaliste lors de la veillée en mémoire de Charlie Kirk à Glendale, en Arizona, le 21 septembre, le patron de Tesla, Elon Musk, a répondu, après un moment de réflexion : « Il a été tué parce que ses paroles avaient un impact. Parce qu’il montrait la lumière aux gens, et il a été tué par les ténèbres. »
Le pavillon où était présenté « Prove me wrong » bouclé par les enquêteurs du FBI après l’assassinat du fondateur de Turning Point USA le 10 septembre, à l’Université de la Vallée de l’Utah. Charlie Kirk a été abattu ce jour-là lors d’un événement organisé dans le cadre de l’« American Comeback Tour » de son organisation. (Michael Ciaglo/Getty Images)
Perspectives en Allemagne
Avant l’attentat, le nom du fondateur de l’organisation américaine pour la jeunesse Turning Point USA était plutôt méconnu du grand public allemand. Cela a changé du jour au lendemain avec la nouvelle de son assassinat, qui a fait le tour du monde. Aux États-Unis, des prières collectives ont eu lieu à travers le pays, plutôt que des affrontements dans la rue.
Cette évolution après l’acte de violence politique en Utah a apporté de l’espoir pour beaucoup dans la société américaine : « L’histoire dira si cela constitue un tournant pour notre pays, mais chacun de nous peut maintenant décider si cela représente un tournant pour nous », a déclaré Spencer Cox, le gouverneur républicain de l’Utah.
En Allemagne, le nom de Charlie Kirk est désormais connu, mais pas tant comme défenseur de la liberté d’expression et du débat politique. Le Tagesspiegel a titré « La mort d’un pyromane » et la télévision publique a largement présenté Charlie Kirk à titre posthume comme un prétendu extrémiste de droite, qui aurait « souvent tenu des propos odieux, racistes, sexistes et misanthropes », comme on a pu l’entendre dans l’introduction du journal télévisé « heute journal » de la chaîne ZDF.
Charlie Kirk (au c.), activiste politique conservateur et YouTuber, arrive sur le lieu de sa tournée « You’re Being Brainwashed » (« On vous lave le cerveau ») le 8 octobre 2024, à Reno, à l’Université du Nevada. (Andri Tambunan/AFP via Getty Images)
Diables ou « la déformation totale »
L’émission religieuse de la ARD, « Das Wort zum Sonntag »(« Le mot du dimanche »), a emprunté un ton semblable. Une pasteure y a parlé d’« un raciste d’extrême droite » que l’on minimise sous l’étiquette de conservateur. Il est vite devenu clair qui étaient les soi-disant « bons », et toute critique fut indirectement écartée comme œuvre du diable, comme haine et incitation à la violence.
Pourtant, le sermon de la ARD n’est pas resté sans réaction. Nombreux furent les téléspectateurs surpris, certains se sentant même obligés de prendre le clavier et d’écrire sur X : « Vous parlez de ‘déformation’, moi j’appelle cela une inversion satanique. Et c’est exactement ce que vous faites à la ARD dans ‘Das Wort zum Sonntag’. »
« Prove me wrong » — débattons !
Avec « Prove me wrong » (Prouvez que je me trompe), Charlie Kirk mettait les gens au défi de débattre : un barnum, une table, deux micros — rien de plus.
Mais comment et pourquoi M. Kirk dialoguait-il avec les étudiants dans les universités américaines ? La télévision publique allemande s’est plutôt attachée à expliquer qui il était et comment les téléspectateurs devaient le percevoir.
Dans la même interview, l’ancien professeur de journalisme a également qualifié les reportages de deux journalistes de la ZDF sur Kirk après l’attentat de « pure propagande », n’ayant rien à voir avec le journalisme.
