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Les contrôles chinois sur les exportations de terres rares visent à fragiliser l’économie mondiale

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Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, lors d'une conférence de presse à Genève le 12 mai 2025.

Photo: Fabrice Coffrini/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Les tensions commerciales se sont accrues le 14 octobre, après que le secrétaire au Trésor Scott Bessent a accusé Pékin de chercher à affaiblir l’économie mondiale avec de nouvelles restrictions sur les exportations de terres rares. Parallèlement, le ministère chinois du Commerce a accusé Washington d’intimidation en brandissant la menace de nouveaux tarifs douaniers.
Bessent a déclaré au Financial Times, le 14 octobre, que le dernier train de restrictions sur les minéraux de terres rares — dont les États-Unis dépendent fortement dans divers secteurs, y compris la défense — revient, selon lui, à saper l’économie mondiale.
Il considère ces mesures comme « un signe de la faiblesse de leur économie » et affirme qu’en les imposant, « ils veulent entraîner tout le monde avec eux ».
« Peut-être existe-t-il un modèle léniniste dans lequel nuire à ses clients paraît judicieux, mais la Chine reste le plus grand fournisseur mondial », a-t-il insisté. « Si elle ralentit l’économie mondiale, c’est elle qui sera la plus sévèrement touchée. »
L’annonce de restrictions sur les terres rares — indispensables à des domaines allant des avions de chasse aux semi-conducteurs — a d’ailleurs poussé le président Donald Trump à menacer d’infliger des droits de douane supplémentaires de 100 % sur les produits chinois et de contrôler les exportations de logiciels stratégiques.
En réaction aux propos de Bessent, le ministère chinois du Commerce a accusé Washington de menacer Pékin avec l’éventualité de nouveaux tarifs et a promis de « se battre jusqu’au bout » dans les négociations.
La Chine détient un quasi-monopole sur la chaîne logistique des minéraux critiques essentiels à l’industrie moderne, y compris la fabrication américaine des technologies de défense avancée. Le maintien de cette fourniture occupe une place centrale dans les discussions commerciales sino-américaines.
Le 9 octobre, Pékin a élargi ses restrictions en couvrant non seulement les terres rares brutes, mais aussi les aimants, alliages, batteries et matériaux pour semi-conducteurs, imposant des autorisations pour tout produit contenant la moindre trace de matières premières d’origine chinoise.
Trump a répliqué en annonçant des tarifs de 100 % et des restrictions sur les logiciels critiques à partir du 1er novembre. Il a également laissé entendre qu’il pourrait annuler une rencontre prévue avec Xi Jinping, qualifiant d’« acte hostile » la décision de Pékin de faire des terres rares une arme commerciale.
Initialement, le régime chinois semblait avoir reculé face aux mesures prises par Trump, Bessent déclarant le 13 octobre que Trump avait finalement fait part de sa volonté de rencontrer le dirigeant chinois. Cependant, les propos tenus par Bessent le 14 octobre, ainsi que les commentaires du ministère chinois du Commerce, suggèrent que les tensions restent vives.
Chacun des deux pays exploite par ailleurs les ressorts de la relation commerciale pour obtenir des concessions, des limites américaines sur les semi-conducteurs à l’arrêt des achats chinois de soja, sans oublier les frais portuaires réciproques.
Concrètement, cela se constate dans les chiffres : les exportations chinoises vers les États-Unis ont diminué pour le sixième mois consécutif, avec une chute de 27 % en septembre par rapport à l’an précédent.
Les médias d’État chinois et divers commentateurs politiques incitent depuis longtemps à utiliser la carte des terres rares dans le bras de fer commercial, notamment pour riposter aux sanctions américaines sur les puces avancées.
L’un des plus fervents partisans de cette approche, Hu Xijin — ex-rédacteur en chef du Global Times — exposait cette année une stratégie consistant à faire des terres rares « la grande arme de la Chine pour contrôler le talon d’Achille américain » et « étrangler » les États-Unis.
Avec plus de 90 % de la capacité mondiale de raffinage sous contrôle chinois, la Maison-Blanche accélère la reconstitution de l’industrie nationale, favorisant les permis de nouveaux projets miniers stratégiques et investissant massivement auprès des producteurs locaux pour desserrer l’étau chinois sur l’offre.
Olivia Li a contribué à la rédaction de cet article.
Tom possède une vaste expérience du journalisme, de l'assurance-dépôts, du marketing et de la communication, ainsi que de l'éducation des adultes. Le meilleur conseil en écriture qu’il ait jamais écouté est celui de Roy Peter Clark : « Atteignez d'abord votre objectif » et « gardez le meilleur pour la fin ».

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