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Lavrov accuse l’OTAN et l’UE d’avoir déclaré la guerre à la Russie

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Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participe à une conférence de presse conjointe avec le dirigeant serbe de Bosnie à l'issue de leurs discussions à Moscou, le 9 septembre 2025.

Photo: SERGEI ILNITSKY/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Le chef de la diplomatie russe a accusé l’OTAN et l’Union européenne d’avoir déclaré la guerre à la Russie et d’utiliser l’Ukraine comme instrument, suscitant une vive réaction des diplomates occidentaux et des dirigeants de l’OTAN. Ceux-ci ont dénoncé une déformation de la réalité et assurent que c’est Moscou qui a « ramené la guerre en Europe ».
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a tenu ces propos devant ses homologues lors d’une réunion du G20 réunissant les ministres des Affaires étrangères aux Nations unies, à New York, le 25 septembre. Lavrov a accusé les puissances occidentales de bafouer la Charte de l’ONU par « des ambitions néocoloniales », générant une instabilité mondiale accrue et des conflits régionaux.
« Un autre exemple clair est la crise en Ukraine, provoquée par l’Occident, à travers laquelle l’OTAN et l’UE ont déjà déclaré une véritable guerre à mon pays et y sont directement impliquées », a déclaré Lavrov.
Lavrov et d’autres diplomates russes ont fréquemment tenu un discours similaire, accusant les pays membres de l’OTAN de vouloir ériger l’Ukraine en rempart contre la Russie à ses frontières et de chercher à étendre l’alliance militaire toujours plus près de Moscou, ce que le Kremlin juge menaçant.
L’OTAN a, à de nombreuses reprises, nié toute intention hostile à l’égard de la Russie, rétorquant au contraire que Moscou visait à étendre sa sphère d’influence régionale par l’agression.
« La Russie a ramené la guerre en Europe et s’est alliée à la Chine, à la Corée du Nord et à l’Iran pour accroître leurs capacités et leur influence », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, lors d’un discours prononcé le 25 septembre devant des cadets de West Point.
« Mais l’Histoire montre que l’Amérique du Nord et l’Europe, unies, constituent une combinaison victorieuse. Nos adversaires le savent. »
« Notre engagement sans faille envers l’article 5 de l’OTAN — selon lequel une attaque contre l’un est une attaque contre tous — envoie un message puissant. »
« Tout agresseur doit savoir que nous pouvons — et allons — riposter plus durement. »
Lors de la réunion aux Nations unies, où s’exprimait Lavrov, la ministre britannique des Affaires étrangères, Yvette Cooper, a vivement critiqué les déclarations du diplomate russe. »
« Aucune distorsion fantaisiste, aucune désinformation, aucune propagande du représentant russe sur les causes de la guerre ne convaincra qui que ce soit », a-t-elle déclaré, tout en condamnant ce qu’elle a qualifié de « guerre d’agression non provoquée » de la Russie contre l’Ukraine.
Depuis le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes en février 2022, Moscou est parvenu à contrôler environ 20 % du territoire du pays, mais aucun signe ne laisse présager une fin prochaine du conflit.
Kaja Kallas, la responsable de la diplomatie de l’Union européenne, a appelé les grandes puissances à faire pression sur la Russie pour qu’elle cesse ses hostilités.
« Rien n’indique que l’objectif de la Russie de soumettre l’Ukraine ait changé », a-t-elle déclaré.
Dans ses interventions, Lavrov n’a pas fait mention des déclarations du président américain Donald Trump plus tôt cette semaine, dans lesquelles le chef de l’État estimait que l’Ukraine devait passer à l’offensive contre la Russie et reprendre tous les territoires occupés.
« Après avoir pris connaissance et compris pleinement la situation militaire et économique de l’Ukraine et de la Russie, et après avoir constaté les difficultés économiques de la Russie, je pense que l’Ukraine, avec le soutien de l’Union européenne, est en mesure de se battre et de reconquérir l’ensemble de son territoire sous sa forme initiale », a écrit Trump dans un message publié le 23 septembre sur Truth Social, ajoutant que « [le président russe Vladimir] Poutine et la Russie connaissent de GRAVES difficultés économiques, et que le moment est venu pour l’Ukraine d’agir ».
Trump a également qualifié la Russie de « tigre de papier », estimant que l’incapacité de Moscou à remporter une victoire rapide en Ukraine en témoignait.
Ces propos ont suscité la réplique du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui s’est agacé de la caractérisation du président américain.
« La Russie n’est guère un tigre », a déclaré Peskov sur la radio RBC en Russie, selon une traduction du Moscow Times. « Elle est plus souvent associée à un ours. Et il n’existe pas d’ours en papier. La Russie est un véritable ours. »
Peskov a ajouté que les forces russes n’avaient « pas d’alternative » et devaient poursuivre leur offensive contre l’Ukraine.
La publication de Trump est intervenue peu après sa rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, lors de laquelle des journalistes lui ont demandé s’il estimait qu’un pays membre de l’OTAN devait abattre un avion russe pénétrant dans son espace aérien. Trump a répondu : « Oui, je le pense. »
L’Estonie a indiqué la semaine dernière que trois chasseurs MiG-31 russes avaient violé son espace aérien durant 12 minutes, avant que des appareils de l’OTAN ne soient envoyés pour intercepter et escorter les avions russes hors de la zone.
Selon l’agence de presse officielle russe TASS, Peskov a réagi aux propos de Trump en déclarant le 26 septembre que « les appels à abattre les avions russes sont pour le moins imprudents, irresponsables et certainement dangereux dans leurs conséquences ».
Le porte-parole du Kremlin a également rejeté toute violation de l’espace aérien, qualifiant les accusations d’« infondées » lors d’une interview enregistrée.
« Aucune preuve convaincante n’a été fournie », a déclaré Peskov. « Nous insistons sur le fait que nos avions de guerre effectuent tous leurs vols en stricte conformité avec les normes internationales. »
Tom possède une vaste expérience du journalisme, de l'assurance-dépôts, du marketing et de la communication, ainsi que de l'éducation des adultes. Le meilleur conseil en écriture qu’il ait jamais écouté est celui de Roy Peter Clark : « Atteignez d'abord votre objectif » et « gardez le meilleur pour la fin ».

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