Charlie Kirk discute avec des étudiants de l’université publique California State University lors de la tournée « American Comeback » organisée par son organisation Turning Point USA, le 6 mars 2025, à Northridge, en Californie. (Benjamin Hanson/Middle East Images/AFP via Getty Images)
Comme chacun sait, les sujets controversés de la société peuvent faire l’objet de débats animés. Le plus important, comme Kirk l’a toujours souligné, c’est de continuer à dialoguer :
„« Quand les gens cessent de parler, la violence s’installe. C’est alors que vient la guerre civile, parce qu’on en vient à croire que l’autre camp est mauvais et qu’il perd son humanité. »
(« When people stop talking, that’s when you get violence. That’s when civil war happens. Because you start to think the other side is so evil and they lose their humanity. »)
Charlie Kirk, le 10 sept. 2025
L’accusation au sujet de la lapidation révèle un contexte plus profond
L’un des sujets qui a fait connaître Charlie Kirk à la télévision allemande après l’attentat a été soulevé par un journaliste de la ZDF : Elmar Theveßen. Cependant, le directeur du studio de la ZDF à Washington D.C. a manifestement répété plusieurs fois des mensonges devant un public de millions de téléspectateurs, notamment dans l’émission « Markus Lanz ». M. Kirk aurait « dit que les homosexuels doivent être lapidés ».
En réalité, ce sujet avait déjà été abordé à plusieurs reprises, non seulement par le journaliste de la ZDF, mais aussi par l’écrivain américain Stephen King immédiatement après l’attentat. Il s’agissait d’une description de la réaction de Charlie Kirk dans un podcast à une déclaration de l’influenceuse « Ms. Rachel » dans le cadre du mois des fiertés (Pride Month). « Ma foi est très importante pour moi et c’est aussi une raison pour laquelle j’aime mon prochain », et elle a expliqué : « Dans Matthieu 22, un professeur de religion a demandé à Jésus : « Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? » Et Jésus a répondu : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Elle a souligné qu’il n’avait pas dit : « Aime ton prochain, sauf ».
Kirk était en partie d’accord avec elle : « Elle n’a pas tout à fait tort », avait déclaré Kirk, en faisant référence à deux livres de l’Ancien Testament qui contiennent également ces deux déclarations, et en expliquant : « La première partie se trouve dans Deutéronome 6, 3-5. La deuxième partie se trouve dans Lévitique 19. Elle aime Dieu, elle doit aussi aimer sa loi. Comment aime-t-on quelqu’un ? On l’aime en lui disant la vérité, pas en confirmant ou en renforçant ses péchés. »
Puis, s’adressant à l’influenceuse : « Et là, soit dit en passant, Mme Rachel, vous voudrez peut-être ouvrir votre Bible. Dans un passage moins souvent cité du même livre, dans Lévitique 18, il est dit : « Quiconque couche avec un autre homme sera lapidé. Je vous le fait juste remarquer comme ça. Donc, Mme Rachel, vous citez Lévitique 19 : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Le chapitre précédent réaffirme la loi parfaite de Dieu en matière sexuelle. »
Plus tard, Stephen King a également retiré sa déclaration et a déclaré : « Je m’excuse d’avoir affirmé que Charlie Kirk avait préconisé la lapidation des homosexuels. Ce qu’il a en fait démontré, c’est comment certaines personnes choisissent certains passages de la Bible. »
Le journaliste de la ZDF n’a apparemment pas pu aller aussi loin jusqu’à présent. La ZDF elle-même a réagi ainsi : « Nous défendons ici la liberté de la presse », a déclaré Norbert Himmler, directeur général de la ZDF. « Nous devons pouvoir dire ce qui est. »
Au cours d’un échange avec une jeune femme lors d’une de ses discussions, Charlie Kirk a insisté sur l’importance de ne pas sortir des passages bibliques de leur contexte pour justifier ses opinions. Selon lui, l’amour divin inclut aussi la vérité. De nos jours, la grâce divine et l’amour du prochain sont souvent surestimés, tandis que la vérité est sous-estimée, d’après M. Kirk.
Il a raconté l’histoire bien connue de la Bible d’une femme adultère que la foule en colère voulait lapider à mort. Mais Jésus a dit aux gens que celui qui était sans péché devait jeter la première pierre. Sur ce, les gens ont déposé leurs pierres.
Charlie Kirk a ensuite souligné un point qui, selon lui, est souvent négligé : « Mais ce qui suit montre que le Christ ne se préoccupe pas uniquement de la grâce. Il se concentre également sur la vérité. » Jésus s’approcha alors de la femme et lui dit : « Va, et ne pèche plus. »
Dans la deuxième partie de cet article, nous nous pencherons sur les débats de Charlie Kirk sur la question des personnes transgenres.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Steffen Munter – journaliste et auteur. Il écrit des articles pleins de bon sens sur la politique allemande et internationale, la Chine et les évolutions sociales.